Le duc de Mayenne se proclame lieutenant général
Publié le 29/08/2013
Extrait du document
«
brutalité digne d'un soudard.
En juillet 1578, il a fait assassi
ner un des mignons d'Henri Ill,
monsieur de Saint-Mégrin, qui
s'était montré un peu trop ga
lant envers sa belle-sœur la
duchesse
de Guise.
En 1586 , il a
enlevé la jeune Anne de Cau
mont , richissime fille de la ma
réchale de Saint-André, avec le
dessein de la marier plus tard
à son fils encore enfant.
En
__ J 587, il a tué Le capitaine Sacre
more, ms naturel du défunt
chancelier Birague, qui sollici
tait la main d'une de ses
belles-filles .
Au plan politique , Charles de
Mayenne est resté dans l'om
bre de son frère aîné, sans tou
tefois agir ouvertement contre
Henri Ill.
En décembre 1588, il
est devenu l'homme fort de la
Ligue
et « règne » désormais
sur Paris .
Le 17 février 1589, il
CONTRÉ PAR LES
« DEUX HENRI »
En avril 1589, Henri III et Henri
de Navarre, réconciliés , font alliance contre la Ligue.
Le duc
Charles de Mayenne, fou de
rage, ne songe plus qu'à empêcher les « deux Henri » de reprendre le royaume en
mains.
Le 7
mai, il apprend par ses espions que le roi
est à Tours, escorté seulement
par quelques centaines de cavaliers.
Aussitôt, il s'y
précipite et manque de peu d'enlever le Valois, fort
reconnaissable à l'habit de
velours violet, couleur du deuil,
qu'il porte depuis la mort, en
janvier,
de sa mère Catherine
de Médicis.
Tandis que le roi
se montre aux avant-postes,
encourage ses hommes et
essuie, impavide, le feu des .
arquebuses, Navarre accourt ·"'
en renfort.
les Ligueurs sont
repoussés.
Le Béarnais voudrait les-poursuivre, mais
Henri III l'en dissuade.
Les
forces unies des royaux et des
huguenots vont cependant
obliger Mayenne à se terrer à
Saint-Germain-des-Prés.
prend effectivement la tête du
parti ultra catholique : il rema
nie le conseil de Quarante et
créé un conseil général de la
Sainte
Union, auquel il adjoint
des hommes à sa dévotion .
li
met sur pied un véritable
contre-Gouvernement et va
jusqu ' à faire graver un nouveau
sceau
de France.
Alors qu 'une
grande partie de la noblesse et
la ph:1part des villes impor
lantes reconnaissent sort.auto
rité er qu'il est assuré d'obte
nir, comme son aîné, un puis
sant appui du roi Philippe Il
d'Espagne, il s'engage ouverte
ment contre Henri Ill.
A ses
yeux,
le rapprochement du roi,
« ce misérable », avec le pro
testant Henri de Navarre est
une trahison .
Chef de la France
-eatholique
Charles de Mayenne va plus
loin encore : avec le soutien de
la Ligue, il se proclame « lieu
tenant général de l'État royal
et de la Couronne de France ».
Le 13 mars, c'.est à ce titre qu'il
prête serment devant le Parle
ment ; peut-être en imaginant
pouvoir accéder au trône et
succéder un jour à Henri Ill ,
qui n'a pas d'héritier direct .
Poussé par l'ambition et l'ap-
·pétit de pouvoir, le Lorrain est
il allé jusqu'à fomenter l'assas
sinat du dernier des Valois ?
S 'il n'y a pris aucune part, a-t-il
cependant été informé du
complot ? Au lendemain de la
mort du roi, la duchesse de
Montpensier se vante dans
tout Paris d'en avoir été l'insti
gatrice et d'avoir armé le bras
du moine Jacques Clément .
Dans
ce cas, il est difficile de
croire que son frère n'en ait pas
été averti .
D'autant EJUe .dès les
premiers jours d' août le duc de
Mayenne proclame le vieux
cardinal Charles de Bourbon,
l 'oncle d'Henri
IV, roi de France
sous
le nom de Charles X, aux
termes du traité de Joinville conclu
en
décembre 1584 entre
les Guise et le roi cl'8!pagne .
Mais en attendant que le
« nouveau souverain », détenu
au château de Fontenay-le
Comte sur ordre de son neveu,
puisse monter sur le trône, il
rappelle à tous que c'est à lui,
en
tant que lieutenant général ,
que revient la charge d'-assu
mer le commandement de l'ar
mée et de décider de la poli
tique du royaume.
A la tête du
_parti c-atholique, il va partir en
guerre
contre -Heru HV, que ~e
défunt roi a désigné comme
son successeur légitime.
Ja
mais son pouvoir n'a été si
grand : mais sera-t-il assez
adroit pour vaincre la détermi
nation du Béarnais ?.
»
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