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LA VIE QUOTIDIENNE DES FAMILLES FRANCAISES

Publié le 31/10/2011

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Dire vie quotidienne des familles, c'est dire vie de famille. L'expression, qui était courante autrefois, peut-elle encore s'employer aujourd'hui dans la mesure où, à en croire les analyses publiées dans ce domaine, la famille aurait tendance à disparaître ? La sexualité n'est plus liée ni au mariage ni à la procréation ; hommes et femmes vivent une vie différente en attendant de divorcer ; les enfants, ces malvenus, s'en vont de leur côté dès qu'ils le peuvent ; les grands-parents sont oubliés, délaissés sinon rejetés ; la cellule familiale s'est atomisée d'un côté en même temps que, parfois, elle devenait une sorte d'association à laquelle pouvaient s'intégrer tous ceux qui le souhaitaient dans des groupements où l'enfant était à tous comme les hommes et les femmes.

« IRoger -Violle t) c· est dans les milieux ruraux que la grande famille traditionnelle a survécu le plus longtemps, et plus particulièrement dans les pays méditerranéens volontiers attachés à des modes de vie patriarchaux ; fils et filles, brus et gendres, domestiques et journaliers même sont intégrés à tout un ensemble social et économique si évident qu'ils en partagent tous , à un degré égal , les joies et les peines ; personne ne songerait à se démettre , même si, à l'occasion d'une fête , les visages ne traduisent pas toujours, devant l'objectif du photographe, une satisfaction unie et partagée .

temps que la famille rassemblait encore avec les parents et les enfants, les grands-parents ou les arrière -grands-parents quand ils vivaient encore, mais aussi les oncles et les tantes, avec leurs enfants quand il en avaient, les domestiques et les journaliers même, dans certains cas.

De la vaste demeure familiale, on est passé à l'appartement réduit, cellule multipliée da11s d'im­ menses ensembles construits où la grande famille traditionnelle disparue est remplacée par des asso­ ciations de locataires qui ne se connaissent guère entre eux.

Si la famille traditionnelle a disparu , il reste des couples avec leur progéniture.

Mais d'au­ tres liens se sont tissés entre les ménages et la parenté, d'autres modes de vie se sont institués, d'autres particularités ont fait leur apparition.

A la fonction de reproduction qui était presque la seule raison d'être de la famille jusque vers les premières années du xx• siècle, sont venus s'adjoindre d'au­ tres rôles.

Il est certain que la vie quotidienne d'une famille -en faisant entrer dans l'expression aussi bien le travail que l'éducation des enfants, le loisir que la sexualité -n'est guère comparable à ce qu'elle était voilà deux, trois ou cinq générations.

Ce n'est pas tant la famille qui a changé que le monde qui est le sien, et qu'elle a sans doute aussi contribué à transformer.

A moins qu'elle n'en ait subi inconsciemment les transformations.

Amour et mariage Dans la tradition, le couple se formait, dans la majorité des cas, en fonction de la volonté ou, plus récemment, de la bonne volonté des parents.

« On mariait sa fille, on mariait son fils >>, un peu comme on vendait son champ ou sa maison, si l'acheteur ici, le soupirant là, plaisaient ; les sentiments entraient rarement dans ce genre d'agrément qui ne concernait que les futvrs beaux-parents.

De Moliè ­ re à Labiche, le thème a fait l'objet de nombreuses comédies parfois un peu grises, mais les bons mariages , à ce qu'on prétendait, ne se font pas par amour.

Ce fut une manie de la société bourgeoise de vouloir ignorer l'amour ; quand il existait, celui­ ci était généralement scandaleux, ou n'appartenait qu 'à l'univers romanesque, où il était également scandaleux.

Le prétendant faisait sa cour selon des rites admis, sous la haute surveillance de la société, soucieuse de ne pas enfreindre les règles établies , et qui étaient les siennes.

Le jeune homme jetait sa gourme, comme on disait, et cela faisait aussi par­ tie des mœurs acceptées sans que quiconque y trou ­ vât à redire.

Dans les pays scandinaves comme dans les pays germaniques, un peu plus d'ardeur était admise, mais le maraîchinage vendéen, coutu­ me amoureuse qui survécut jusqu'au début du siè­ cle, paraissait inconvenant.

Le flirt ne semble avoir fait son apparition dans les pays occidentaux que. »

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