Le féodalisme

« vis-à-vis de son seigneur.Un autre domaine des pratiques féodales qui nécessite définition concerne la succession des fiefs.Quand les fiefs sont légués en héritage, ils font l'objet d'une taxe due au seigneur.

Son montant estsouvent cause de conflits.

Le seigneur a un droit de regard sur les successions dans son domaine.Si à sa mort, un vassal laisse derrière lui un fils majeur, bon chevalier, le seigneur ne peut luirefuser la prise de possession du domaine.

En revanche, si ce fils est mineur ou si l'héritier est unefille, le seigneur gouverne alors le domaine jusqu'à la majorité de l'un ou le mariage de l'autre.

Laveuve d'un vassal bénéficie d'un droit de douairière à vie.

Dans le cas ou le vassal ne laisse pas dedescendance, le seigneur décide de l'héritage en fonction de la parenté des héritiers.

Les frèrespeuvent hériter des terres, mais pas les cousins.

Si le seigneur ne trouve pas d'héritier adéquat, ilredevient propriétaire des terres qu'il peut conserver ou céder à un autre chevalier pour en faireson vassal.La rupture de contrat:Les relations féodales étant contractuelles, tout manquement de la part de l'une ou l'autre desparties peut entraîner la rupture du contrat.

Si le vassal ne remplit pas ses devoirs vis-à-vis de sonsuzerain, il est alors convoqué et jugé devant la Cour, en présence des autres vassaux.

Si la Courle déclare coupable, le vassal se doit de restituer ses terres à son seigneur qui redeviennent partintégrante de son domaine.

Si le vassal choisit d'essayer de défendre sa terre, il entre alors enguerre avec son seigneur pour le contrôle du fief en question.

Cette éventualité est rare, dans lamesure où le vassal se trouve non seulement confronté à son suzerain mais aussi à tous les autresvassaux qu'ils l'ont jugé coupable.

D'un autre côté, si un vassal considère que son seigneur n'a pasrespecté les termes du contrat, il peut cesser de le considérer comme son suzerain, tout en restanten possession de ses terres.

Elles deviennent alors son domaine propre, mais il peut aussi lessoumettre à un autre suzerain susceptible de l'accepter comme vassal.L'autorité royale:L'autorité des monarques de l'époque féodale ne repose pas uniquement sur la suzeraineté.

Larenaissance des études classiques entraîne un regain d'intérêt pour le droit romain.

L'Egliseconsidère que le pouvoir des souverains est d'origine divine, et la cérémonie du sacre en confirmele caractère religieux.

La renaissance du commerce et de l'industrie fait apparaître d'importantscentres urbains et une puissante classe de marchands qui s'en remet aux princes pour le maintientde l'ordre qu'exige l'activité économique.

Ces bourgeois revendiquent par ailleurs uneparticipation au gouvernement, proportionnellement à leur puissance financière.

En Italie,l'organisation des communes soustrait à l'aristocratie féodale le contrôle des campagnes; certainsnobles sont parfois forcés de résider en ville.

Au nord des Alpes, les bourgeois envoient desreprésentants au conseil du souverain et développent des institutions de type parlementaire, afinde disposer au gouvernement d'une voix aussi puissante que celle de la noblesse.

Grâce auximpôts levés dans les villes, les princes sont en mesure de se doter d'une administration et de leverdes troupes.

Les villes ont ainsi réussi à imposer leur volonté aux grands seigneurs féodaux et às'affranchir de l'autorité de leurs vassaux.Le déclin:Au cours du XIIIème siècle, la féodalité, à son apogée, commence à décliner.

Les seigneurs ont deplus en plus de mal à obtenir de leurs vassaux les services qu'ils étaient en droit d'attendre d'eux.De manière générale, les vassaux préfèrent verser une somme d'argent plutôt que de s'acquitter duservice militaire qu'ils doivent théoriquement à leur suzerain; quant aux seigneurs, ils onteux-mêmes tendance à préférer l'argent, ce qui leur permet d'engager des mercenaires souventmieux entraînés et plus disciplinés que leurs vassaux.

De plus, le renouveau des tactiquesd'infanterie et l'apparition de nouvelles armes telles que les arcs longs et la pique diminuent lasupériorité de la cavalerie.

Aux XIVème et XVème siècles, le déclin du système féodal s'accélère.Pendant la guerre de Cent Ans, les chevaliers de France et d'Angleterre combattent avec bravoure,mais les batailles sont gagnées essentiellement par des hommes d'armes professionnels, enparticulier pars des archers à pied.

Les soldats professionnels combattent dans des compagniesdont les chefs doivent prêter serment de fidélité à un prince, mais dont l'engagement n'est pashéréditaire, et généralement limité à quelques mois ou à quelques années.

Ce système féodalabâtardi n'est guère différent d'un système de mercenaires.

Le pas a été franchi en Italie par lescondottieri de la Renaissance.Le féodalisme dans l'histoire :Le système féodal est régi par le droit coutumier qui prévaut dans l'Europe occidentale du MoyenAge.

La mise sous tutelle et le mariage selon le mode féodal, ainsi qu'un système complexe detaxes continuent à prospérer bien au-delà de la disparition du service militaire féodal.

EnAngleterre, les tenures féodales sont abolies par décret en 1660.

Elles perdurent dans certainesrégions d'Europe jusqu'à ce que le droit romain remplace le droit coutumier, processus qui ne seraparachevé que par Napoléon.

Le droit féodal est remplacé par le droit romain dans de nombreusesprincipautés d'Europe continentale alors même qu'il continue à prévaloir en Angleterre.

LaRévolution française et la déclaration d'Indépendance américaine représentent des projetspolitiques qui se définissent explicitement contre le féodalisme.

Elles ont mis fin à tout unensemble de pratiques fiscales qui entravait le développement de l'économie libérale, et dont laplupart remontait au Moyen Age.. »