LA RÉFORME

Dès la fin du XVe siècle, bien avant la prédication de Luther, la Réforme est à l'ordre du jour en France et le clerc Michel Bureau constate que " le mot de réforme a si bien résonné aux oreilles populaires que, quand vous parlez à quelque homme que ce soit, ce sujet revient plus que fréquemment dans le discours " . Une ambiguïté pèse, cependant, sur le sens du mot réforme lui-même. S'agit-il d'une épuration des moeurs, de la discipline du clergé ou bien d'une refonte du culte ? Ce mouvement d'idées aboutit, en tout cas, à une première tentative sur l'initiative de l'humaniste Lefèvre d'Etaples. En 1512, celui-ci publie un Commentaire sur les épîtres de saint Paul qui, cinq ans avant Luther, proclame l'autorité souveraine des Ecritures et la justification par la foi. En 1523, Lefèvre d'Etaples achève la traduction française des Evangiles, soucieux lui aussi de rendre la Bible accessible à tous. Désireux de ne pas rompre avec l'Eglise, l'humaniste crée à Meaux un groupe d'études de la Réforme dont l'influence est profonde dans les milieux intellectuels et même à la cour.