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La Révolution culturelle

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

La société chinoise sort totalement traumatisée de l'expérience du Grand bond en avant. Et sans le désavouer publiquement, la hiérarchie du Parti communiste est maintenant bien décidée à ne plus suivre les directives utopiques et meurtrières de Mao en matière économique. Même ses plus fervents soutiens, comme Zhou Enlai ou Deng Xiaoping, préconisent désormais une pause dans les réformes afin de remettre le pays sur les rails. Dans cette guerre larvée, Mao est donc totalement isolé. Sa seule issue est de s'attaquer au Parti et de le détruire. C'est ce qu'il tente de faire en lançant une ultime campagne de masse, en juillet 1966 : la Révolution culturelle. S'étant déjà aliéné les paysans, les ouvriers et les milieux intellectuels, Mao ne peut plus désormais compter que sur la jeunesse et l'armée, auprès desquels il a conservé un certain prestige. Lycéens et étudiants, munis de leur Petit livre rouge -qui contient les « citations de Mao »- deviennent les Gardes rouges de la Révolution.

« Début officiel Retour de Extension de la Révolution Mao à Pékin du mouvement à la province culturelle UttCOUP D'ETAT DE MASSE Pour établir son pouvoir total et imposer son projet utopique, Mao a cru possible, entre 1966 et 1971, de pratiquer une sorte de coup d'État de masse, puis de placer la société sous la coupe d'une armée fanatisée.

les causes de la Révolution culturelle ont longtemps fait débat Au moment des faits , la plupart des commentateurs y ont vu une sorte de purge pédagogique condutte par Mao Zedong pour mettre fin à la «corruption révisionniste >> du régime .

On sait aujourd'hui que la Révolution culturelle a été l'apothéose d 'une bataille pour le pouvoir, mêlant intimement les ambitions personnelles et les divergences idéologiques.

À bien des égards, la Révolution culturelle est la quatr ième étape d'une tentative de Mao de peser de nouveau sur le cours de la révolution .

En retrait depuis la proclamation de la République populaire de Chine {1949 ), Mao va, à partir de 1955, imprimer une série de coups de boutoir à la polttique chinoise : accélération de la collectivisation en 1955 -1956, campagne des Cent Reurs en 1957 e~ surtou~ Grand Bond en avant à partir de l'hiver 1957-1958.

C'est l 'échec dramatique de ce dernier qui pousse Mao à lancer la Révolution culturelle .

avant tout d 'efficacité e~ surtout , résolus à ne pas retomber dans les erreurs économiques qu'un excès de rigueur idéologique a provoquées dans les années 1958-1959 .

• Entre ce groupe- liu Shaoq i, Dtng Xi11opl11g (secrétaire général du Parti), Zhou Enlai (Premier ministre) -et celui de Mao -dont lin Biao , responsable de l'Armée rouge , est la figure emblématique -, qui donne la priorité à l'Idéolog ie et à la politique sur l 'économique , la tension ne cesse de croître.

• Au cours de l'été 1965 , Mao , excédé, décide de faire tomber par la force ce qui apparaît de plus en plus à ses yeux, par référence à Moscou, comme une citadelle révisionniste .

Pour arriver à ses fins, Mao s 'appuie essentiellement sur deux forces , l'armée et la jeunesse.

LE CONTEXn INHINAnONAL • Dans sa lutte contre l'appareil du parti, Mao tente d 'exploiter à son avantage l'évolution de la conjoncture internationale .

Rendue publique en 1963 , la rupture sino-soviétique ouvre ___________ _, à la Chine un espace politique que MAO ZEDONG EN DIFFICULTÉ • Alors que l'échec tragique du Grand Bond en avant est avéré , M11o, dont l'autorité est mise en cause, répond , fin 1959 , par une violente purge aux critiques du maréchal Peng Dehuai .

·Toutefois, il ne parvient pas à empêcher ses collègues de mettre publiquement en cause son utopisme .

Affaibli , il laisse la présidence de la République à liu Shaoqi autour duquel se rassemblent des fonctionnaires Mao entend occuper en dénonçant à la fois le «révisionnisme >> et 1'« impérialisme >>.

• Concrètemen~ il s'agit de prôner un «encerclement militant » des métropoles du monde et de séduire les élites des pays non alignès ou nouvellement indépendants après la vague de décolonisations .

Une fois de plus, c'est un échec.

• C'est l'escalade américaine au Viêt Nam , où Zhou Enlai s'est rendu tllllisitt en 1960 pour y rencontrer Hô Chi Minh , qui va fournir à Mao le ressort de son combat Alors que certains responsables, à l'image du chef d'état-major, luo Ruiqing.

Assaut contre l'université de Pékin recommandent un engagement plus soutenu auprès d'Hanoi -ce qui impliquerait une coordination militaire avec Moscou -, Mao s 'y refuse et obtien~ première victoire , l'élimination de luo Ruiqing en novembre 1965 .

Dès lors, le Grand Timonier utilise la menace américaine pour faire monter la tension.

Il n 'a en effet de cesse de proclamer que la Chine doit se préparer à la lutte .

• En mêlant radicalisme anti-occidental et virulence nationaliste , Mao sait pouvoir trouver un écho favorable auprès d 'une très large part de la population chinoise qui e~ à longueur de temps, mise en garde contre un danger non seulement intérieur mais aussi extérieur .

lA « POIOSIJt » DE LA JEUNESSE • A bien des égards, la Révolution culturelle qui se prépare renoue avec une ancienne trad ition xénophobe .

En s'appuyant ainsi sur la population, et plus particulièrement sur la jeunesse, Mao satisfait deux aspirations largement répandues : d'une pa~ la révolte contre un ordre social autorttaire , moraliste et hypocrite , e~ d'autre pa~ la répétition d'une aventure révolutionnaire glorieuse.

• A posteriori, le calcul semble habile.

En elfe~ à peu près tous les jeunes citadins de 15 à 20 ans se son~ à un moment ou à un autre, engagès dans des groupes de G11rdts t'OIIftS- une appellation qui date de l'époque de la guérilla- , mobilisès pour la défense de la «révolution >> contre le «révisionnisme» et le «capitalisme >> dans un décorum qui ne sera pas sans rappeler les grands récits révolutionnaires de la glorieuse époque de la longue Marche et de la lutte contre les nationalistes conduits par Tchang Kaï-chek .

• les plus hauts dirigeants se sont fait piéger .

À l ' instar de la direction soviétique du temps des grandes purges des années 1930, le bureau politique du Parti communiste chinois n'imagine pas qu'il puisse être la cible d'un complot organisé par son chef lui-même .

• A partir de l'automne 1965 , Jiang Qing.

la femme de Mao, passe à l'offensive sur le terrain culturel, donnant ainsi son nom -«Révolution culturelle >> - au mouvement.

• À la tête d 'un groupe d 'intellectuels de Shanghai et de Pékin, elle commence à polémiquer contre les écrivains qui, dans les années 1960 -1962, ont osé dénoncer les utopies prétentieuses et dangereuses du président.

Peng Zhen, le maire de Pékin, est la cible privilégiée de toutes ses attaques .

• Habilemen~ Mao confie à Peng Zhen la direction d'un groupe chargé de mener à bien la Révolution culturelle .

Peng est bientôt contraint de légitimer le mouvement et donc les critiques dont il fait l'objet.

Il disparaît de la scène en mars 1966 .

• les efforts de Jiang Qing et de Chen Bod11 (un idéologue du parti) se concrétisent avec la création, le 16 mai 1966 , du Groupe central de la Révolution culturelle , qui marque le début officiel du mouvement.

• Le Quotidien du Peuple multiplie les articles incendiaires qui appellent les pour imposer la «domination sans partage>> de la pensée de Mao.

Se tenant volontairement en retrait, ce dernier laisse la direction du mouvement à Liu Shaoqi et à Deng Xiaoping.

lesquels sont toutefois accusès de vouloir le contenir .

DES CENT REUIS AU GlAND IOND EN AVMr • Mis en cause par l'échec de la colleclivisalio déclenchée à l'été 1955 et désireux d'affaiblir le Parti ClliiiiiiUI1ist chinois partisan d 'une libéralisation politique contrOiée , Mao lance le 27 avril1957 une campagne de aitiques à l'égard du PCC définie par la formule • Que cent fleurs s'épanouissent.

que cent écoles rivalisent •.

• Mais l'avalanche de aitiques.

que rien ne semble devoir contenir , a pour effet de déborder son initiateur et d'atteindre les fondements mêmes du régime.

la contestation.

qui émane surtout du milieu universitaire, prend pour cible non seulement la stratégie économique, mais également le monopole du pouvoir et le système de répression.

c'est-Wtre.

principalement la police , les officines secrètes et.

pour partie , l'année.

• Très vite l'agitation gagne les grandes villes de province et.

le 9 juin 1957 , Mao doit mettre un terme au mouvement et faire réprimer des centaines de milliers de • droitiers •.

Non seulement les Cent Reurs ont creusé un fossé immense entre le régime et les intelleduels, mais eUes ont aussi acœniUé les désaccords à l'inlérieur du Pal1i.

• Après l'échec des Cent Reurs , Mao décide de reprendre l'mitiative et impose en mai 19581ors de la 2' session du VIII' œngrèsdu PCC son idée d'un grand IIIOIM!IIIelt productiviste dont i allend un pas en avant sipificalif vers le communisme.l fait des COIIIIIIIIe5 populaires.

des urtis bien plus grandes que les traditiolull!lles coopératives.

le fer de lance du Grand Bond en avant.

• Les quelques sucds initiaux sont compromis par un désordre total et des conditions dimatiques épouvantables.

Perœplible dè l'hiver 195&-1959, réchec se translonne en un clésasR.

aggravé par l'entttement de Mao et le retrait des tec:hniciens soviétiques en juilet 1960.

•Interrompu au cours de l'automne 1960, le Grand Bond en avant a entralné une famine qui a fait entre 15 et 30 mllions de vidimes.

Le régime choisit de nourrir en priorilé les vies.

oiJ son pouvoir s'est instalé et abandonne au désastre les zones rurales.

• Ce nouvel échec de Mao a pour effet de c:ompromellre les rappcll15 enlre le pouvoir et la population.

tout en intensifiant les dNergl!nœs au sommet elu PCC.

10280 Nombre de cadres du parti emportés porto Révolution culturelle à Pékin.

10000 Nombre de vidimes dons la seule ville de Wenzhou .

Maréchal Lin Biao. »

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