La révolte des Maillotins de Paris
Publié le 05/09/2013
Extrait du document
Le 1 mars 1382, apprenant que de nouveaux impôts vont être perçus, les Parisiens se rebellent. En quelques instants, la foule s'arme de maillets et l'émeute embrase toute la capitale. Le royaume du tout jeune Charles VI est en péril alors que les Normands et les Flamands se soulèvent eux aussi.
«
naux, «caïmans » et autres
« houliers », saccagent, pillent
et tuent .
A !' Hôtel de Ville et à
! 'Arse nal, les
émeutiers s'em
parent des deux mille maillets
de plomb que le prévôt des
marchands a entreposés
quatre ans plus tôt dans l' idée
de parer à d'éventuelles che
vauchées anglaises.
Armés
de
ces lourds marteaux , les
«Maillotins » s'en prennent
aux Juifs, dont seize sont pas
sés
par les armes, puis aux col
lecteurs d'impôts dont les
registres sont brûlés .
Vers
midi, Paris est sous le contrôle
des émeutiers qui tendent des
chaînes en travers des rues
et ferment les portes de la
capitale.
Les bourgeois
négocient avec
le duc
de Bourgogne
Solidaires de la lutte antifiscale
des Maillotins, les bourgeois
de Paris s'inquiètent cepen
dant de la tournure prise par
les événements .
Une déléga
tion
se rend auprès du duc de
Bourgogne , oncle de Charles VI.
Elle exige l'abolition de l'im
pôt et l'amnistie générale pour
les crimes commis durant
l'émeute .
Mais, n'entendant
pas brader l'autorité royale , le
duc refuse la clémence au nom
du roi .
L.:annonce de cette déci
sion
provoque l a colère de la
foule
qui se rue vers la prison
du Châtelet et y libère les pri
sonniers.
Jusqu'au soir, les
geôles parisiennes
sont tour à
tour vidées de leurs occupants
et parfois mêmes saccagées.
Mais le roi
et son entourage ne
plient pas.
Les bourgeois
de Paris adop
tent une nouvelle stratégie :
négocier et dans le même
temps désarmer les Parisiens.
Finalement, le 4 mars , un
accord est conclu.
Le roi
abolit
les impôts et accorde une
amnistie dont est cependant
exclue une quarantaine de
«meneurs ».
Ceux-ci sont immé
diatement arrêtés et douze
d'entre eux sont décapités .
Paris se soumet à la
volonté du roi
Charles VI et ses conseillers
cherchent à gagner
du temps
car le royaume a un impérieux
besoin d'argent.
Mais l'affaire
est
délicate car déjà les villes
de Normandie, de Champagne
et de Picardie grondent et se
déclarent solidaires
de la révol
te de Gand.
En octobre 1382,
Charles VI doit agir rapidement
s'il veut éviter que l'émeute ne
gagne l'
ensemble du royaume .
Son armée écrase les insurgés
flamands à Rozebeke .
Vain
queur, le roi
peut alors changer
de ton et châtier les Parisiens.
Le 11 janvier 1383, Charles VI
entre dans Paris à la tête de ses
troupes.
Dès le lendemain, les
chaînes des rues
sont ôtées et
la porte Saint-Antoine abattue.
Les
habitant s de la cap itale EDITIONS ATIAS
sont désarmés et, pendant plu
sieurs jours, arrestations puis
exécutions se succèdent .
Enfin,
le
20, Charles VI rétablit les
impôts indirects sur toutes les
marchandises .
Les
Maillotins
ont perdu leur combat.
LA CLÉMENCE
DU ROI
L'autorité et la puissance d'un souverain ne se mesurent pas seulement à l'aune de ses succès militaires mais aussi à celle de sa miséricorde .
Le roi doit savoir pardonner à ses sujets.
C'est ainsi que Charles VI, après avoir maté l'émeute parisienne et fait étalage de sa force, accorde sa grâce à la population.
Le I"' mars 1383 , jour anniversaire de l'émeute
des Maillotins, le roi convie tous les chefs de famille au Palais.
C'est Pierre
d'Orgemont, un proche du duc de Bourgogne, qui se charge de rappeler
les crimes des rebelles.
Le pardon de Charles VI qui suit l'exposé en apparaît d'autant plus miséricordieux .
C'était bien là le but ..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Maillotins (révolte des).
- Révolte des maillotins Insurrection de Parisiens en mars 1382.
- Maillotins, révolte des
- spleen de paris
- Proposition de correction : Victor Hugo, Notre Dame de Paris, (1831) ch. VIII, t. 7