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La ville de Tokyo

Publié le 24/12/2018

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LA «CAPITALE DE L'EST»

 

Située sur la côte orientale de Honshu, l'île principale de l’archipel nippon, bordée par l'océan Pacifique et traversée par le fleuve Sumida, Tokyo est la plus grande ville du Japon. Forte d'une histoire de quatre siècles, elle est le produit d'influences extérieures tout autant que de caractéristiques intrinsèquement japonaises. Sans véritable centre-ville tels qu’ils se sont développés en Europe, la ville semble être une mosaïque de quartiers où modernité et tradition se côtoient sans cesse. Pour cette cité tentaculaire, les problèmes de surpopulation, de circulation, de sécurité sont autant de défis à relever en permanence.

HISTORIQUE

Le destin d’un village de pécheurs

 

La future capitale du Japon n'était à l'origine qu'une modeste bourgade de pêcheurs nommée Edo, «Porte de l'estuaire», située au fond d'une baie et entourée de marais.

 

En 1590, Toyotomi Hideyoshi, l'un des grands unificateurs du Japon, donne à son vassal Tokugawa leyasu (1542-1616), en récompense de ses services, un fief comprenant Edo. Ce cadeau est en réalité une façon d'éloigner de Kyoto, la capitale impériale, l'ambitieux Tokugawa.

 

Ce dernier, qui découvre un pauvre village dont la citadelle est à l'abandon, va tirer parti de la situation protégée du site, faisant assécher les marais et construire une nouvelle place forte.

 

Dès lors, le développement d'Edo est rapide, et la ville va étendre son influence sur l'est du pays et concurrencer le pouvoir de Kyoto.

 

En 1603, cinq ans seulement après la mort de Toyotomi, Tokugawa obtient de la cour le titre de shogun, qui fait de celui qui le porte le véritable chef militaire et civil du pays, exerçant le pouvoir parallèlement à l'empereur, et il

 

se proclame shogun héréditaire.

 

Il installe le gouvernement shogunal à Edo et met en place des institutions stables. Un nouveau centre de pouvoir est né face à Kyoto.

 

À la mort de Tokugawa, Edo

possède un port important et s'est hissée parmi les plus grandes villes du pays. Les shoguns qui se succèdent poursuivent le développement de la cité, qui est en grande partie détruite par les flammes en 1657.

• À cette époque, Edo est divisée en

deux parties : la ville haute (Yamanote), réservée aux seigneurs et à leurs samouraïs, et la ville basse (Shitamachi), regroupant le

 

peuple, les commerçants, les artisans

et les pêcheurs, au service des

seigneurs.

D'Edo à Tokyo,

 

à l'école de l'Occident

 

En 1853, des vaisseaux de guerre américains conduits par le contre-amiral Perry stationnent devant Tokyo afin d'obliger le Japon à s'ouvrir au commerce international et à mettre fin à deux cent cinquante ans d'isolationnisme. Le Japon n'est pas en mesure de résister à ce bras de fer, et des traités d'amitié et de commerce sont bientôt signés avec les puissances occidentales. Cette situation conduit, en 1868, à la démission du dernier shogun.

 

L'empereur Mutsuhito (ou Meiji Tenno, 1852-1912), qui rétablit son pouvoir sur tout le pays, choisit de s'installer à Edo, devenue la ville la plus importante du pays et rebaptisée Tokyo, «Capitale de l'Est».

 

L'ère Meiji (1868-1912), qui marque le développement du Japon moderne, commence. Tokyo et les grandes villes du pays sont le théâtre de nombreux changements : les premières

 

universités sont ouvertes; des immeubles modernes en pierre remplacent progressivement les

maisons médiévales en bois; les rues sont pavées; la première ligne de télécommunications est inaugurée à Tokyo en 1869, celle de chemin de fer à vapeur en 1872; entre Tokyo et Yokohama, les styles vestimentaires occidentaux deviennent les standards de mode et de bon goût.

 

En 1885, un système de cabinet avec un Premier ministre est adopté pour gouverner le pays sous l'autorité de l'empereur et, en 1889, une Constitution établit un système politique digne d’une nation moderne. Sous l'influence grandissante du lobby militariste, la modernisation de l'économie et de l'armée va cependant déboucher sur une politique d'expansion agressive.

« mondiale provoquent une récession généralisée de l'économie japonaise, qui affecte particulièrement Tokyo.

Scandales politic�) et un terrible tremblement de terre dans la région de Kobe traumatisent les Japonais et renforcent leur sentiment de vulnérabilité.

• Le début du XXI' siècle marque un relatif redémarrage de l'économie japonaise, qui subit néanmoins depuis un certain temps la concurrence des «petits dragons>� d'Asie (Singapour, Taïwan) et se trouve paradoxalement stimulée, bien que menacée à terme, par l'émergence de la Chine et de l'Inde .

• Tokyo, capitale moderne qui ne méconnaît pas les difficultés des années à venir (vieillissement de la population, concurrence des autres métropoles asiatiques), semble revigorée et en perpétuel renouvellement.

Du point de vue politique, économique et culturel, des processus de modernisation et de réforme des institutions, des plans d'amélioration de l'urbanisation et de réduction de la pollution sont en cours.

iiiiU\@1 • Située à 35"7' de latitude et 139°4' de longitude, Tokyo subit des influences climatiques océaniques et est-asiatiques.

Avec cinq véritables saisons (printemps, été, automne, hiver, et saison des pluies autour de juin), les températures affichent de fortes amplitudes, de -2 •c Ganv.-févr.) à 33 •c Guill.-août).

Le taux d'humidité atteint 70% lors de la saison des pluies, alors que les précipitations moyennent varient de quasi 0 en février à plus de 300 mm en juin-juillet • La ville subit de nombreux séismes, imperceptibles pour la plupa� mais, parfois, extrêmement destructeurs.

En septembre, elle peut être touchée par des typhons, dont les effets sont néanmoins atténués en raison de sa situation au fond d'une baie.

TOKYO AUJOURD 'HUI LA VILLE ET L' AGGLOMtRATION • Préfecture, capitale régionale et nationale, Tokyo cumule les titres.

Avec 21 87 km', soit 0,6% de la superficie totale du pays, c'est l'une des trois plus petites préfectures du Japon.

• Elle comprend trois ensembles (découpage administratif et géographique) : au centre, une zone créée en 1949 et découpée en 23 circonscriptions spéciales de 621 km'; à l'ou� la zone de Ta ma, qui s'étend sur 1 160 km'; enfin, les nes d'lzu et d'Ogasawara, qui occupent une superficie de 406 km'.

• Des subdivisions administratives en cités (shi), villes (cha) et villages (son) facilitent la gestion, en particulier pour lama (26 cités, 3 villes, 1 village) et les îles (2 villes, 7 villages).

• Le Grand Tokyo comprend les trois préfectures adjacentes de Saitama, Kanagawa et Chiba.

• La région de Tokyo inclut en outre quatre préfectures voisines : Tochigi, Yamanashi, Gumma et lbaraki.

·Tokyo dispose d'une administration préfectorale métropolitaine centrale avec, à sa tête, un gouverneur élu au suffrage universel tous les quatre ans.

Au niveau local, l'administration est assurée par l'équivalent de mairies d'arrondis­ sements ou de villages, selon les zones.

Une double administration est en quelque sorte en place pour assurer la gestion de cette mégolopole très dense ' 1 ) !.j 1 .

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et complexe, où les questions de transports, d'urbanisme, de pollution d'environnement et de risques sont l'objet de plans et d'une surveillance constantes.

UNE POPULATION EXTiltMEMENT DENSE ·Le Grand Tokyo regroupe près de 26% de la population du pays, soit environ 32 millions de personnes.

·Tokyo même, avec 12,4 millions d'habitants (10% des Japonais), est l'une des villes les plus peuplées du monde.

La densité moyenne, la plus importante du pays, est de 5 655 hab.jkm'.

• La population de la ville-préfecture se répartit de manière très différente en fonction des zones géographiques : les 23 circonscriptions de la zone centrale comptent 8,34 millions d'habitants, soit 13 416 hab.jkm'.

La zone de lama.

avec 4 millions d'habitants, atteint 3 448 hab.jkm' ; enfin, 27 000 niens représentent une densité de 66 hab.jkm'.

• La capitale abrite 5,6 millions de foyers.

Avec 17% de personnes de plus de 65 ans, chiffre en constante augmentation, la population est vieillissante, à l'image de celle du pays.

• Le nombre d'étrangers officiellement installés à Tokyo est de 354000, soit 30% de plus qu'il y a dix ans.

Ils représentent moins de 3% de la population et sont surtout chinois, américains, britanniques et coréens.

UN GÉANT ÉCONOMIQUE INCONTESTÉ • Desservie par deux aéroports internationaux, de nombreuses gares et routes, disposant de l'un des premiers ports du monde et du fleuve Sumida comme voie navigable, Tokyo est au centre d'un réseau de communications exceptionnel.

·La mégalopole réalise 17% du PNB et 33% des transactions commerciales japonaises; 12% des entreprises nipponnes (dont 47% de celles au capital supérieur à 1 milliard de yens) y sont implantées.

• Le secteur tertiaire (75•Al des emplois) joue un rôle de plus en plus important; il a toujours compté dans cette capitale où sont implantées la majorité des banques, assurances et administrations, et où les investisseurs étrangers s'installent.

• Le secteur industriel (22% des emplois) est concentré à la périphérie.

La concurrence régionale a obligé à développer les technologies de pointe et services à forte valeur ajoutée.

Les industries de base peu rentables ont été délocalisées.

LE PAYSAGE URBAIN • Le développement du village d'Edo en une capitale moderne s'est opéré de manière pragmatique et, malgré les destructions, Tokyo a toujours su s'adapter et renaître de ses cendres.

• Le centre, cœur historique situé à l'ouest et au nord de la Sumida, abrite l'imposant palais impérial.

Le pouvoir politique (Diète, ministères) est localisé dans les quartiers de Marunouchi et Hibiya.

Au sud-est du palais, Nihonbashi (quartier d'affaires et de commerces) et Ginza, les «Champs-Élysées" locaux, offrent de belles avenues et des boutiques de luxe.

Au nord-est du palais, le quartier d'Akihobllnr, surnommé la «Ville électrique», est le temple de la technologie.

• Le nord, symbolisé par les quartiers d'Ueno et d'Asakusa, incarne le Tokyo populaire d'antan.

li n'est pas rare, dès que l'on s'éloigne des grandes artères, de trouver des ruelles où les maisons trouve le quartier de Yanaka, qui a été épargné par les tremblements de terre et les bombardements.

Il représente la Shitamachi d'Edo avec ses maisons anciennes en bois et ses ruelles.

• À l'oue� les quartiers de Shinjuku, Harajuki, Minami Aoyama, Shibuya et Roppongi représentent le Tokyo plus jeune et plus provocateur.

Shinjuku a un double visage : centr e d'affaires et administratif moderne à l'ouest, quartier de vie nocturne animée à l'est Shibuya, Harajuku et Minami Aoyama sont investis par la jeunesse et les créateurs.

Le parc de Yoyogi, entre Shinjuku et Shibuya, avec ses espaces verts et ses stades olympiques, est régulièrement le théâtre de concerts improvisés et de défilés hauts en couleur.

Enfin, au sud� le quartier de Roppongi, où se concentrent des foules cosmopolites, est un haut lieu de la vie nocturne.

UN RÉSEAU DE TRANSPORTS EXCEPTIONNEL • Malgré le développement de voies rapides souterraines ou aériennes, la circulation des voitures et deux-roues est un problème crucial.

Le projet de périphérique en cours d'étude doit désengorger la ville, en particulier des véhicules en transit • Le vaste réseau de transports publics et privés comprend bus, monorails, tramways, trains, et surtout un métro fameux pour son efficacité, sa sécurité et sa propreté.

Le réseau ferré compte aujourd'hui 13 lignes de métro, plusieurs lignes de trains privées et le JR (lapan Railway), une sorte de RER qui forme une boucle de 35 km autour de Tokyo.

Tous les systèmes sont interconnectés.

Chaque jour, entre 10 et 15 millions de passagers utilisent les transports en commun.

LES MONUMENTS Tokyo possède un nombre incalculable d'édifices anciens et modernes dignes d'Intérêt • Au centre historique et géographique de la ville trône l'Imposant po/ois impériol, dont la construction initiale date de 1590.

Protégée par des douves et des murailles, la résidence de la famille impériale est entourée de verdure.

Organisé en quatre zones, l'ensemble comprend des temples, des palais et des musées.

• Non loin se dresse la Diète nationale (1936), étonnant bâtiment à façade de granit.

• La gare centrale (1914) suscite l'intérêt par son style occidental.

• Le Forum international (centre de conférences, quartier de Marunouch�, réalisé par Vinoly en 1996, est un bâtiment à l'Impressionnante architecture futuriste de verre et d'acier.

• Inspirée de la tour Eiffel, la tour de télécommunications dite" Tokyo ' .

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ft ,....., Tower" (1958), au sud du palais impérial, culmine à 333 rn et ,...._ ""·.

offre un remarquable point de vue sur la ville.

• Le morché centrolou poisson de Tsukiji (au sud de Ginza), le plus important du monde en son genre, mérite une visite au petit matin lorsque se négocient les thons géants.

· Dans le nord de la ville (quartier d'Asakusa), se trouve l'un des temples les plus importants de Tokyo, le Sens. »

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