Devoir de Philosophie

Le Cavalier Bernin et le palais du Louvre

Publié le 29/08/2013

Extrait du document

bernin

En cette décennie 1660, Louis XIV n'a pas encore décidé d'établir sa cour à Versailles. Le ministre Colbert, persuadé que le roi doit rester relativement proche de son peuple, s'efforce désespérément de le convaincre de ne pas abandonner Paris et fait tout ce qui est en son pouvoir pour rendre le Louvre plus agréable et plus confortable. Plusieurs projets d'agrandissement du palais sont demandés à des architectes français. Mais aussi au Cavalier Bernin, célèbre artiste romain spécialiste de «l'art baroque triomphant, qui va brièvement séjourner en France de juin à octobre 1665.

bernin

« songe à s'expatrier.

Artiste le plus baroque qui soit, il place la religion sur un piédestal et lui insuffle un sens théâtral extraordinaire .

Sollicité par Colbert , il envoie un premier projet pour les travaux du Lou­ vre représentant un palais ba­ roque et d'une fantaisie de formes absolument inconnue en France : deux ailes en ellip­ se partant d'un pavillon ovale central et s'achevant sur deux autres pavillons, tandis que l'ensemble de la façade est rythmé par des pilastres colos­ saux.

Répondant aux critiques émises par les Français, le Ber­ nin adresse un second projet, très similaire, qui est égale­ ment refusé.

Conscient du prestige apporté par le grand architecte romain et malgré tout séduit par ses idées nova- «L'EXTASE DE SAINTE THÉRÈSE» Conservée dans l'église Sainte-Marie-de-la-Victoire, à Rome, et sommet de l'art du cavalier Bernin, L'Extase de safote Tf1érèse , sculpture exécutée entre 1644 et 1651, est un marbre d'une sensualité inouïe pour l'époque .

Sainte Thérèse, transpercée par la flèche de l'amour divin, est représentée dans une attitude extatique très provocante.

Pourtant, selon l'Église, cette œuvre est dépourvue de toute ambiguïté, car il ne faut en aucun cas confondre l'amou 'r humain et l'amour divin , que, en 1559, la sainte italienne elle-même décrit fort bien : « Il avait à la main un long javelot d'or dont la pointe laissait échapper une flamme.

Il m'en perça le cœur puis il me laissa tout embrasée de l'amour de Dieu .

» -trices, Colbert conseille à Louis XIV de l'inviter à élabo­ rer un troisième plan .

Un séjour éclair Le Bernin arrive à Paris le 4 juin 1665 en terrain conquis, prêt à accueillir un concert de louan­ ges pour le troi­ sième projet qu'il vient pré­ senter.

Connu par des gravu­ res, ce projet est celui d'un palais colossal à toit plat bordé d'une balustra­ de ornée de sta­ tues , dont les murs sont ryth­ més par un ordre géant fait de demi­ colonnes et de pi­ lastres.

L.:artiste, con­ vaincu de la supériori­ té de son art, ne fait aucune concession au goût français et présente ici un vaste bloc de maçonnerie trai­ té dans la tradition florentine.

Les bâtiments préexistants, œuvres des architectes Pierre Lescot, Jacques Lemercier et Louis Le Vau, sont complète­ ment cachés par deux niveaux de loggias reliées aux quatre angles par des escaliers et n'ont plus lieu d'être .

De plus, et surtout, les aménagements qu'il prévoit présentent de sérieux problèmes de distri­ bution intérieure et, au final.

font dire à Colbert que, si les espaces prévus pour les salles de bal, les escaliers et les accès sont grandioses, le roi sera toujours aussi mal logé.

Le 15 juillet, l 'italien est reçu par Louis XIV au château de Saint-Germain-en-Laye .

Mais sa suffisance, le mépris qu'il affiche à l'égard des archi­ tectes et des administrateurs français le rendent très vite odieu x et facilitent la tâche de ceux qui veulent l'éloigner.

li apparaît donc rapidement que, malgré l'agrém ent donné à l'artiste , son projet ne sera jamais exécuté et que sa pré­ sence n'est plus souhaitée en France .

Le plus grand architec­ te et sculpteur baroque de tous les temps repart pour Rome en octobre 1665, sans laisser la moindre trace de son passage, si ce n'est un buste du roi, qu'il emporte avec lui en Italie pour le terminer et qui déplaira tellement à Louis XIV qu ' il le fera transformer par le sculpteur de Versailles Antoine Girardon ! o. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles