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L'affaire du Luxembourg

Publié le 27/02/2008

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luxembourg
La politique du «pourboire». L'écrasante victoire des Prussiens sur les Autrichiens modifie l'équilibre européen au profit de la Prusse. En France, on s'inquiète : «Nous aussi, Français, nous avons été vaincus à Sadowa», dit le maréchal Randon. Napoléon III espère toutefois que sa complaisance envers la Prusse sera récompensée par quelque bénéfice territorial qui rassurerait l'opinion. Bismarck résume crûment la situation: «Louis nous présente sa note d'aubergiste... il veut un pourboire.» L'empereur voudrait obtenir la rive gauche du Rhin et le Luxembourg. Bismarck refuse de céder une terre allemande. Une annexion de la Belgique est suggérée puis rejetée à cause des complications qu'elle entraînerait. Napoléon III doit réduire ses ambitions au seul Luxembourg. Depuis 1839, le grand-duché est indépendant mais gouverné par le roi des Pays-Bas. Il est en outre membre de l'ancienne Confédération germanique et, à ce titre, une garnison prussienne occupe la citadelle. La France fait discrètement valoir au roi des Pays-Bas que le statut du grand-duché est source de frictions avec son puissant voisin allemand et propose de l'acquérir moyennant une indemnité. La diplomatie française se fait fort d'aplanir les difficultés avec Berlin. Bismarck ne semble pas opposé à cette transaction, mais il souhaite être mis devant le fait accompli afin que les nationalistes allemands ne puissent l'accuser de faiblesse.
luxembourg

« L'affaire du Luxembourg La politique du ((pourboire)) L'ecrasante victoire des Prussiens sur les Autrichiens modifie l'equilibre euro- peen au profit de la Prusse.

En France, on s'inquiete: «Nous aussi, Francais, nous avons ate vaincus a Sadowa*, dit le marechal Randon.

Napoleon III espe- re toutefois que sa complaisance envers la Prusse sera recompensee par quelque benefice territorial qui rassurerait l'opi- nion.

Bismarck resume crilment la situa- tion: «Louis nous presente sa note d'au- bergiste...

il veut un pourboire.* L'em- pereur voudrait obtenir la rive gauche du Rhin et le Luxembourg.

Bismarck refuse de ceder une terre allemande. Une annexion de la Belgique est sugge- ree puffs rejetee a cause des complica- tions qu'elle entrainerait.

Napoleon III doit reduire ses ambitions au seul Luxembourg.

Depuis 1839, le grand-duche est independant mais gou- verne par le roi des Pays-Bas.

II est en outre membre de l'ancienne Confedera- tion germanique et, a ce titre, une garri- son prussienne occupe la citadelle.

La France fait discretement valoir au roi des Pays-Bas que le statut du grand- duche est source de frictions avec son puissant voisin allemand et propose de l'acquerir moyennant une indemnite.

La diplomatic frangaise se fait fort d'apla- nir les difficultes avec Berlin.

Bismarck ne semble pas oppose a cette transac- tion, mais il souhaite etre mis devant le fait accompli afin que les nationalistes allemands ne puissent l'accuser de fai- blesse.

Le roi des Pays-Bas demande conseil par courtoisie au representant de la 1866 Prusse a La Haye.

L'affaire est divul- guee.

L'opinion allemande s'imeut.

Ben- nigsen interpelle Bismarck au Reichstag en s'indignant de ce marche qui livre un «pays allemand* a la France.

Des lors, le chancelier fait mine de se retrancher derriere l'opinion publique.

Le roi des Pays-Bas subit des pressions et prend peur.

La cession n'aura pas lieu. Napoleon III a eta berne.

II songe a la guerre, mais l'armie n'est pas prate. Pour sauver l'honneur, la diplomatic francaise propose une ligne de repli: puisque la France renonce au Luxem- bourg, la Prusse doit evacuer la citadelle qui represente une menace permanente. L'Angleterre, l'Autriche et la Russie soutiennent ce compromis.

Sur proposi- tion du tsar, les parties concernees se reunissent a Londres en mai 1867.

La conference reaffirme la souverainete de la maison d'Orange-Nassau surle Luxembourg et declare le grand-duche neutre.

En consequence, les Prussiens evacuent la forteresse qui sera demante- lee.

Cette conclusion ne parvient pas a faire oublier, en France, la sorie d'echecs qu'a valus la politique des compensations. Si Napoleon III s'est fait jouer par Bis- marck, ilrecidivera plus gravement encore, trois ans plus tard, avec l'affaire de la depeche d'Ems. L'affaire du Luxembourg La politique du ((pourboire» 1866 L'écrasante victoire des Prussiens sur les Autrichiens modifie l'équilibre euro­ péen au profit de la Prusse.

En France, on s'inquiète: «Nous aussi, Français, nous avons étè vaincus à Sadowa», dit le maréchal Randon.

Napoléon III espè­ re toutefois que sa complaisance envers la Prusse sera récompensée par quelque bénéfice territorial qui rassurerait l'opi­ nion.

Bismarck résume crûment la situa­ tion: «Louis nous présente sa note d'au­ bergiste ...

il veut un pourboire.» L'em­ pereur voudrait obtenir la rive gauche du Rhin et le Luxembourg.

Bismarck refuse de céder une terre allemande.

Une annexion de la Belgique est suggé­ rée puis rejetée à cause des complica­ tions qu'elle entraînerait.

Napoléon III doit réduire ses ambitions au seul Luxembourg.

Depuis 1839, le grand-duché est indépendant mais gou­ verné par le roi des Pays-Bas.

D est en outre membre de l'ancienne Confédéra­ tion germanique et, à ce titre, une garni­ son prussienne occupe la citadelle.

La France fait discrètement valoir au roi des Pays-Bas que le statut du grand­ duché est source de frictions avec son puissant voisin allemand et propose de l'acquérir moyennant une indemnité.

La diplomatie française se fait fort d'apla­ nir les difficultés avec Berlin.

Bismarck ne semble pas opposé à cette transac­ tion, mais il souhaite être mis devant le fait accompli afm que les nationalistes allemands ne puissent l'accuser de fai­ blesse.

Le roi des Pays-Bas demande conseil par courtoisie au représentant de la Prusse à La Haye.

L'affaire est divul­ guée.

L'opinion allemande s'émeut.

Ben­ nigsen interpelle Bismarck au Reichstag en s'indignant de ce marché qui livre un «pays allemand» à la France.

Dès lors, le chancelier fait mine de se retrancher derrière l'opinion publique.

Le roi des Pays-Bas subit des pressions et prend peur.

La cession n'aura pas lieu.

Na po léon III a été berné.

D songe à la guerre, mais l'armée n'est pas prête.

Pour sauver l'honneur, la diplomatie française propose une ligne de repli: puisque la France renonce au Luxem­ bourg, la Prusse doit évacuer la citadelle qui représente une menace permanente.

L'Angleterre, l'Autriche et la Russie soutiennent ce compromis.

Sur proposi­ tion du tsar, les parties concernées se réunissent à Londres en mai 1867.

La conférence réaffirme la souveraineté de la maison d'Orange-Nassau sur le Luxembourg et déclare le grand-duché neutre.

En conséquence, les Prussiens évacuent la forteresse qui sera démante­lée.

Cette conclusion ne parvient pas à faire oublier, en France, la série d'échecs qu'a valus la politique des compensations.

Si Napoléon III s'est fait jouer par Bis­ marck, il récidivera plus gravement encore, trois ans plus tard, avec l'affaire de la dépêche d'Ems.. »

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