Le désastre de Poitiers
Publié le 05/09/2013
Extrait du document
Soudain l'avant-garde françai¬se donne l'alerte. Aussitôt les 300 lances de Jean le Bon sau¬tent en selle et chargent furieusement. Derrière le maréchal d'Audrehem, les chevaliers foncent aveuglé¬ment le long du chemin par lequel descendent les Anglais. À peine ont-ils fran¬chi le gué qu'ils tombent dans le piège des archers ennemis dont les salves meurtrières déciment hommes et che-vaux. De l'autre côté du che¬min, la cavalerie du maréchal de Clermont n'est pas plus heureuse et bat bientôt en retraite dans le plus grand désordre. La bataille est engagée depuis une heure à peine et le roi de France n'a déjà plus de cavalerie.
«
haies qui les dissimulent aux
guetteurs français, est proté
gée par les archers gallois et
irlandais.
Soudain l'avant-garde
françai
se donne l 'alerte .
Aussitôt les
300 lances de Jean le Bon sau
tent en selle et chargent
furieusement .
Derrière le
maréchal d'Audrehem , les
chevaliers foncent aveuglé
ment le long du chemin par
lequel descendent le s
Anglais .
À peine ont-ils fran
chi le gué qu 'ils tombent dans
le
piège des archers ennemis
dont les salves meurtrières
déciment hommes et che
vaux .
De l'autre côté du che
min, la cavalerie du maréchal
de Clermont n'est pas plus
heureuse et bat bientôt en
retraite dans le plus grand
désordre .
La bataille est
engagée depuis une heure à
peine et le roi de France n'a
déjà plus de cavalerie .
Le gros
de l'armée royale
s 'ébranle alors en direction
du Miosson.
Mais les
quelques rescapés de la char
ge de Clermont, regagnant en
toute hâte l'arrière, viennent
semer le trouble et la confu
sion parmi les piétons .
Aussi,
certains se replient-ils,
croyant la défaite consom
mée, tandis que d'autres,
attendant un ordre , cherchent
désespérément leur capitai
ne .
Le bel ordonnancement
de la troupe se mue en une
véritable pagaille .
Les soldats
égarés
sont des cibles faciles
pour les Anglais , trop heureux
de profiter de la cohue .
Certains Français , en mal de
prouesses et .espérant
recueillir rançon , se lancent
dans une guerre personnelle.
D'autres se dégagent de la
mêlée et désertent le champ
de bataille avec armes et ban
nières.
Jean le Bon prend
conscience de l'imminence
du désastre .
Il donne l'ordre
d'arracher de la mêlée le dau
phin Charles et ses frères .
«COURAGE, FUYONS !»
On a beaucoup glosé après Poitiers sur la lâcheté des chevaliers français devant l'ennemi.
En fait, l'armée
de Jean le Bon est très composite .
li y a des mercenaires qui combattent pour le plus offrant et pour lesquels la fuite est une façon de préserver leur « carrière » et leur « outil de travail ».
li y a aussi les départs volontaires, acceptés depuis l'ordonnance d'avril 1351 qui impose simplement au fuyard de prévenir le connétable ou
un maréchal.
li y a enfin tous ceux qui considèrent que leur devoir est accompli et que l'issue attendue du combat ne vaut pas la peine de risquer une capture ruineuse pour leur bourse.
Ceux-là sont d'autant plus convaincus de leur bon droit que Jean le Bon
a montré l'exemple en faisant sortir ses fils de la mêlée.
Seul, le benjamin, Philippe ,
âgé
de quatorze ans, refuse la
retraite et demeure aux côtés
de son père .
« Père, gardez-vous
à droite ! »
Dans l'après-midi, le combat
se poursuit dans la plus gran
de confusion .
Les Français
s'épuisent en assauts, hé
roïques mais vains.
Dans le
camp
du Valois, seule flotte
bientôt la bannière royale .
Jean le Bon décide alors d'en
trer dans la bagarre pied à
terre .
Armé
d'une hache, tête
nue, le roi combat fièrement
sous l' œil vigilant de Philippe,
qui lui lance de sonores :
« Père gardez-vous à gauche ;
père, gardez-vous à
droite ! >>
Quelques fidèles sont encore
là.
Le
connétable Brienne et le
porte-oriflamme Geoffroy de
Charny tombent en défendant
ififmE DITI ONS a:.om ATLAS
le roi.
Mais Jean le Bon est
bientôt encerclé .
Angla is et
Gascons se disputent sa cap
ture.
Une mêlée confuse s'en
suit au cours de laquelle le roi
est ballotté , agrippé et fort
malmené par une vingtaine de
candidats à la prime .
li ne doit
la vie qu'à l'arrivée opportune
de Warwick, dépêché par le
Prince Noir, qui met un terme
à la rixe moyennant la promes
se d'un substantiel dédomma
gement .
La bataille de Poitiers s'achè
ve sur un désastre .
Seule
consolation d'amour-propre
pour le souverain français : il
n 'a pas fui comme son père,
Philippe VI de Valois, au soir
de Crécy.
Sans doute, mais sa
reddition marque le début
d'une période d'anarchie et
de révoltes qui vont mettre la
monarchie en
péril..
»
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