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LE DIRECTOIRE

Publié le 27/02/2008

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LE DIRECTOIRE (26 octobre 1795-4 septembre 1797) En l'automne de 1795, les Français sont las de la politique : ils aspirent à la stabilité. Aussi accueillent-ils sans joie un nouveau changement de régime. Selon la Constitution de l'an III, le corps législatif (conseils des Cinq-Cents et des Anciens) commence ses fonctions en nommant les premiers directeurs : Barras, Rewbell, Carnot, Letourneur, La Révellière-Lépeaux sont, tous les cinq, des thermidoriens régicides. Ils n'auront pas la tâche facile : très vite, en effet, les partis extrémistes relèvent la tête, les conflits naissent entre l'exécutif et le législatif. Le Directoire gouverne sans programme précis, pratiquant entre la droite et la gauche une politique de bascule. Ils doivent d'abord faire face à une crise monétaire. L'assignat de 100 francs vaut 7 sous en janvier 1796 (on l'abandonnera en février) ; un emprunt forcé déçoit et l'institution des mandats territoriaux obtient peu de succès. La misère des classes populaires et le luxe étalé par les spéculateurs provoquent la colère. Gracchus Babeuf réclame le partage des terres, mais le complot qu'il fomente avec ses amis Buonarroti, Darthé et Drouet est découvert et durement réprimé. Dans l'Ouest, les royalistes continuent la lutte, mais Stofflet et Charette sont pris et fusillés. A l'extérieur, la guerre se poursuit contre les Anglais et les Autrichiens. Une expédition de Hoche en Irlande échoue. Sur le continent, Carnot imagine un plan d'action contre Vienne : Moreau et Jourdan suivront la vallée du Danube avec les armées du Rhin et de Sambre-et-Meuse tandis que Bonaparte débouchera dans la plaine du Pô avec l'armée des Alpes. Après quelques succès, les deux premiers sont refoulés par l'archiduc Charles. En revanche, Bonaparte se couvre de gloire en Italie. Il signe l'armistice de Leoben sans l'avis des directeurs, mais ceux-ci ne veulent pas sévir car des millions vont affluer dans leurs caisses.

« QUATRE ANNÉES TUMULTUEUSES On appelle Directoire le gouvernement qui dirigea la France depuis la fin de la Convention (26 oct 1795) jusqu'au coup d'État du 18-19 Brumaire an VIII (9-10 nov.

1799) : durant ces quatre années, le pouvoir exécutif fut en effet confié ~ un «directoire» de cinq membres.

Ce Directoire n'a aucune autorité sur les Conseils, et réciproquemen~ ce qui n'est pas sans danger : en cas de conflit soit entre les deux assemblées, soit entre les assemblées et les directeurs, il n'y a d'autre solution, pour débloquer la situation, que le coup de force.

Craignant que les élections prévues dès l'adoption de la nouvelle 1--------------l Constitution ne leur soient DES DÉBUTS DIFFICILES (OCT.

1795-SEPT.

1797) Lu NOUVELlES INSIDUnONS Après la chute de Robespierre, le t ,.,_ldor an Il (27 juill.

1794), ses vainqueurs (surnommés les Thermidoriens) se trouvent confrontés ~ la question du remplacement du gouvernement révolutionnaire.

Deux craintes les animent : celle de la dictature d'un homme (ou d'une assemblée) et celle du suffrage universel.

C'est inspirée par ce double rejet qu'une nouvelle Constitution, dite Constitution de l'an Ill (1795), est rédigée .

le texte s'ouvre sur une déclaration des droits et des devoirs de l'homme et du citoyen, annonçant déj~ par certains aspects la morale bourgeoise du xtx< siècle:« Nul n'est bon citoyen s'il n'est bon fils, bon père, bon ami, bon époux», proclame ainsi l'article 4.

le suffrage censitaire est rétabli, et ses modalités, écartant les plus pauvres et la petite bourgeoisie, rèduisent le nombre d'électeurs ~ environ 30000.

Afin d'éviter toute possibilité de dictature, les Thermidoriens partagent le pouvoir législatif entre deux assemblées : une Chambre des députés, le conseil des Cinq-Cents, proposant les lois, et un Sénat de 250 membres, le Conseil des Anciens, les adoptant ou les rejetant Ces deux Conseils se renouvelleront par tiers chaque année .

De même, le pouvoir exécutif est confié non pas ~ un seul magistra~ mais~ cinq «directeurs».

Tous les ans, on tirera au sort le nom de celui d 'entre eux qui devra être remplacé.

défavorables, les Thermidoriens votent le • décret des deux tiers» , qui impose aux électeurs de choisir leurs députés pour deux tiers parmi les anciens conventionnels et pour un tiers seulement parmi des • hommes nouveaux».

les élections ont lieu en septembre 1795, et les nouvelles institutions sont mises en place après la dissolution de la Convention , 26 octobre brumaire an IV).

les cinq directeurs désignés sont d'anciens conventionnels: Barras, Reubell, la Revellière, le Tourneur et Camot.

LA srruAnoN ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE le problème le plus grave auquel doit faire face le Directoire est d'ordre économique et financier.

la situation du pays est médiocre : désorganisation du commerce et des circuits de distribution, inflation persistante , séries de mauvaises récoltes ...

Dans une telle conjoncture , le régime ne peut espérer une augmentation des rentrées budgétaires , d'autant que les impôts (confiés aux autorités locales) produisent déj~ peu.

Environ 40 milliards d'assignats sont en circulation, qui ne représentent plus que 1 % de leur valeur initiale.

Pour assainir les finances , il faut absolument résorber cette immense l:assigllllt est alors retiré de la circulation et échangé contre un nouveau billet : le «mandat territorial», avec lequel on peut mars 1799 Début de l'expédition Deuxième Coalition d 'Égypte acheter des biens nationaux (mars 1796) .

Mais les mandats sont en quelques semaines aussi dépréciés que l'avaient été auparavant les assignats, et le Directoire doit les supprimer au bout d'un an.

Mais ils ont fait la fortune de spéculateurs qui se sont emparés ~ vil prix de vastes domaines de l'État.

le numéraire redevient la seule monnaie dont le cours est légal, mais la disparition du papier­ monnaie n'entraîne pas mécaniquement le retour des piéces .

Il y a donc pénurie monétaire et phénomène de déflation.

le gouvernement doit se résigner~ une banqueroute partielle (sept.

1797) .

LES CONSÉQUENCES SOCIAUS La crise financière aggrave la crise sociale.

À côté d'une misère grandissante , une catégorie de HIIVHUX l'leMs fait son apparition , enrichie grâce ~ la spéculation sur les assignats , les biens nationaux ou encore les fournitures .

Un tel système ne peut se développer que par la corruption de la haute administration et du personnel politique, jusqu'aux plus hautes sphères: la vénalité de 1796 est terrible, et Paris connaît un début de pénurie .

En mars 1796, le faubourg Saint-Antoine est le théâtre d'une agitation fiOIHIIalrr.

Par chance , la récoke de 1796 , particulièrement abondante , fait reculer la perspective d'une famine .

LA POLffiQUE EXTtiiEUIE le Directoire poursuit~ l'extérieur le dessein de ses prèdécesseurs révolutionnaires : libérer les peuples voisins de la tyrannie monarchique et féodale.

Mais la crise financière joue aussi son rôle : la politique de conquêtes du Directoire est en partie lancée dans l'espoir de remplir le Trésor public grâce aux ressources obtenues dans les pays occupés.

De plus, les armées vivant en territoire étranger pratiquent des réquisitions de vivres et de matériels, ce qui soulage d'autant les finances de l'État.

Sur le plan militaire, la Première Coalition a été disloquée par les traités de l'été 1795 : la Prusse , la Hollande et l 'Espagne ont déposé les armes , mais l 'Autriche, la Russie et l'Angleterre continuent la lutte .

Si, sur mer , les navires anglais paraissent intouchables, contre l'Autriche Carnot imagine d'envoyer Jourdan et Moreau sur le Rhin et le Danube ~ la tête des meilleures troupes de la République, afin de dicter la paix ~ Vienne.

Bonaparte doit faire diversion en Italie du Nord , où l'Autriche possède le Milanais.

Jourdan et Moreau sont tenus en échec et contraints de battre en retraite.

En revanche, au cours de la campagne d'Italie, Bonaparte remporte une série de victoires 9 nov.

1799 Coup d'État du 18 brumaire la paix~ l'Autriche (traité de Campoformio, 18 oct 1797) .

Avec une partie de la Vénétie , le Milanais , le duché de Modène et le nord des États pontificaux, il constitue un État nouveau, vassal de la France : la République Cisalpine.

Dans le même temps, la République de Gênes est contrainte de modifier sa Constitution et son nom (elle devient la République Ligurienne) et de subir l'influence politique de Paris.

LE PÉRIL JACOBIN : LA CONSPIRAnON DES ÉGAUX A l'Intérieur, les premiers adversaires auxquels se heurte le Directoire sont les Jacobins, et plus particulièrement les plus~ gauche d'entre eux : les • Égaux», regroupés dans le club du Panthéon.

C'est dans cette mouvance qu'éclate en 1796 la • Conspiration des Égaux».

À sa tête, le journaliste Gmccllus Babeuf qui a repris Le Tribun du peuple pour y diffuser son idéologie .

Il réclame notamment la suppression de la propriété individuelle des terres et l'établissement d'un régime communiste .

!:État se ferait remettre toutes les productions du pays et les distribuerait équitablement entre les habitants .

Mais, avant d'en arriver~ une telle société, une dictature révolutionnaire devrait être établie par la force afin d 'éliminer les adversaires de l'égalité.

Au début de 1796, Babeuf et ses partisans (les «babouvistes») Menés par le journaliste Gmccllus Babeuf, ils réclament la suppression de la propriété indiViduelle des terres et l'établissement d'un régime communiste.. »

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