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LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE DU XIXe SIÈCLE

Publié le 17/05/2011

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Le fait capital du XIXe siècle est la révolution industrielle qui, née des découvertes scientifiques et des progrès techniques, bouleverse l'ordre économique et social.
Cette révolution est marquée par l'accroissement considérable, grâce au machinisme, de la production, surtout industrielle, et par le progrès rapide des moyens de transport. Les conséquences en sont extrêmement diverses et profondes; les plus immédiates sont le développement du commerce qui prend une importance inconnue jusqu'alors, le bouleversement des conditions de vie et de la structure sociale, et par suite l'apparition de nouvelles doctrines. Assez lente dans la première moitié du siècle, l'évolution de ces phénomènes se précipitera de plus en plus dans la seconde moitié.

« La révolution économique, si elle affecte la production agricole, est surtout sensible dans le domaine industriel.A) L'agriculture.

— La superficie des terres cultivées augmente (desséchement, irrigation, défrichement), lesrendements croissent grâce à l'emploi des engrais chimiques (production des nitrates en Allemagne : 7.000 tonnesen 1859, 60.000 en 1878) à la suite des travaux de Lavoisier, Davy, Liebig, J.-B.

Dumas, et à l'apparition desmachines (batteuse mécanique, semoir, moissonneuse-lieuse, etc.).

Ces transformations, lentes en Europe, sonttrès rapides dans les pays neufs, spécialement aux États-Unis, dont la production croît considérablement (loyersmodiques, vastes espaces permettant la culture extensive à l'aide de machines, construction de chemins de ferdrainant les produits, notamment le blé vers les élévators). Les pays européens protègent par des droits leur agriculture contre l'invasion des produits agricoles à bas prix despays neufs, ce qui provoque l'augmentation du prix du pain (corn laws) et en Angleterre l'agitation chartiste.

De plusen plus, le machinisme et les progrès des transports amènent la spécialisation régionale des productions, entraînantl'essor du commerce des produits agricoles, jusqu'alors surtout consommés sur place.B) L'industrie.

— La machine à vapeur étant la seule source d'énergie utilisée, la production houillère mondiales'accroît prodigieusement, passant de 17 millions de tonnes en 1820 à près de 600 millions à la fin du siècle.Les industries métallurgiques sont transformées par une série d'inventions : les hauts fourneaux au bois sontremplacés par des hauts fourneaux au coke, d'où abaissement du prix de revient (pour obtenir une tonne de fer ilfaut en 1815 4 tonnes de charbon de bois qui coûtent 300 francs, en 1870 2 tonnes de houille qui ne valent que 90francs) et augmentation de la production (en France, 100.000 tonnes de fonte en 1847, 500.000 en 1880) ; dès1854, Sainte-Claire Deville a découvert l'aluminium ; surtout, l'invention du convertisseur Bessemer (1856), du fourSiemens et, du procédé Martin,(1864) amène peu à peu le triomphe de l'acier sur le fer et la fonte.Les industries textiles font, surtout dans la première moitié du XIXe siècle, des progrès remarquables : lesaméliorations techniques se poursuivent, le rendement augmente (un métier file en 1813 2 kilos de coton par jour,15 en 1850), la production s'accroît.

L'industrie lainière prédomine en Angleterre, celle du coton se répand en France; la vulgarisation du métier Jacquard transforme l'industrie de la soie, celle de la machine à coudre de Thimonnierl'industrie du vêtement.Cela ne va pas sans de graves conséquences sociales : les ouvriers à domicile des campagnes disparaissent ;l'introduction des machines fait craindre l'évincement des ouvriers (émeutes des canuts lyonnais)La grande industrie chimique voit le jour ; la préparation de la soude artificielle est perfectionnée par le procédéSolvay améliorant celui de Leblanc ; les matières colorantes d'origine minérale supplantent celles provenant devégétaux, dont elles ruinent la culture (garance).

Pelletier et Caventou préparent la strychnine, la quinine, Balarddécouvre le brome.Caractéristique essentielle de cette révolution industrielle, sensible surtout en Angleterre, petits ateliers, petitesfabriques, petits patrons, disparaissent et cèdent la place aux usines employant un nombreux personnel.

Ainsi secrée le prolétariat. V.

-- Le commerce. Le XXe siècle connaît un développement remarquable du commerce : cela tient tout d'abord aux progrès des moyensde transport et de communication, à l'accroissement considérable de la production, à la spécialisation régionale desproducteurs, au développement du crédit.Le commerce intérieur est modifié par le renversement des rapports entre commerçant et industriel, celui-ciproduisant de plus en plus sans se soucier des débouchés qu'il laisse au premier le soin d'exploiter.

Facilité par lasuppression de nombreuses barrières douanières (constitution du Zollverein allemand), il voit naître de nouvellesméthodes, notamment la publicité, dont le précurseur et peut-être le créateur est le commis-voyageur, autrepersonnage typique du me siècle.

Dans les grandes villes naissent les grands magasins.Le commerce extérieur surtout se développe, notamment celui de l'Angleterre, grâce au triomphe du principe dulibre-échange.

Les échanges tendent à se multiplier entre les pays neufs, fournisseurs de matières premières et deproduits alimentaires, et l'Europe (Angleterre surtout) fournisseur presque exclusif de produits fabriqués.La France, restée longtemps fidèle au protectionnisme réclamé tant par l'industrie que par l'agriculture, abandonnecette politique sous le Second Empire et conclut des traités de commerce avec plusieurs États.En Angleterre le mouvement ouvrier obtient l'abaissement des droits de douane, l'abolition de l'Acte de navigation,en attendant que Richard Cobden impose enfin: en 1846 l'établissement du libre-échange. VI.

— Les conditions de la vie nouvelle. La révolution-industrielle a de profondes conséquences sur la vie humaine.Les grandes villes, qui connaissent une croissance sans précédent, doivent s'adapter à leurs nouvelles fonctions(transports en commun, travaux d'urbanisme).La lampe à pétrole remplace la lampe à huile, puis disparaît à son tour devant l'éclairage au gaz, adopté déjà par lesgrandes villes (Londres en 1814, Berlin en 1828, Paris en 1829).

L'alimentation traditionnelle se modifie (viande deboucherie, produits coloniaux).Une nouvelle mentalité se fait jour peu à peu, l'esprit d'entreprise tend à remplacer l'esprit d'épargne ; l'essor de lapresse, hebdomadaire puis quotidienne, est un événement considérable, bien qu'elle n'atteigne pas la masse du. »

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