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La vie dans les kolkhozes

Publié le 17/01/2022

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8 mai 1947 Strictement confidentiel Au camarade G.M.Malenkov, vice-président du Conseil des ministres de l'URSS. La censure du MGB (Ministère de la Sécurité d'État) a enregistré cinq cent trente-sept lettres interceptées en provenance des régions de Kalinine, de Velikie Louki, de Koursk et de Kostroma et adressées à des citoyens soviétiques servant dans l'Armée Rouge, dans lesquelles il était fait mention de départs de paysans de leurs kolkhozes. Je vous adresse quelques extraits des lettres les plus caractéristiques :20 mars 1947 « On ne reconnaît plus le village, neuf maisons ont été détruites et d'autres vont l'être bientôt. Les nôtres partent à Zelentsovo, on vend la maison au prix du bois. Les Samoukhine s'apprêtent à partir, tout fout le camp, toute notre vie. Il faut bien se trouver un trou, au kolkhoze on ne reçoit plus rien, certains sont allés mendier. « 23 mars 1947 « Chez nous c'est la famine. Pas de pain, les patates à 100 roubles. Les autres s'enfuient où ils peuvent. Mania Bazanova avec ses enfants et Lida partent au Turkestan. Personne ne veut rester au kolkhoze, on ne reçoit rien pour nos troudodni. Ouliana elle aussi veut s'en aller : si je reste, dit-elle, je suis bonne pour le cimetière «.31 mars 1947 « On n'a pas reçu un gramme de pain ou de pomme de terre du kolkhoze, on a vendu toutes nos bêtes pour acheter du pain. La vie est très dure. Beaucoup ont quitté le village : Vassia Bacharygine en Prusse orientale, Stepanova Dounia à Tchebrakhino. Le village a beaucoup changé et les gens aussi «. 6 avril 1947 « On essaiera de tenir jusqu'à Pâques, après on partira. On s'est accroché, on a essayé de rester, on n'en peut plus. Vaut mieux partir que de crever de faim. Kolka et Petka étaient en Prusse et sont repartis là-bas, car notre kolkhoze ne nous donne plus rien. On travaille, on travaille, et on ne reçoit rien « Cité d'après Otechestvennye Arkhivy, n°6, 1992, p.49-60.

« i.

1 12a Kolkhozes 1 Depuis que la collectivisation de l'agriculture soviétique est achevée, il ne subsiste en URSS que deux types d"exploltatlons : les sovkhozes (fermes d'État, gérées comme des entreprises industrielles) et les kolkhozes ou coopératives, qui jouissent d'un statut particulier.

Les 33 500 recensés en 1976 couvrent environ 50 p.

100 de la superficie cultivée et emploient plus de vingt-cinq millions de travaiUeurs, soit deux fois plus que les sovkhozes.

2 Le cc décret sur la terre •, adopté le 26 octobre 1917, quelques heures après la prise du Palais d'Hiver, aboiH la grande propriété foncière..

Trois mois plus tard, les soviets proclament 1la socialisation du sol.

Mals, à l'excep­ tion de quelques grands domaines transformés en exploi­ tations pilotes d'État, la plus grande partie des terres est redistribuée aux paysans pauvres et moyens, incités à se grouper en communautés.

rLénine souhaite alors utiliser les traditions coopératives de la paysannerie russe pour promouvoir progressivement le passage aux sovkhozes, considérés comme la forme supérieure de la propriété socialiste.

Jusqu'en 1928, l'agriculture soviétique continue de vivre sous 4e régime de la propriété privée.

A oette date, les exploitations individuelles couvrent 96 p.

100 de la superficie emblavée.

3 Contre l'avis des droitiers (Boukharine), partisans d'une alliance avec les paysans, Staline impose alors la collec­ tivisation massive et forcée : liquidation des koUJiaks, regroupement obligatoire en kolkhqzes, qui reçoivent la JouisSance gratuHe et perpétuelle du sol.

Le statut adopté par le 118 Congrès des kolkhoziens en 1935 consacre la méfiance de Staline à l'égard des paysans : planification très détaillée, livraisons obligatoires à l'État que celui-ci paie toujours à des prix Inférieurs aux coOls, lourde fiscalité, protection sociale très insuffisante (pas de retraite), encadrement ~es kolkhozes par les MTS (stations de machines et tracteurs qui détiennent le. »

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