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L'ARMENIE (carte, population, administration, géographie) ?

Publié le 27/02/2008

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armenie

« L'AGE D'OR DE L'ARMtNIE • Profitant de l'affaiblissement du califat la monarchie arménienne renaît sous l'impulsion du roi bagratide Achot le Grand, sacré «roi des rois" en 884 par le calife de Bagdad, puis par l'empereur de Byzance .

La royauté arménienne s'étend autour de la province de Ch irak, au nord-ouest de l'Arménie actuelle , installant en 961 sa capitale à Ani, la «ville aux mille et une églises" · • Oubliant les rivalités féodales , l'Arménie connaît une période de paix relative et de quasi-indépendance, servie par des souverains avisés , comme Achot Il Verga! (le «roi de fer", 914-929) .

INVASIONS TURQUES ET MONGOLES • Le déferlement des tribus turcomanes musulmanes d'Asie centrale bouleverse cet équilibre et Byzance en profite pour s 'emparer d'Ani en 1048.

• Les Turcs Seldjoukides mettent à leur tour la main sur Ani en 1064, puis, sept ans plus tard , ils taillent en pièces les troupes byzantines à Manazkert.

Cette défaite consacre l'occupation de l'Arménie par les Turcs et leur ouvre les portes de l'Asie Mineure, puis de Constantinople, trois siècles plus tard .

·Au nord de la Grande Arménie, les princes Zakarian, aidés par la Géorgie chrétienne, s'émancipent de la tutelle du sultanat seldjoukide de Roum , et préservent aux Xlii' et XIV' siècles une souveraineté arménienne qui succombera aux invasions turco-mongoles .

L'ARMtNIE DtMtNAGE EN CILICIE ·À partir du xu• siècle, l'État arménien renaît au bord de la Méditerranée, en Cilicie .

Fuyant les Turcs , les Arméniens rejoignent de petites colonies établies depuis la plus haute Antiquité aux confins de la Turquie et de la Syrie.

Profitant du vide politique laissé par Byzance dans la région, et surtout des croisades qui permettent la création d'États latins en Syrie, la Cilicie devient une puissance régionale sur laquelle s'appuient les croisés dans leurs projets de reconquête de Jérusalem .

LA RENAISSANCE DE LA MONARCHIE ARMtNIENNE • Issu de la dynastie des Roupénides, Lévon Il (1187-1219) est couronné roi en 1198 par les représentants du pape et de l'empereur germanique.

Les mariages des souverains arméniens avec les princesses franques consolident les liens de l'Arménie cilicienne , où s'est installé le catholicos, avec l'Occident une politique poursuivie par la dynastie rivale inaugurée par le roi Hétoum 1 " (1226-1269).

• Lâché par les royaumes latins, incapables de résister aux musulmans (1291), le dernier roi arménien, Léon V de Lusignan (1373-1375), issu d'une famille poitevine régnant à Chypre , est capturé après une résistance héroïque face aux Mamelouks d'Égy pte et aux émirs turcs d'Asie Mineure.

ÉCLIPSE ET RÉVEIL NATIONAL L'OUVERTURE AU MONDE • En Cilicie comme en Grande Arménie , les Arméniens sont assujettis aux Turcs ottomans ou prennent le chemin de l'exil, fuyant les guerres incessantes entre Turcs et Persans pour le contrôle de la région d 'Erevan aux XVI' et XVII' siècles.

Les Arméniens se replient autour de leur Église , dont Etchmiadzine est redevenu le siège en 1441.

• Le réveil du sentiment patriotique , au XVII' siècle, est encouragé par l'ouverture sur le monde des Arméniens , qui règnent à cette époque sur le commerce entre l'Occident et l'Orient Depui s les faubourgs d'Ispahan , les marchands arméniens établissent des comptoirs en Occident Ils comptent sur l'appui des puissances européennes, dont la France, pour libérer l'Arménie, où subsistent quelques foyers d'autonomie comme le Karabakh, en Perse .

LA RUSSIE ENTRE EN SdNE • La Russie de Pierre le Grand réveille les espoirs des Arméniens en se lançant à la conquête du Caucase en 1722.

Le soulèvement des princes du Karabakh (1722 -1730) donne le coup d'envoi du mouvement de libération nationale qui trouve des relais intellectuel s dans les monastères fondés à Vienne et Venise par un Arménien catholique, l'abbé Mekhitar .

• !:intrusion de la Russie au Caucase en 1796 détermine la dest inée du peuple arménien.

En 1828, en vertu du traité de Turkmantchaï , la Perse cède à la Russie , après le Karabakh , ses derniers territoires arméniens , à savoir la région d'Erevan , correspondant au territoire de l'actuelle Arménie .

• Puissance colonisatrice, la Russie est accueillie favorablement par les Arméniens du Caucase , dont le sort est envié par leurs frères de l'Arm énie occidentale , consid érés comme des citoyens de seconde zone par les sultans ottomans .

LE GiNOCIDE ET LES dvES BRISU PAil L'URSS LA QUESTION ARMtNIENNE ••• • Le traité de Berlin, en 1878, offre une tribune internationale à la question arménienne, les grandes puissances s'engageant à superviser l'app lication des réformes dans les provinces arméniennes de Turquie .

Loin de les appliquer, le sultan Abdul Hamid, le «sultan rouge "• prend prétexte de l'activisme des partis nationalistes arméniens pour massacrer 300000 Arméniens de 1884 à 1896 .

• En 1909, la révolution «jeune-turque "• inaugurée par le massacre de 90 000 Arméniens à Adana en Cilicie , s 'engage à réformer l'Empire ottoman.

Le nationalisme de ses meneurs trouvera son exutoire dans la Première Guerre mondiale , qui leur donne l'occasion de se soustraire à l'influence politique et économique pesante des Européens tout en éliminant l'élément arménien, suspecté de collusion avec la Russie.

• En 1914 , l'Empire ottoman entre en guerre aux côtés de l'Allemagne.

Alors que les Arméniens du Caucase se battent contre les forces turques dans les rangs de l'armée russe , les 3 millions d 'Arméniens ottomans ·Le 24 avril1915, les autorités ottomanes ordonnent la déportation des centaines de représentants de l'élite arménienne à Constantinople , donnant le signal de massacres et de déportations qui vident les provinces orientales, où progresse l 'armée russe, de leur population arménienne.

• Les rescapés de ce génocide qui a fait un million de morts sont accueillis par différents pays, dont la France, des centaines de milliers se réfugiant dans l'Arménie du Caucase , menacée d'invasion par les Turcs depuis que la révolution bolchevique de 1917 a vidé le front de ses soldats russes .

LES ESPOIRS DÉÇUS DU TRAITÉ DE SlvRES • le 28 mai 1918, après avoir repoussé une offensive turque, l'Arménie russe proclame son indépendance.

La capitulation de l'Empire ottoman, quelques mois plus tard, lève la menace turque sur la république exsangue, en guerre avec les Turcs d'Azerbaïdjan pour le contrôle du Karabakh .

• Le 10 août 1920, l 'Empire ottoman signe le trait é de Sèvres qui prévoit que l'Arménie indépendante , dans le camp des vainqueurs, englobe des territoires ottomans.

Il ne sera jamais ratifié.

En novembre 1920, alors que le général turc Mustafa Kemal attaque l'Arménie, les bolcheviks fondent la République socialiste soviétique d'Arménie , qui n'inclut pas le Haut-Karabakh, intégré à l'Azerbaïdjan sovié tique .

• En 1923, les puissances occidentales signent avec Mustafa Kemal le traité de Lausanne , qui revient sur les termes du traité de Sèvres et entérine la disparition de l'Arménie occidentale .

LA LONGUE PARENTHÈSE SOVItnQUE ET LE «MOUVEMENT KARABAKH" •!:Arménie soviétique partage le destin des autres république s de l'URSS.

À partir d e 1941, l'Arménie participe intensément à l'effort de guerre .

Pour mobiliser les troupes , Staline en appelle aux sentiments patriotiques et religieux des Arméniens.

Après la victoire , les Arméniens veulent croire aux revendications territoriales de Staline concernant Kars et Ardahan en Turquie , oubliées dès 1947, quand Ankara se range dans le camp occidental.

·Le dégel de l'ère Khrouchtchev permet aux sentiments nationalistes de s 'exprimer en Arménie, où des manifestations sans précédent commémorent en 1965 à Erevan le 50' anniversaire du génocide .

• Début 1988 , la glasnost et la perestroïka de Gorbatchev donnent lieu à Erevan à des manifestations rassemblant quotidiennement des centaines de milliers de personnes en faveur du rattachement à l'Arménie du Haut -Karabakh, où la guerre se prépare .

Cha ssés par des pogromes , les Arméniens fuient l'Azerbaïdjan , les Azéris quittant à leur tour l'Arménie.

• Le 7 décembre 1988 , le séisme qui frappe la région de Gumri (nord-ouest), faisant 25 000 morts et 500 000 sans-abri, ouvre l'Arménie à un mouvement de solidarité internationale freiné par l'état d'urgence décrété par Gorbatchev , qui accroît la contestation .

L'INDÉPENDANCE RETROUVÉE DES DtBUTS DIFFICILES • Lévon Ter Pétrossian et les leaders du «mouvement Karabakh" se substituent aux dirigeants communistes locaux jusqu'à la proclamation d'indépendance de l'Arménie par référendum le 21 septembre 1991, trois mois avant l 'acte de décès de l'URSS.

Le Haut-Karabakh a proclamé lui aussi son indépendance par rapport à l'Azerbaïdjan.

• Élu président au suffrage universel, Ter Pétrossian hérite d'une situation catastrophique , aggravée par les séquelles du séisme et la guerre contre l'Azerbaïdjan.

Dépourvue de ressources, l'Arménie souffre de la rupture des anciens réseaux d'approvisionnement de l 'URSS , et la «thérapie de choC>> libérale imposée à l'économie est durement ressentie par une population paupérisée .

TRlvE AU HAUT-KARAIAKH ET INSTABILirt POLITIQUE • !:aide officieuse de la Russie permet aux Arméniens de contrôler le Haut­ Karabakh et les régions limitrophes établissant la continuité territoriale avec l'Arménie.

Le cessez-le-feu de mai 1994 sous l'égide de Moscou entérine le statu quo, laissant le règlement définitif du conflit au groupe de Minsk de I'OSCE , coprésidé par la France , la Russie et les États-Unis .

• Conforté par le référendum de 1995 sur la nouvelle Constitution instaurant un régime présidentiel , mais discrédité par les scandales de corruption frappant son équipe, Ter Pétrossian est réélu en septembre 1996 lors d'un scrutin contesté .

Accusé de défaitisme concernant le Haut-Karabakh , il démissionne après un bras de fer avec son premier ministre, l'ex-président du Haut-Karabakh Robert Kotcharian , élu président en mars 1998 .

• Le 27 octobre 1999 , l'assassinat dans le Parlement par un commando de tueurs , de son rival, l 'ancien patron de la RSS d 'Arménie devenu président de l'Assemblée Karen Démirdjian, ainsi que du très populaire premier ministre Vasken Sarksi an et de six autres responsables politique s, suscite un profond traumatisme.

Cet épisode sanglant jette la suspicion sur Kotcharian , accroissant l'insta bilité politique et ajoutant au désarroi des Arméniens , qui ont émigré par centaines de milliers en une décennie en raison de la crise économique .

• Reprenant les rênes , Kotcharlan esquisse un dialogue politique à l'intérieur tout en engageant des négociations avec Bakou .

Les célébrat i ons du 17W anniversaire de l'adoption du christianisme, en 2001 , sont l'occasion d'un appel au rassemblement associant la diaspora, dont l'aide est indispensable à la reconstruction du pays .

• Réélu dans un climat houleux en mars 2003, Kotcharian dispose d'une marge de manœuvre étroite .

!:adhésion au Conseil de l'Europe, en janvier 2001, oblige l 'Arménie à faire des réformes démocratiques limitant le pouvoir présidentiel, soumises à référendum en novembre 2005.

De nouvelles bavures électorales exposeraient le pouvoir à des révoltes comme en Géorgie et en Ukraine en 2003 et 2004 .

• La diplomatie de complémentarité, prônant l'équilibre dans les relations avec le partenaire stratégique russe, l'Occident et aussi l 'Iran , constitue un pari difficile, alors que la Géorgie et l'Azerbaïdjan ont choisi l'OTAN , et le conflit lancinant du Haut -Karabakh risque de renforcer l'isolement de l'Arménie .

La Turquie n'ente nd pas lever son blocus tant qu'un règlement favorable à Bakou n 'aura pas été trouvé et tant que l'Arménie soulèvera la question du génocide, qu'Ankara refuse de reconnaître malgré les pressions européennes .. »

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