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La ville de KARACHI

Publié le 16/06/2013

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Les estimations et les quelques recensements disponibles mettent en évidence la croissance exceptionnellement rapide de la ville, depuis l'indépendance. Karachi, qui s'étend aujourd'hui sur quelque 600 km', compterait entre 10 et 14 millions d'habitants, soit au moins un doublement de la population depuis 1981, date à laquelle elle abritait 5,2 millions de personnes. L'exode rural continu cumule ses effets avec une croissance démographique naturelle élevée (de l'ordre de 2,7% pour l'ensemble du Pakistan). Cet accroissement ne va pas sans poser problème : en dépit d'efforts importants, l'aménagement urbain et les équipements sanitaires et sociaux ne suivent pas. Une grande partie de la population vit dans l'insalubrité.

« • J:approvisionnement en eau pose un problème récurrent Karachi ne possédant aucune source naturelle .

J:eau est puisée dans l'lndus et ses affluents, mais la demande a toujours été plus importante que les réserves disponibles.

Aujourd'hui , les habitants des quartiers pauvres, comme Korangi, n'ont toujours pas accès à l'eau potable courante.

UN CLIMAT ARIDE • Comme la plus grande partie du pays, Karachi n'est pas touchée par la mousson et connaît un climat tropical aride.

La proximité de la mer lui permet d'échapper aux hivers froids .

Les précipitations annuelles n'excèdent pas 200 mm et se concentrent durant les mois de juillet et août.

La température, de 26 °c en moyenne annuelle, oscille entre un maximum de 31°C en juin et un minimum de 20°C en décembre-janvier.

LA VILLE AUJOURD'HUI UNE DÉMOGRAPHIE GALOPANTE • Les estimations et les quelques recen seme nts disponibles mettent en évidence la croissance exceptionnellement rapide de la ville, depuis l'indépe ndance.

Karachi , qui s'étend aujourd'hui sur quelque 600 km', compterait entre 10 et 14 millions d'habitants, soit au moins un doublement de la population depuis 1981 , date à laquelle elle abritait 5,2 millions de personnes.

J:exode rural continu cumule ses effets avec une croissance démographique natur elle élevée (de l'ordre de 2,7% pour l'ensemble du Pakistan).

Cet accroissement ne va pas sans poser problème : en dépit d'efforts importants , l'aménagement urbain et les équipements sanitaires et sociaux ne suivent pas.

Une grande partie de la population vit dans l 'insalubrité.

UNE MOSAIQUE ETHNIQUE • La population de Karachi reflète la diversité du Pakistan : aux Sindis, habitants de la province, désormais minoritaires , sont venus s'ajouter de nombreux montagnards du Nord -Ouest des Baloutches de la province voisine et des Pathans (ou Pachtounes) des régions frontalières avec l'Aghanistan.

Ceux-ci appartiennent à la même ethnie que les réfugiés de la guerre d'Afghanistan, dont beaucoup refusent de quitter aujourd'hui le Pakistan pour rentrer dans un pays encore instable et où les jeunes générations n'ont plus d'attaches .

•L'hi stoire a enrichi la mosaïque des communautés et des religions .

Dès l'époque coloniale , le dynamisme de Karachi a drainé les habitants de Goa, des Arméniens et des juifs, des Anglo ­ lndiens, des sikhs du Pendjab et des Chinois , des parsis , des jaïns et des hindou s du Gujerat et du Rajasthan.

Sont également présents des Africa ins d'origine, immigrés récents ou descendants , selon la tradition , d'esclaves échoués à l'embouchure de la Hub et donc surnommés Hubsis .

La partition de 1947 a fait fuir la plupart des hindous , des Arméniens et des juifs .

Dès 1961 , les mohajirs , réfugiés musulmans de l'Inde, étaient majoritaires .

Moins religieux et plus éduqués, ils ont pour langue maternelle l'ourdou, langue héritée des Moghols mêlant à une structure hindie un vocabu laire arabo-persan.

J:ourdou est à présent la langue officielle du Pakistan mais non l'idiome maternel des populations autochtones, qui parlent leurs propres dialectes .

Les Bihar is, venus du Bangladesh en 1971, sont également «ourdouphones ».

·Plu s de 90% des Karachites sont comme dans l'ense mble du Pakistan , des musulmans sunnites .

Le soufisme, branche mystiqu e accordant une grande place aux saints, est particulièrement enraciné à Karachi comme dans toute la province du Sind et constitue un rempart.

fragile, contre la propagation de l'islamisme radical.

Les relations de la major ité sunnite avec la minorité chiite sont très tendues .

UN DYNAMISME MAL PARTAGt • Le port de Karachi -au premier rang pour le Pakistan , au troisième pour le sous-continent indien après Calcutta et Bombay -effectue la quasi-totalité du commerce maritime du pays, ainsi que celui de l'Afghanistan voisin.

Son trafic avoisine 20 millions de tonnes .

Il constitue le débouché naturel des produits agricoles de la vallée de l'lndus (céréales, coton, riz) et assure l'importation des produits pétroliers et des biens de consommation .

• J:aéroport international de Karachi est le plus grand du pays et constitue un relais entre l'Occident et l'Asie du Sud-Est • Les activités portuaires ont favorisé l'essor de nombreuses industries : sidéru rgie, raffineries, industries chimiques, textile , etc.

• Si le commerce contribue pour une part importante à la prospérité de la ville, les services y jouent un rôle croissant Karachi est en effet la première place financière et boursière (Karachi Stock Exchange) du pays .

• La pêche reste une activité non négligeable : poissons et surtout crustacés (crabes , langoustes et grosses crevettes) sont envoyés chaque jour à Islamabad en avion et dans le monde entier par bateau.

• Le relatif dynamisme économique, dans un pays en crise gravement surendetté, ne suffit toutefoi s pas à pourvoir en emp lois réfugiés et migrants .

Une grande partie de la population vit très misérablement et l'éco nomie informelle, voire criminell e, prospère.

LE PAYSAGE URBAIN • Karachi paraît être constamment en chantier, et le rythme des démolitions et reconstructions a largement remanié l'ordonnancement de la ville.

Si l'on peut distinguer autour du port un noyau ancien, aux façades très ornées , aux rues étroites et tortueuses, que prolongent les bazars, celui-ci est largement grignoté par les édifices modernes .

Le centre d'affaires s'est développé immédiatement au nord du port .

Les zones industri elles s'étendant principalement vers le nord -ouest sont entourées de quartiers résidentiels pauvres , tandis que les quartiers riches se situent à l'est.

Clifton , promue " ~~ ~i~.~-~ station balnéaire au x1X' siècle par les admi nistrateurs et les hommes d'affaires britanniques, est aujourd'hui un faubourg huppé habité par les classes dirigeantes pakistanaises , à côté des quartiers résidentiels de Defence et de Zamzama, fréquenté pour ses restaurants et ses boutiques de luxe, tandis que, dans le reste de la ville, les bidonvilles ne cessent de s'étendre.

LES PRINCIPAUX MONUMENTS • Karachi , trop récente , est dépourvue des bâtiments moghols qui font l'attrait des villes histor iques du Pakistan.

• Quelques monuments intéressants de l'épo que coloniale s'élèvent au centre­ ville : dans les jardins de Jinnah , le Frtrt Hall , de style gothique victorien (1865), abrite une bibliothèque.

Les peintures du plafond ont été réalisées dans les par un célèbre artiste pakistanais , Sadequain .

Sur Court Road se font face la Sind High Court (Cou r suprême du Sind), aux coupoles, balcons et colonnes en grès rouge , et la Sind Assembly (Assemblée du Sind), aux larges vérandas et hauts plafonds, de style colonial britannique typique.

• Karachi a conservé plusieurs églises du x1X' siècle : la cathUmle St Patrick , flanquée d'un couvent et du palais de l'archevêché , constitue le centre spirituel de la plus grande communauté chrétienne du Pakistan .

J:église Saint­ André (St Andrew ) et la cathédrale de la Sainte-Trinité (Holy Trinity Cathedra! ), sur Abdullah Haroon Road , marquent la fin de Saddar, le quartier commerçant datant de l'époque britannique .

La haute spire de la Sainte-Trinité fit scandale à l'époque de sa construction .

Aujourd 'hui, les immeubles du quartier des affaire s rivalisent de hauteur avec elle.

Certains , comme l'hôtel Pearl Continental , mêlent de manière intéressante tradit ion islamique et modernité occidentale.

• Empress Market à l 'extrémité nord de Saddar, est un immen se bâtiment de style victorien , que domine une tour­ horloge de 50 m .

il est dédié aux produits frais, en particulier les fruits et légume s.

LA NÉCROPOLE DE CHAUKUNDI À 27 km à l'est de Karachi, par la National Highway, s'élèvent dans le désert des centaines de tombes, dont le grès brun clair est délicatement sculpté.

Cette ancienne nécropatt fut édifiée par des Baluchis (originaires de Syrie) et des Burptas (groupes issus d'alliances entre Baluchis et Rajputs) entre les XV' et XIX' s iècles.

Une minqrité de tombeaux sont des structures à colonnes couvertes d'un toit.

La plupart forment des pyramides oblongues de 2 à 4 m de haut.

Les tombes des hommes sont reconnaissabl es aux gravur es de turbans stylisés , d'armes et parfois de cavaliers sur leurs montures (représe ntations d'influence pré-­ islamiqu e); celles des femmes sont gravées de bijoux .

• Derrière la plage de Clifton s 'élève sur une petite colline la tombe (liarat) d'Abdullah Shah Ghazi, saint homme du 'M' siècle, entièrement peinte en vert.

·Plu s à l'est, à Manghopir , un sanctuaire dédié au saint du même nom est gardé par des crocodiles, qui auraient été rapportés d'Arabie au x11~ siècle .

Ses bassins sont alimentés par des sources chaudes sulfureuses réputées guérir toutes sortes de maux .

lf.iil!JMHUO• • La ville la plus animée du Pakistan compte plusieurs théâtres et musées.

Le plus important est le musée national du Pakistan (National Museum), qui expose de nombreu x objets mis au jour à Mohenjo-Daro , l'une des plus anciennes cités du monde , érigée il y a plus de 6000 ans dans la vallée 1--------------; de l'lndus .

Il présente également • Une autre halle victorienne , sur West Wharf, à l'extrémité sud de Jinnah Road , abrite le grand marché au poisson .

• Les monuments les plus remarquable s de Karachi sont toutefois d'architecture pakistanaise récente.

Sur Korangi Road, la grande mosquée Masjid·l·Tuba , est ont été renforcées par 12 tonnes de bronze , dans l'hypothèse d 'un tremblement de terre .

Les dépouilles de Jinnah et de ses proches repo sent au sous-sol.

Au rez-de-chaussée , une grille d'argent massif entoure un cénotaphe en forme de réplique du tombeau.

• Après un détour par le port de pêche -où les boutres équipés de moteurs Diesel et décorés d'espadon s, de requins , d 'yeux géants ou de scènes guerrières sont à eux seuls dignes d'intér,êt -, le visiteur peut continuer sur le front de mer.

• À l'ouest de Napier Mole , les femmes hindoues se retrouvent sur les Hindhu Ghats pour se baign er à l'abri d'écra ns de bois.

• Le phare de Manora marque l'extrémité de la presqu'ile de Sandpit protégeant le port de la haute mer.

De juillet à novembre, les tortue s géantes viennent pondre leurs œufs sur la rive faisant face à la mer.

d'admirables sculptu res bouddhiques du Gandhara , datée s du 1V' siècle et des sculpture s hindoues du X' siècle , ainsi que des objets d'art musulman.

• La maison natale de Muhammad Ali Jinnah abrite aujourd'hu i un musée qui lui est dédié .

• Dan s un grand nombre de galeries d 'art -dont l'Arts Council of Pakistan , sur lngle Road , et la Pakistan Art Gallery, proche de Drigh Road -on peut découvrir des artistes pakistanais contemporains .

• Les concerts publics de musique classique pakistanaise, si riche instrumentalement et vocalement sont hélas! rares .

Chaque jeudi soir, le mausolée d'Abdullah Shah Ghazi résonne des chants quawali (soufis ).

• La plage et les parcs d'attraction de Clifton , les jardins et le zoo sont des lieux de loisirs privilégiés des Karachites.

Sur les plages de Sandspit les familles vont se rafraîchir les soirs d'été, entre diseurs de bonne aventure, montreurs d'ours et charmeurs de serpents .

LES FESTIVITÉS • Les fêtes officielles les plus importantes commémorent l'indépendance , le 14 août et l'anniversaire de la mort de Muhammad Ali Jinnah, le 11 septembre .

• Les fêtes musulmanes sont essentiellement célébrées en famille ou entre amis, à la maison.

La commémoration de la mort de l'imam Hussein à Kerbala (Irak), le dixième jour du mois de Muha"am (premier mois du calendrier musulman ), donne en revanche lieu à d'impression­ nantes processions .

Les chiites ont pour coutume de se flageller jusqu 'au sang pour la gloire de leur martyr.. »

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