L'assemblée législative déclare la patrie en danger
Publié le 30/08/2013
Extrait du document
C'est là que siègent les offi¬ciers municipaux en écharpe et les notables chargés de recevoir les enrôlements, de vérifier les identités et de délivrer les certificats d'enga¬gement. Un immense enthou¬siasme patriotique répond à l'appel de l'Assemblée. En une semaine, quinze mille hommes venus de tout le pays se portent volontaires pour renforcer les rangs des bataillons engagés contre les Prussiens. Les postulants se pressent en si grand nombre et dans une telle bousculade qu'on frise l'émeute.
«
les fils des conspirations abou
tissent, d'où partent toutes les
impulsions».
« Sauvez la liberté
et vengez
votre gloire
! >>
Le Il juillet, passant outre à la
Constitution, l'Assemblée légis
lative s'empare de l'exécutif
afin de donner une impulsion
nouvelle à l'effort
de guerre et
proclame : « Nos armées ne
sont point encore portées au
complet, une imprudente
sécu
rité a modéré trop tôt les élans
du patriotisme, les recrute
ments ordonnés n'ont pas eu
un succès aussi entier que vos
représentants l'avaient espéré.
Des troubles intérieurs
aug
mentent la difficulté de notre
position ; nos ennemis
se li
vrent à de folles espérances
qui sont pour vous
un outrage.
Hâtez-vous, citoyens, sauvez la
liberté
et vengez votre gloire !
I.:Assemblée nationale déclare
que la patrie est en danger.
»
A la suite de cette déclaration,
plusieurs mesures sont mises
en place.
Les conseils de
départements, de districts et
de communes sont en alerte
permanente ; tous les gardes
nationaux sont
en activité ; tout
citoyen doit déclarer les armes
en sa possession ; l'Assemblée
législative prévoit le nombre
d'hommes à lever
par départe
ment ; ceux qui sont désignés
doivent
se présenter sous trois
jours au chef-lieu
de district où
ils seront
équipés et armés.
Dès le lendemain,
12 juillet, de
six heures du matin à sept
heures du soir, les canons pla
cés sur le Pont-Neuf tonnent
d'heure
en heure, celui de l'Ar·
senal leur faisant écho.
Deux
cortèges
de la Garde nationale,
cavalerie, tambours
et trom
pettes en tête, sont chargés de
porter la proclamation dans
Paris selon un rituel soigneuse
ment orchestré.
Ils font halte
sur les places où ont
été dres-
sées des tentes tricolores ou, le
plus souvent,
des tables mon
tées à la va-vite sur deux cais
ses de tambour et surmon
tées du drapeau bleu, blanc,
rouge
et de bannières pro
clamant « la patrie est en
danger».
Les Français
se mobilisent
C'est là que siègent les offi
ciers municipaux en écharpe
et les notables chargés de
recevoir les enrôlements, de
vérifier les identités et de
délivrer les certificats d'enga
gement.
Un immense enthou
siasme patriotique répond à
l'appel de l'Assemblée.
En
une semaine, quinze mille
hommes venus de tout le
pays
se portent volontaires
pour renforcer les rangs des
bataillons engagés contre les
Prussiens.
Les postulants se
pressent en si grand nombre
et dans une telle bousculade
qu'on frise l'émeute.
La situa
tion est si dramatique que
l'Assemblée a abaissé à seize
ans l'âge minimum pour s'en
rôler.
Et l'enthousiasme est
tel que les plus jeunes n'hési
tent pas à donner une fausse
date de naissance pour pou
voir partir eux aussi.
Malgré le
veto du roi, un
camp
de vingt mille fédérés a
été installé aux portes de
Paris, afin de protéger la capi
tale en cas d'invasion enne
mie.
Les fédérés de la France
entière se mettent en marche
pour venir défendre leur pa
trie.
Les bataillons de Mar
seille et de Bretagne sont
parmi les plus déterminés.
Les premiers auraient accom
pli le trajet jusqu'à la capitale
sans cesser de chanter Le
Chant de guerre pour l'armée du
Rhin.
Cet hymne composé par
Rouget de Lisle, qui devien
dra bientôt La Marseillaise, est
aussitôt repris par les Pari
siens venus les accueillir.
Si
LES PATRIOTES
MANQUENT D'ARMES
Désorganisée par la désertion
de nombreux officiers et mal préparée à affronter l'ennemi,
l'armée française
est en outre
mal approvisionnée
en armes.
Or, il y a urgence, car les
Prussiens, eux, sont fort bien
organisés
et parfaitement
équipés.Près de trois cents
forges, où sont fabriquées des armes, s'installent dans la
capitale, sur l'esplanade
des Invalides ou au jardin du
Luxembourg.
Tous les citoyens
sont invités
à mettre celles
qu'ils possèdent à la
disposition
des militaires.
Ces armes sont contrôlées par
des commissions spécialisées.
Une fois l'expertise validée, un
fusil
à baïonnette est payé
environ vingt-cinq livres.
Pour
fabriquer les canons, qui font
cruellement défaut, on fond
les
statues en bronze ou les
cloches
des églises.
Quant aux
fabricants
de poudre, leur
production
est réquisitionnée.
tous veulent en découdre
avec les ennemis de la Fran
ce,
ils réclament aussi ferme
ment la déchéance du roi..
»
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