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La Russie en 1914 : Une grande puissance ?

Publié le 08/06/2012

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En 1914, la Russie fut la première à entrer en guerre contre l'Allemagne. Il lui fallait redorer son blason, et l'idée de conquérir de nouveaux territoires ne l'a jamais laissée indifférente. Cependant il est important de souligner qu'en 1914, le problème politique russe n'est pas résolu. Dès 1911-1912 (et le 300ème anniversaire de la dynastie des Romanov), et grâce au coup de fouet initié par Stolypine, elle commença à devenir une terre de grande prospérité, avec un taux de croissance élevé. C'est ainsi qu'à la veille de la première guerre mondiale, elle avait en elle toutes les apparences d'une grande puissance : sur le plan économique, militaire et culturel (où elle bénéficiait d'un certain prestige). La secousse révolutionnaire de 1905 fut assez grave, mais n'a pas abattu le régime. La société n'était pas mûre pour la révolution, on assista donc à un retour à la croissance. De 1906 à 1914, cette dernière s'accrut de manière exponentielle avec en parallèle, des troubles agraires se raréfiant et la reprise des investissements étrangers, notamment en Suède. Le transsibérien atteint enfin le Pacifique. Sur le plan militaire, la Russie assume un total changement en comparaison à 1954-1956 et la défaite de Crimée, qui avait révélé la faiblesse des son armée. Elle est désormais capable de mobiliser des troupes importantes en un temps plus court. Une convention la lie à la France et aux partenaires occidentaux, ainsi que des conventions militaires franco-russes précises et bien établies.

« militaire.

La première visant à rendre le pouvoir judiciaire indépendant de l'exécutif (juges inamovibles, débatspublics, égalité devant les tribunaux, suppression de la marque au fer rouge), réforme qui donne à l'empire russel'une des justices les plus modernes d'Europe ; et la seconde à démocratiser le service militaire obligatoire (6 ans)par tirage au sort.

Tout n'a pas été parfait mais Alexandre II a largement contribué à moderniser L'État russe bienque la modernisation soit inachevée n'aille pas jusqu'à la remise en cause du principe d'autocratie.

Le servage, quiétait la cause de l'arriération du pays, n'est donc plus une obstacle à sa modernisation.Parallèlement aux réformes du tsar Alexandre II, le décollage économique de l'empire russe, appelé quelques fois« take off », se met donc en marche.

La Russie a près d'un demi siècle de retard.

Elle entre dans le monde industrieldans la deuxième partie du règne d'Alexandre II, et sa modernisation s'accélère de façon exponentielle des années1880 aux années 1890, notamment à cause du dynamisme de certaines sphères russes et des investissements àl'étranger : Angleterre, États-Unis, France, Allemagne notamment.

En même temps on assiste à une pousséedémocratique non négligeable : en 1865 : il n'y avait à peine plus de 75 millions d'habitants.

En 1890 : 118 millionsd'habitants, et en 1905 : dans les 144 millions d'habitants.

La société russe est jeune et peu urbanisée.

Vers 1900,13% des Russes vivent en ville.

Une classe moyenne émerge rapidement grâce aux mutations économiques.

En 1891on commence la construction du Transsibérien, qui permet de mettre en valeur les régions méridionales de l'empireainsi que la Sibérie.

Le financement de la modernisation des différents moyens de transport de la flotte marchandeet équipements portuaires est assuré par l'État et les capitaux privés mais surtout par une participation ducapitalisme occidental.

L'État commence également à percevoir un impôt sur la vodka, qui représentera rapidementun chiffre considérable.

En 1900, environ 72% des sommes investies dans le train viennent de l'étranger et surtoutde la France d'où l'expression utilisée par Nicolas II de manière élégante : « la France, c'est la caisse ! » (la France,vue auparavant par Alexandre III comme un pays dégoûtant).

La géographie industrielle du pays se trouvelargement modifiée.

Les structures de production se modernisent lors du cours règne transitoire (13 ans) d'AlexandreIII.

L'Ukraine associe la production céréalière et la métallurgie.En même temps : on assiste à une éclosion artistique sous Alexandre II puis Alexandre III.

À partir des années 1890et 1900 : on passe de l'âge d'or à l'âge d'argent.

C'est l'époque des grand ballets russes et de l'opéra.

L'épouse dutsar Alexandre III, Maria Veodorovna, aura des activités de mécénat et notamment lors de la création de l'opéraMaria de St-Pétersbourg.Or ce puissant décollage génère aussi l'apparition d'un prolétariat : vie misérable, exclu du système dereprésentation municipal, ce qui pose un grave problème social.

Le monde paysan est marqué par une lentedégradation des conditions de vie et par des tensions liées aux inégalités.

À la mort d'Alexandre III le 1er novembre1894, selon Hélène Carrère-d'Encausse (spécialiste de la Russie), « la Russie, malgré son apparente immobilitépolitique, n'a plus grand chose en commun avec ce qu'elle était un quart de siècle auparavant.

» cela semblecertain.

Cependant si la Russie a donc apparemment tout d'une grande puissance, nous verrons maintenant que celan'est peut-être qu'une utopie. C'est durant le règne du « tsar libérateur » que commencèrent aussi à se développer des noyaux révolutionnaires.Déjà dans les cinq premières années de son règne, l'encouragement à diminuer la censure eut pour conséquencel'apparition rapide de sociétés secrètes d'opposition, et de plusieurs groupements révolutionnaires (par exemple en1851 la société secrète « Jeune Russie » très opposée au tsarisme, prône la lutte par tous les moyens au système).Le tsar fut ensuite visé à trois reprises par des attentats : l'attentat « Karakasov » en 1866 (dont il s'en sortindemne), celui de 1880 (on bombarde le trajet du train impérial mais le tsar avait pris le train précédent ; et onbombarde le palais d'hiver, ce sont les projets de Soloviev) et enfin l'attentat « Ryssakov » de mars 1881 qui lui seramortel.

Sa mort sera un très grand malheur pour la Russie, la dynamique réformatrice est brutalement interrompue.Un autre aspect décevant de cette période : le basculement de l'intelligentsia dans l'opposition radicale.(Parallèlement à ces débuts de soulèvements populaires, on assiste en 1863-1864 à une répétition du scénario de1830 en Pologne, mais en plus grave.

Pour Alexandre II, l'insurrection polonaise est la première d'une grande série dedéceptions : il doit renoncer à tout projet d'autonomie envers les Finlandais, les Polonais et les Baltes.

C'est trèsfâcheux en terme d'image.

Le tsar libérateur devient alors un tsar répressif).Les premiers courants nihilistes apparaissent dans les années 1860 (il n'y a rien qui vaille, tout est remis en cause.Ils s'inspirent des théories darwiniennes sur l'évolution des espèces, seuls comptent les rapports de force sociaux.Ce sont des jeunes gens instruits, plusieurs BCBG issus de l'aristocratie, d'autres des milieux roturiers aisés).L'agitation révolutionnaire prend des formes plus radicales à l'image des attentats contre Alexandre II.

En 1866 :Herzel dira « le peuple a été trompé » (quant aux réformes de 1861).Parmi les sociétés secrètes qui se multiplient, la société « jeune Russie » s'appuie sur une idéologie communiste.Tchernichevski (mort en 1898) publie en 1864 un programme révolutionnaire du titre de : « Que faire ? ».

c'est aussil'époque des premiers écrits de Bakounine en exil en Suisse.

En 1862 est publié un « appel à la jeune Russie »,programme révolutionnaire global qui propose d'organiser la lutte révolutionnaire à partir d'un parti clandestin.

Le butest simple : essayer d'abattre le tsar, ou organisation de coups d'État révolutionnaires.Le problème pour ces mouvances est de se situer par rapport à ce qui se passe en Europe occidentale.

Doivent-ilsse mettre en phase avec l'action de Karl Marx ? Ou doivent-ils plutôt rester autonomes ? Dès 1973, des jeunes gensvont à la rencontre du peuple pour tenter d'endoctriner les gens contre le tsar.

L'année 1877 est marquée par plusde 870 condamnations dont 300 de fils de nobles, 200 de fils de hauts fonctionnaires et 200 de fils d'hommesd'Église.

Ce sont les populistes les plus radicaux qui organisent des actions terroristes.

Leur programme est simple :le peuple étant privé de liberté et de terres, il faut lui rendre sa propre liberté en s'en prenant à la tête : auxresponsables de la répression, mais d'abord à Alexandre II.

En 1878, Vera Zassoulitch essaye d'organiser un guet-apens contre le chef de la police impériale (Okhrana) qui avait giflé un étudiant.

Elle sera jugée, arrêtée puisacquittée.

Le tsar, par cette décision, ébranle sa propre légitimité de la même manière qu'il est ébranlé par lescontestations radicales.

Il est donc clair que la Russie, à cette époque, traversait un courant contradictoire.Certaines des réformes du « tsar libérateur » ont placé la Russie à la tête des pays européens.

Mais cela a un. »

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