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L'affaire Calas

Publié le 17/01/2022

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L'affaire Calas est une affaire judiciaire qui se déroula au milieu du XVIIIe siècle à Toulouse, rendue célèbre par l'intervention de Voltaire. L'affaire est révélatrice du traitement, à l'époque, d'un suspect, puis accusé, sans l'appui d'un avocat (remplacé par des libelles nommés factums), où une hiérarchie des preuves (adminicule et monitoire), le secret de l'instruction et une procédure inquisitoriale transforment le présumé coupable en victime expiatoire. La famille Calas, habitait au 16, rue des Filatiers (aujourd'hui n° 50) à Toulouse. Le 13 octobre 1761, leur fils aîné, Marc-Antoine, se pend dans la boutique familiale. Ne voulant pas qu'il soit considéré comme suicidé et subisse des obsèques infamantes, « être traîné sur la claie «, la famille Calas, tout d'abord, n'indique pas aux autorités les circonstances exactes de sa découverte et prétend avoir trouvé le malheureux étranglé. Mais les Calas sont protestants, et cela suffit pour que le capitoul David de Beaudrigue, convaincu par des rumeurs de voisinage alléguant la volonté de Marc-Antoine de se convertir au catholicisme, exige un complément d'enquête et fasse soumettre Jean Calas à la question. L'étranglement sera infligé à Jean Calas après le verdict du procès par le parlement de Toulouse. Ce dernier le condamne à mort le 10 mars 1762, sans que le jugement ne soit motivé. Le malheureux Calas est condamné au supplice de la roue. Il subit la question, une longue séance de torture, mais n'avoue rien. Il proclame son innocence. Roué Place Saint-Georges, Jean Calas est étranglé puis brûlé deux heures plus tard. Exilé, un autre fils de Jean Calas, Pierre, se rendit dans la ville calviniste de Genève, où il rencontra Voltaire. Le philosophe crut d'abord l'accusation fondée et alla rédiger scandaleusement même une lettre incendiaire sur Jean Calas. Mais, convaincu par Pierre de son innocence, il forma un groupe de pression avec ses amis et utilisa son ironie corrosive pour que justice soit faite. Afin de parvenir à la révision du procès, Voltaire publia, en 1763, l'ouvrage Traité sur la tolérance à l'occasion de la mort de Jean Calas tandis que la famille avait obtenu un entretien à Versailles auprès de Louis XV. Le capitoul, c'est-à-dire l'officier municipal de Toulouse, qui avait largement contribué à monter les fausses accusations contre Calas, fut destitué. En 1765, Voltaire réussit à faire réviser le procès et à obtenir un arrêt qui déclarait Calas innocent et réhabilitait sa mémoire. Le procès de Calas a été inséré dans les causes célèbres.

« r L'affaire Ca las Les iniquites de la «justice» Le 13 octobre 1761, Jean Ca las, calvi- niste, marchand d'indienne, etabli Toulouse depuis quarante ans, trouve son fils aine Marc-Antoine, pendu dans le magasin.

Pour que le corps du jeune homme ne soit pas soumis au traitement dishonorant reserve a ceux qui ont mis fm a leurs jours, Jean Ca las maquille le suicide en crime.

Mais la rumeur popu- laire ne tarde pas a accuser le pere d'avoir etrangle son fils pour l'empecher de se convertir au catholicisme.

L'affai- re survient a tin moment ou Toulouse s'apprete a celebrer l'anniversaire du massacre des protestants en 1562. L'enquete est menee avec malveillance par le capitoul de Toulouse.

Quatre- vingt-sept temoins, dont la vieille ser- vante Jeannette, pretendent que Marc- Antoine avait !'intention de se convertir. Le corps de Marc-Antoine est enterre suivant le rite catholique et une proces- sion reunit plusde 20 000 fideles. L'affaire Sirven contribue a attiser les passions.

Une jeune fille elevee chez les Dames noires de Castres ne s'est-elle pas jetee dans un puits pour ne pas entrer au couvent? Dans ce contexte emotionnel s'ouvre le proces en appel devant le parlement de Toulouse.

Le conseiller rapporteur, deC assan- Clairac, s'est retire pendant plusieurs jours dans un couvent pour mieux etu- dier l'affaire.

La these du suicide semble insoutenable et le premier mensonge de Jean Calas lui nuit.

Le 9 mars 1762, les magistrats declarent !'accuse coupable. Jean Calas est condamne a mort et subit 1761-1765 le supplice de la roue en clamant son innocence.

Devant les protestations de sa veuve et de son jeune fils, un revire- ment d'opinion se manifeste.

Marc- Antoine avait bien mis fin a ses jours, la suite d'une crise de dosespoir provo- quee par l'impossibilite de terminer une licence en droit, reservee aux catholi- ques. Le comte de Maurepas, le fils du 'mare- chal de Villars, Vallemongue, avec son pamphlet, L'Asiatique tolere, reclament la rehabilitation de Jean Calas.

Mais c'est !Intervention de Voltaire qui est determinante.

II en appelle au roi, porte le debat devant la cour et l'opinion dans son Traite sur la tolerance (1763).

Il ne cache d'ailleurs pas a d'Alembert qu'il bataille pour le plaisir de saper le parle- ment et par haine pour «Pint-me», c'est- a-dire la religion.

Un an plus tard, un tri- bunal compose du chancelier d'Agues- seau, du cardinal de Bernis et de l'inten- dant de La Michodiere revise le proces. Le Conseil du roi casse le jugement et rehabilite, en 1765, Jean Calas, dont la famille recoit une indemnite de 30 000 livres.

Par son retentissement, l'affaire C alas pose le probleme de la situation ambigue des protestants et jette le dis- credit sur la justice des parlements. L'affaire Calas Les iniquités de la «justice» Le 13 octobre 1761, Jean Calas, calvi­ niste, marchand d'indienne, établi à Toulouse depuis quarante ans, trouve son fils aîné Marc-Antoine, pendu dans le magasin.

Pour que le corps du jeune homme ne soit pas soumis au traitement déshonorant réservé à ceux qui ont mis fin à leurs jours, Jean Calas maquille le suicide en crime.

Mais la rumeur popu­ laire ne tarde pas à accuser le père d'avoir étranglé son fils pour l'empêcher de se convertir au catholicisme. L'affai­ re survient à un moment où Toulouse s'apprête à célébrer l'anniversaire du massacre des protestants en 1562.

L'enquête est menée avec malveillance par le capitoul de Toulouse.

Quatre- vingt-sept témoins, dont la vieille ser­ vante Jeannette, prétendent que Marc- Antoine avait l'intention de se convertir.

Le corps de Marc-Antoine est enterré suivant le rite catholique et une proces­ sion réunit plus de 20000 fidèles.

L'affaire Sirven contribue à attiser les passions.

Une jeune fille élevée chez les Dames noires de Castres ne s'est-elle pas jetée dans un puits pour ne pas entrer au couvent? Dans ce contexte émotionnel s'ouvre le procès en appel devant le parlement de Toulouse.

Le conseiller rapporteur, de Cassan- Clairac, s'est retiré pendant plusieurs jours dans un couvent pour mieux étu­ dier l'affaire. La thèse du suicide semble insoutenable et le premier mensonge de Jean Calas lui nuit. Le 9 mars 1762, les magistrats déclarent l'accusé coupable.

Jean Calas est condamné à mort et subit 1761-1765 le supplice de la roue en clamant son innocence.

Devant les protestations de sa veuve et de son jeune fils, un revire­ ment d'opinion se manifeste.

Marc- Antoine avait bien mis fin à ses jours, à la suite d'une crise de désespoir provo­ quée par l'impossibilité de terminer une licence en droit, réservée aux catholi­ ques.

Le comte de Maurepas, le fils du maré­ chal de Villars, Vallemongue, avec son pamphlet, L'Asiatique toléré, réclament la réhabilitation de Jean Calas.

Mais c'est l'intervention de Voltaire qui est déterminante. Il en appelle au roi, porte le débat devant la cour et l'opinion dans son Traité sur la tolérance (1763). Il ne cache d'ailleurs pas à d'Alembert qu'il bataille pour le plaisir de saper le parle­ ment et par haine pour «l'infâme», c'est- à-dire la religion. Un an plus tard, un tri­ bunal composé du chancelier d'Agues- seau, du cardinal de Bernis et de l'inten­ dant de La Michodière révise le procès.

Le Conseil du roi casse le jugement et réhabilite, en 1765, Jean Calas, dont la famille reçoit une indemnité de 30000 livres. Par son retentissement, l'affaire Calas pose le problème de la situation ambiguë des protestants et jette le dis­ crédit sur la justice des parlements.. »

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