L'assassinat du duc de Guise

«A présent, je suis roi!». L'origine essentielle de la violence des luttes religieuses au XVIe siècle tient à la longueur de la crise, à la peur et à l'orgueil des protagonistes. La crise est celle du pouvoir royal; elle s'ouvre le jour de la mort d'Henri II: tour à tour, François II et Charles IX règnent; Catherine de Médicis gouverne. Le pouvoir s'effrite entre les confessions, les partis, les provinces. Le tempérament d'Henri III qui, revenu de Pologne, succède à son frère Charles IX en 1574, joue aussi un rôle capital. Peu à peu, malgré les efforts de ce roi, qu'aujourd'hui on réhabilite, grandit un contre-pouvoir, celui de la Ligue. Henri III conjure la première, celle de 1576, en en prenant la tête; la seconde est plus redoutable et mieux organisée: profitant des fautes et des faiblesses du pouvoir, elle se donne un chef, Henri le Balafré, «le pilier de l'Eglise». A Paris qui se livre à lui, il brave le roi retiré au Louvre, lors de la journée des Barricades (12 mai 1588).