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LA RUSSIE DES TSARS

Publié le 05/02/2019

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Les troupes russes s'agenouillent devant Nicolas II, qui tient une icône du Christ. L’Église orthodoxe fut l’un des fondements du régime tsariste, la piété des paysans constituant une force conservatrice.

« Travailleurs

 

de tous pays, unissons-nous !» «>î bas l’autocratie!», tels furent les slogans scandés par les ouvriers moscovites en octobre 1905. La révolte devint révolution après le massacre du Dimanche rouge.

ment révolutionnaire extrémiste, qui se lance dans une offensive terroriste contre le gouvernement. Après plusieurs tentatives manquées, le tsar est assassiné le 13 mars 1881.

 

La montée de la violence et la révolution

 

Les règnes d’Alexandre III (1881-1894) et de Nicolas Il (1894-1917) marquent une période de réaction. Ils repoussent toute nouvelle réforme, mènent une politique de russification intensive et tentent d’endiguer les mouvements croissants de grève et de mécontentement en encourageant les pogroms (violentes émeutes antisémites).

 

Poursuivant sa stratégie de conquête territoriale, la Russie s’est étendue en Asie centrale et en Extrême-Orient, prenant à la Chine plusieurs régions, et créant sur la mer du Japon la ville de Vladivostok («Victoire sur l’Orient »), qui devient bientôt le terminus du Transsibérien. La guerre russo-japonaise (1904-1905), dont la Mandchourie et la Corée sont l’enjeu, met brutalement un terme

DATES CLÉS

 

1613

 

Michel III (1613-1645) devient le premier tsar de la dynastie des Romanov.

 

1645-1676

 

Règne d’Alexis, qui agrandit considérablement l’Etat moscovite.

 

1667

 

L’Église est placée sous la tutelle de l’État.

 

1682

 

Avènement de Pierre 1“ le Grand.

 

1700

 

Début de la longue guerre du Nord.

 

1703

 

Pierre le Grand fonde Saint-Pétersbourg.

 

1721

 

La victoire de la Russie dans la longue guerre du Nord consacre sa suprématie dans les pays baltes aux dépens de la Suède.

 

1725

 

Mort de Pierre le Grand ; sa seconde épouse, Catherine I”, lui succède.

 

1772-1795

 

Partage de la Pologne entre la Russie, la Prusse et l’Autriche.

 

1812

 

Napoléon envahit la Russie.

 

1815

 

La Russie s’approprie l’ex-grand-duché de Varsovie.

 

1825

 

Coup d’État des « décabristes ».

 

1831

 

Insurrection des Polonais.

 

1854-1856

 

Guerre de Crimée.

 

1861

 

Abolition du servage.

 

1861-1863

 

Insurrection des Polonais.

 

1905

 

Première révolution russe.

 

1917

 

Révolution de Février et chute du dernier tsar, Nicolas IL

Novosti Press Agency

version. L’insurrection polonaise, en 1831, puis les émeutes paysannes sont l’objet de sanglantes répressions.

 

La guerre de Crimée

 

En 1854, inquiètes de la poussée russe vers le Bosphore, la France et l’Angleterre envahissent la Crimée puis assiègent Sébastopol. Le siège, qui se prolonge jusqu’en 1856, se solde par la défaite des Russes et porte un coup fatal au prestige du tsar, encourageant les idées libérales de son successeur, Alexandre II (1855-1881).

 

Surnommé le «Tsar libérateur», Alexandre II promulgue une série de réformes, dont la plus spectaculaire est l’abolition du servage, décrétée le 19 février 1861. Cette loi ne sert malheureusement pas les paysans, faute de dispositions financières adaptées, et ne réussit qu’à les rendre plus dépendants encore de leurs anciens propriétaires. Dans le même temps, une nouvelle insurrection polonaise éclate (1861-1863) qui est réprimée dans le sang. Ce retour à une politique absolutiste entraîne, à partir de 1870, la création d’un mouve-

 

à l’expansion de la Russie. La défaite russe en Extrême-Orient accélère la chute de l’autocratie.

 

Au même moment, tout le peuple de la Russie s’embrase : la police de la capitale, sur ordre du tsar, ouvre le feu sur une manifestation pacifique d’ouvriers: le massacre du Dimanche rouge (22 janvier 1905) entraîne une série d’émeutes et de mutineries (telle celle qui a lieu sur le cuirassé Potemkine, en juin), contraignant le tsar à annoncer la création d’une douma, une assemblée consultative. La révolution de 1905 est écrasée par les troupes tsaristes et le régime redevient autocratique.

 

Mais les effets de la Première Guerre mondiale, dont 7 millions de morts et une terrible famine, ne vont pas tarder à déclencher la révolution de février 1917. Le mécontentement général, ajouté au scandale de l’emprise du moine Raspoutine sur la tsarine Aleksandra Fedorovna qui ne jure que par lui et lui ouvre les portes du pouvoir, grâce à son ascendant sur son époux, seront fatals à Nicolas IL II abdique en mars 1917 et la famille des Romanov est exécutée par les bolcheviks en juillet 1918. Il n’y aura plus de tsars en Russie.

« La Russie des tsars chrétienne, et leur organisation demeurent encore mal connues.

On sait toutefois que des bourgs slaves ou cités fortifiées -parmi lesquelles Kiev, Novgorod et Smolensk sont les plus importantes -jalonnent les voies fluviales de la vaste plaine située entre la Baltique et la mer Noire.

Le premier État russe d'une certaine impor­ tance a été fondé par les envahisseurs normands, connus sous le nom de Varègues.

En 882, leur prince, Oleg le Sage, fait de Kiev la capitale de l'important Etat de Kiev.

L'État de Kiev Les Varègues, peu nombreux, semblent avoir été russifiés dès le milieu du X' siècle.

L'un des grands tournants de l'histoire russe est la conversion de la population païenne au christianisme sous sa forme byzantine (grecque orthodoxe) sous le règne de Vladimir l" (980-1015).

Situé au carre­ four commercial des routes nord-sud allant de la Baltique à la mer Noire, Kiev prospère et atteint son apogée sous Iaroslav le Sage (1019-1054), fils de Vladimir l".

Sous le règne de ce grand bâtis­ seur, la Russie kiévienne connaît une brillante civi­ lisation.

Mais après sa mort, les luttes de succes­ sion fratricides accélèrent la chute de l'É tat.

Le Xlii' siècle est marqué par les invasions mon­ goles dirigées par le petit-fils de Gengis Kahn, Batu Khan.

En 1240, les Tatars (une des tribus Ivan IV dit .....

le Terrible, « tsar et grand-prince de toute la Russie » qu'il réorganise fermement et en profondeur.

À ce titre, il peut être considéré comme le fondateur :Il de la Russie moderne.

� Mais dès 1564 , g.

il institue la terreur en z!.

décimant les boyards _ (s eigneurs ) .

.r3 ! Plan de Moscou, A au xvt• siècle.

Mentionnée pour la première fois en11 47dans les chroniques russes, Moscou est devenue un important carrefour commercial dès le xm• siècle.

À la fin du siècle suivant, la ville devient le centre politique �t religieux d'un Etat russe unifié.

� Aucœur de l'histoire russe se trouve Moscou au centre de laquelle trône le Kremlin, résidence des princes puis des tsars jusqu'à Pierre le Grand (168 2-1725).

mongoles) détruisent Kiev et établissent leur domination sur la Russie.

Pendant deux siècles, les Russes reconnaissent leur suzeraineté et leur paient des tributs.

Le déclin de la puissance tatare commence en 1380, lors de leur défaite face au prince de Moscou, Dimitri IV, à Koulikovo.

Cependant, un autre siècle passe avant que le grand-prince de Moscou, Ivan Ill le Grand, (1440-1505) dénonce son allégeance aux Tatars.

Il adopte le titre d'autocrate et, utilisant tour à tour la force et la diplomatie avec une grande habileté, il réduit la plupart des autres principau­ tés russes à l'état de vassales et renverse la princi­ pauté nordique de Novgorod (1478).

Les princes de Moscou L' État moscovite établit des liens diplomatiques avec l'Europe, tandis qu'en 1472lvan Ill épouse la nièce du dernier empereur byzantin, Sophie Paléologue.

L'Empire byzantin ayant lui-même succombé sous l'assaut des Ottomans en 1453, l' É glise russe devient le principal centre de la reli­ gion orthodoxe en Europe.

Les ambitions autocratiques des princes mos­ covites sont cependant limitées pendant plus. »

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