La triple alliance d'Amiens contre le « roi de Bourges »
Publié le 05/09/2013
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Après de longues négociations, les pourparlers aboutissent à la signature d'une triple alliance entre l'Angleterre, la Bourgo¬gne et la Bretagne contre Char¬les VII. En outre, le comte Jean ler de Foix, l'un des plus puis¬sants seigneurs du Midi, adhè¬re à cet accord. Signé le 17 avril 1423, le traité d'Amiens doit être scellé par deux mariages : il est convenu que les soeurs de Philippe le Bon, Anne de Bourgogne et son aînée, Mar-guerite, veuve depuis décem¬bre 1415 du dauphin Louis de France, frère de Charles VII, épouseront respectivement jean de Bedford et Arthur de Richemont, frère du duc de Bretagne. En nouant ces liens familiaux, Bedford entend ren-forcer les liens politiques qui ne semblent plus suffire à ga-rantir la pérennité d'une allian-ce indispensable aux desseins anglais.
UN MARIAGE INOPPORTUN
«
UN MARIAGE
INOPPORTUN
Alors que le duc Jean de
Bedford cherche à se rapprocher de ses alliés, son
frère,
le duc Humphrey de
Gloucester, séduit Jacqueline
de Bavière, cousine du duc Philippe de Bourgogne, veuve
du duc de Brabant et unique
héritière du Hainaut, de la
Hollande et du Brabant.
En
mars 1423, Gloucester épouse la jeune femme, dont il s'est
soudainement épris et qu'il a
convaincu
de fuir en
Angleterre, accompagnée par
une servante.
Cette union
provoque la colère du
Bourguignon, qui n'entend pas
, voir des provinces situées à la
frontière septentrionale de ses
États passer sous l'influence directe des Lancastre.
Aussi
Bedford décide-t-il d'intervenir
pour faire annuler le mariage
de son frère avec Jacqueline de Bavière ...
Et préserver
l'alliance anglo-bourguignonne .
la région parisienne, le pays
chartrain, la Champagne, la
Brie
et la ville de Calais .
A ces
territoires
directement placé~
sous son autorité s'ajoutent le
duché de Bourgogne, les com
tés de Flandre et d'Artois, de
Rethel et de Nevers, de Mâcon
et de Charolais, possessions
de son puissant allié bourgui
gnon .
L•a zone d'influence
anglaise est théoriquement
plus riche que la zone françai
se, mais, les combats se dérou
lant pour l'essentiel au nord de
la Loire, la guerre y a fait de
terribles dégâts .
Partout, ce ne
sont que villages détruits et
champs abandonnés, où les
hordes de loups se multi
plient, faisant régner la terreur .
En comparaison, les provinces
situées
au sud de la Loire sem
blent PféSEîrvées.
Mais cette
France
fidèle à Charles VII est
pauvre : les revenus qu'elle
procure sont sans commune
mesure avec ceux du nord du
royaume .
Pourtant, les États
provinciaux accordent
au Va
lois les subsides nécessaires
à la
lutte contre les Anglais .
Malgré
sa jeunesse, son
inexpérience,
voire son
manque de charisme, le
roi de Bourges n'est pas
aussi
isolé que cer
tains le prétendent .
Le
duc de Bedford n'a
d'ailleurs pas la fai
blesse de le sous-esti
mer et sait qu 'il ne
pourra
le vaincre sans
le soutien incondition
nel de ses alliés.
Mais ces alliés ne sont pas
aussi sûrs
que le régent le
souhaiterait.
Le
duc de Breta
gne a souvent changé de camp
au gré de ses intérêts person
nels et sans se soucier de ses
sujets , en
major ité francophi
les .
Quant à Philippe le Bon, il
est fort insatisfait
de ne pas
avoir tiré de son alliance avec'
l'Angleterre le parti escompté :
à la suite
du traité de Troyes, il
espérait en particulier exercer
le
pouvoir exclusif sur la partie
du royaume soumise à l'in
fluence anglo-bourguignonne .
Alliances politiques
et familiales
Mais Bedford n'entend pas
partager : il veut gouverner
seul jusqu 'à la majorité du
jeune Henry VI et estime que
le duc de Bourgogne n'a aucun
droit sur la Couronne de Fran
ce.
Limité dans s,es ambitions à
l'intérieur du royaume des
fleurs de lys, Philippe le' Bon
l'est également à l 'extérieur.
Ses rêves d'expansion se heur
tent souvent aux intérêts
anglais, dans le Hainaut, en
Hollande et dans le Brabant
notamment.
Si bien que Bed
ford , craignant un retourne
ment d'alliance, juge prudent
de le convier à Amiens en
même temps que le duc de
Bretagne, afin de tisser de nou
veaux liens, qu'il souhaite plus
lftBl•ED ITIONS a:.\.
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