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Le comte de Broglie, patron du «Secret du roi»

Publié le 30/08/2013

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broglie

 

 

Pour conduire la politique étrangère de la France, Louis XV ne se contente pas de la voie officielle. Il dispose d'une administration clandestine, le «Secret du roi«, que dirige l'influent comte de Broglie. Mais le ministre en titre, le duc d'Aiguillon qui soupçonne cette concurrence occulte, implique en 1773 son rival dans un complot.

A

u cours de l'été 1773, le cluc d'Aiguillon, ministre d'État et secrétaire aux Af¬faires étrangères depuis deux ans, est informé par son ambassadeur à Ham¬bourg des agissements d'un certain colonel Dumouriez. L'homme n'est pas un in¬connu — et refera parler de lui pendant la Révolution de 1789. Mi-agent, mi-aventu¬rier, il a déjà effectué des missions à l'étranger pour le compte du duc de Choiseul —ministre disgracié en 1770 —et du duc d'Aiguillon. Le mi¬nistre se procure aisément des copies de l'abondante correspondance du colonel. Aiguillon découvre alors que le marquis de Monteynard, secrétaire d'État à la Guerre, a chargé Dumouriez d'une mission secrète dans les cours du Nord. 

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« récupérant ses attributions , il renforcerait sa position au gouvernement.

En discrédi­ tant le second , il éliminerait un successeur éventuel.

Car Charles François, comte de Broglie, marquis de Ruf­ fec, avait déjà été pressenti, par le passé, pour être mi­ nistre des Affaires étran­ gères.

Aiguillon ignore en revanche qu'il est le chef de la diplomatie secrète de Louis XV .

Car le souverain qui veut contrôler lui-même les grands dossiers de poli­ tique étrangère, a organisé, à l' insu de ses ministres, une administration parallè­ le, le Secret du roi.

Depuis 1756 , il est en liaison directe avec de Broglie auquel il a confié rapidement la direc­ tion de son Secret .

Le duc d'Aiguillon , comme ses pré­ décesseurs, soupçonne sans doute cette concurrence oc­ culte, sans toutefois réussir à en percer le mystère .

Cette fois-ci, il est tout près de l'éclaircir.

Disgrâce Fin août 1773, Louis XV est informé des menées de Du­ mouriez et de Favier.

In­ quiet, il demande immédia­ tement des explications à de Broglie.

Ce dernier tient en grande estime Favier qui l'aide à rédiger des mé­ moires de politique étrangè­ re soumis au roi dans le cadre du Secret.

Mais il dit tout ignorer des faits repro­ chés à son «employé », no­ tamment une correspondan­ ce avec le roi de Prusse.

Le 7 septembre , Favier est jeté à la Bastille où Dumou­ riez, arrêté à Hambourg , le rejoint le 13.

Quelques jours plus tard, de Broglie se voit intèrdire un voyage au Pié­ mont .

Chargé d'accueillir la future comtesse d'Artois à la frontière de Savoie, il voulait profiter de cette occasion pour se rendre à Turin régler des affaires de famille .

li exi­ ge des explications sur un refus qui ne peut qu 'alimen­ ter les rumeurs.

li adresse une lettre très fière et plutôt maladroite à Aiguillon qui se fait un plaisir de la lire, le 23 septembre, au Conseil.

Le lendemain, Louis XV exile de Broglie sur se s terres de Ruffec .

Là, lui parviennent les échos d'une campagne de calomnie lancée contre lui par le duc d'Aiguillon .

On insinue qu'il aurait abusé de la complaisance du roi, pla­ çant des gens à lui dans les cours étrangères et influant c sur la diplomatie fran ç aise.

li ~ ne peut se défendre sans ré ..

8 véler l'existence du Secret.

.9 Début 1774 , !'Affaire trouve _g .... .... .

"" son épilogue .

Le marquis de Monteynard démissionne du gouvernement .

Dumou­ riez et Favier sont libérés après six mois de cachot .

De Broglie reste en disgrâce , tout en conservant la direc­ tion du Secret et donc, a priori, la confiance du roi.

li n'aura cependant pas le temps d'obtenir le droit de revenir à la Cour car , le 10 mai , Louis XV rend l'âme .

L'HOMME DU SECRET Charles François, comte de Broglie, appartient à une famille ambitieuse qui, originaire de Chieri, en Piémont, et issue de la vieille noblesse italienne, est fixée en France depuis un siècle.

Formé à des mœurs austères par un père maréchal de France, il se distingue d'abord à la guerre, sous les ordres de Conty.

En 1752, il embrasse la carrière diplomatique, nommé à 35 ans au poste important d'ambassadeur en Pologne.

Il n'est toutefois pas un diplomate comme les autres.

S'il dépend officiellement de son ministre, il reçoit en fait ses ordres du souverain.

Au début par l'intermédiaire de Conty, puis, à partir de 1756, du roi lui-même avec lequel il entretient une volumineuse correspondance.

Deux ans plus tard, il est chargé de diriger l'ensemble du Secret.

En 1773, de Broglie élabore une nouvelle politique qu'il va développer dans ses «Conjectures raisonnées sur la situation actuelle de la France dans le système politique de l'Europe et réciproquement sur la position respective de l'Europe à l'égard de la France» .

Favier l'aide à écrire cet énorme mémoire, soumis au roi partie par partie.

Son arrestation en interrompt la rédaction alors que Louis XV a déjà reçu les douze premiers volumes.. »

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