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L'affaire Dreyfus

Publié le 31/08/2012

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* Victoire apparente : dreyfusards apparemment vainqueurs (cf résultats concrets). Plus profondément, Affaire a rapproché dans action intellos et travailleurs (intellos cherchent à consolider démoc par participation à vie sociale et instruction). => le "socialisme d'instruction" (cf Les cahiers de la quinzaine de Péguy en 1900) + dvpt des établissements libres d'enseignement supérieur avec apparition des sciences humaines(cf Ecole des hautes études sociales en 1900) + "universités populaires" (anarchistes et positivistes). Cependant, crise rapide du dreyfusisme : la grâce de Dreyfus constitue une geste d'humanité, non de justice => l'Affaire cesse alors d'être une "protestation aigue" (Jaurès) contre l'ordre social et l'ordre moral (cf Péguy dans Notre jeunesse). * Victoire réelle : arrivée du ministère Waldeck-Rousseau = défaite des nationalistes (mais à notre : Paris passe d'un radicalisme socialisant au nationalisme). Reclassement original des partis : effondrement des républicains progressistes, scindés en 3 tronçons : leur droite rejoint conservateurs, leur centre maintient une place parlementaire, leur gauche fonde (Etienne et Rouvier) l'Union Démocratique + liquidation politique du ralliement des cathos. D'autre part, une alliance antirépublicaine extrême-gauche/extrême-droite n'est plus possible : dans cadres politiques de gauche, antisémitisme est balayé, au profit de l'antimilitarisme. 

« hommes politiques (peu) sont choisis pour leur modération, où dominent intellectuels de grand renom.

Elle s'interdit tout initiative politique.

Activisme puissant maisrecrutement limité (4580 adhérents fin 98, 8500 plus tard) : si elle a une audience de masse, ce n'est pas un mouvement de masse.-Ligue des patriotes : créée en 1882 sous influence gambettiste, mais Déroulède et Habert changent de cap en septembre 98 : but n'est plus de regrouper ts les patrioterépublicains, mais d'organiser face à la République les partisans de l'armée et d'un régime plébiscitaire.-Ligue de la patrie française : en janvier 99; avec le critique littéraire Jules Lemaître, le poète dramaturge populaire François Coppée, et Barrès.

Elle se veut avanttout un mouvement de masse (100 000 adhérents en 2 mois), sans véritable doctrine : "c'est un mouvement qui se gonfle au vent de l'opinion et ne se dégonflera guèremoins vite" (Rebérioux).-Ligue antisémitique : bastion de extrême-droite antirépublicaine fondée en 90 par Drumont, dirigée depuis 96 par Jules Guérin.A partir de février 1899, manifs antidreyfusardes s'en prennent directement à République et à ceux qui la représentent (notamment le nouveau psdt de la Rép, EmileLoubet, sénateur modéré élu avec voix de gauche : il est frappé au champ de couses d'Auteuil le 4 juin).

11 juin 99 : puissante manif de extrême-droite =>République en danger (?) * Deux discours : les deux camps parlent au nom de la France, mais idée radicalement différente de la patrie.

Antidreyfusards : pour l'armée qui incarne Franceéternelle au-dessus des clivages politiques et des luttes sociales => Autorité, Etat, Patrie (cf théorie du "faux-patriotique") / Dreyfusards : Justice et Vérité => Francedes Droits de l'Homme (et pour certains, France démocratique doit glisser vers démocratie sociale) contre l'alliance du "sabre et du goupillon", résurgences du passé.* Idéologie et société : lignes de partage essentiellement idéologiques, mais qui ne recouvrent pas clivages politiques et sociaux traditionnels (même si monarchisteset bonapartistes, et avec eux armée et clergé, sont majoritairement anti) : catholicisme dreyfusard avec Paul Viollet ; division des progressistes (Poincaré, Barthou etGuyot dreyfusard / Méline et majo des notables anti) et même des radicaux (Clémenceau ne rallie pas tous radicaux /idem chez socialos : Guesde déclare que c'estune affaire qui ne concerne que la bourgeoisie).

Mais clivage est le plus visible chez les intellectuels : usage du substantif apparaît pdt l'Affaire (Clémenceau faitsigner le "Manifeste des intellectuels", favorable à révision, en janvier 1898), et pd du coup une coloration de gauche.

Les premiers s'engager = intellos de gauche(écrivains liés à Revue Blanche : Gide, Roux, Mallarmé, Proust + peintres symbolistes : Bonnard, Vuillard, Pissarro, Signac) qui trouvent salons (celui de Mme deCaillavet où on trouve Anatole France ).

Droit et Médecine = antidreyfusards, qui recrutent leurs intellos chez les gens arrivés (écrivains à l'auditoire assis telBourget, Brunetière ; écrivains de masse tel Verne, Daudet, Gyp).

=> il y a bien 2 France chez les intellectuels (tentatives de conciliation, opérée par historien Lavisseet le philosophe Boutroux échouent).* Une troisième France ? Tout pays est -il concerné ? => chez paysans, indifférence majoritaire, mais non unanime.

Classe ouvrière : parmi les 100 000 premièresadhérents de Ligue de patrie française, 10 000 sont ouvriers ; mais dans l'Aube (département guesdiste), les ouvriers socialistes saluent le courage de Jaurès.Evolution durant affiare : au cours de 1er semestre 99, Affaire se politise, non dans un sens révolutionnaire (ce qu'espérait Jaurès, mais CGT et anarchistes sontindifférents), mais dans cadres conceptuels et politiques classiques de nation : République semble menacée => d'où Bloc républicain, mais sa victoire n'est pasacquise d'avance car divisions internes (abstention des guesdistes ; alors que Millerand entre au ministère aux côtés de Galliffet, l'égorgeur de la Commune) =>républicains dreyfusards se retrouvent sur un point : monarchistes, bonapartistes et Eglise sont source du mal.

* Les idéologies révélées par l'Affaire * De l'espionnite à l'occultisme et au cléricalisme : climat d'espionnite et de mystère => dvpt du spiritisme.

Voir le roman créé autour de "Speranza" la femme deménage qui aurait trouvé le document accusateur dans une corbeille.

Retour au mysticisme dans religion catho (miracles, prophéties, reliques…) ; en 1884, Léon XIIIdénonce franc-maçonnerie comme "le parti du diable" (thèse reprise durant Affaire).

A l'opposé, pour dreyfusards, l'éducation dispensée par les prêtres est seuleresponsable : il faut donc faire progresser l'éducation républicaine.* L'antisémitisme : si manifs véritablement antisémites ont été rares, il faut éclairer Affaire à lumière des tendances antisémites depuis années 80.

2 courants àl'origine : antisémitisme socio-éco / antijudaïsme catho traditionnel => se confond dans Affaire dans un antisémitisme nationaliste.

Analyse raciale souventsecondaire.

Nouvel antisémitisme se caractérise par synthèse virulent des tous ces antisémitismes => E.

Drumont, La France juive.De l'antisémitisme au nationalisme : antisémites opposent les juifs à la patrie Française.

Evolution du nationalisme : thème de la patrie était jusque-là restée danslignée de Révo et jacobins.

Mais après boulangisme, hommes d'horizons très différents se réclament du "parti national".

Identification avec l'armée leur donne unebase de masse (surtout dans petite bourgeoisie républicaine).

=> doctrine du consensus national.* La volonté d'apaisement : martelée par le pouvoir ("il n'y a pas d'affaire Dreyfus")=> nécessité de souder un pays encore meurtri par défaite de 70, et faible dansrelations internationale + bourgeoisie française divisée alors que des mvmts sociaux apparaissent.C'est principalement la petite bourgeoisie qui exprime cette volontéd'apaisement : à la fois proche des milieux populaires, mais s'en sépare quand chez ces derniers instinct de classe prend le dessus (pas de cadres de pensée et d'actionaussi dvpées que dans classe ouvrière) + elle s'inquiète de ce monde nouveau sans se sentir capable de s'y situer.

* Les résultats * Victoire apparente : dreyfusards apparemment vainqueurs (cf résultats concrets).

Plus profondément, Affaire a rapproché dans action intellos et travailleurs(intellos cherchent à consolider démoc par participation à vie sociale et instruction).

=> le "socialisme d'instruction" (cf Les cahiers de la quinzaine de Péguy en1900) + dvpt des établissements libres d'enseignement supérieur avec apparition des sciences humaines(cf Ecole des hautes études sociales en 1900) + "universitéspopulaires" (anarchistes et positivistes).Cependant, crise rapide du dreyfusisme : la grâce de Dreyfus constitue une geste d'humanité, non de justice => l'Affaire cesse alors d'être une "protestation aigue"(Jaurès) contre l'ordre social et l'ordre moral (cf Péguy dans Notre jeunesse).* Victoire réelle : arrivée du ministère Waldeck-Rousseau = défaite des nationalistes (mais à notre : Paris passe d'un radicalisme socialisant au nationalisme).Reclassement original des partis : effondrement des républicains progressistes, scindés en 3 tronçons : leur droite rejoint conservateurs, leur centre maintient uneplace parlementaire, leur gauche fonde (Etienne et Rouvier) l'Union Démocratique + liquidation politique du ralliement des cathos.

D'autre part, une allianceantirépublicaine extrême-gauche/extrême-droite n'est plus possible : dans cadres politiques de gauche, antisémitisme est balayé, au profit de l'antimilitarisme.* L'Affaire marque l'entrée dans vie publique de couches nouvelles s'exprimant par nouveaux moyens : règne absolu des notables et des intermédiaires élus prend fin+ apparition de nouvelles organisations : ligues, syndicats, coopératives, associations universitaires.

Grande presse sort renforcée.

Début de implication des femmesen politique (1ers groupes de femmes socialistes, femmes membre de direction de LDH… + proposition Viviani de 98 qui accorde aux femmes diplômées droitd'exercer profession d'avocat).. »

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