LE FRONT POPULAIRE
Publié le 10/02/2019
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Brassard des Croix-de-Feu. Surgies en France vers 1930, les ligues représentaient vers 1934 de véritables forces politiques qui étaient proches du mouvement fasciste. Elles étaient souvent organisées comme des structures paramilitaires. Dissoutes par le gouvernement du Front populaire le 19 juin 1936, elles Firent le choix de la clandestinité ou se transformèrent, comme les Croix-de-Feu, en partis politiques.
et textiles, salons de coiffure, cafés, hôtels et restaurants... tous les secteurs d’activité sont un à un touchés.
Le mouvement s’apaise vers le 16 juin, grâce aux accords Matignon, signés le 7 juin 1936 entre le patronat français et la CGT, et aux lois sociales votées par la Chambre des députés. Augmentations de salaires, octroi de la semaine de quarante heures et de deux semaines de congés payés, élection de délégués du personnel et généralisation des conventions collectives: loin de se contenter de «saupoudrer» quelques mesures, le gouvernement Blum consent aux Français des avantages sans précédent.
Grâce à ces spectaculaires concessions, le Front populaire retrouvera rapidement son crédit. Le succès de la manifestation populaire du 14 juillet, place de la Nation - place où avaient
▼ Le coup d’État du général Franco contre le gouvernement républicain du Frente popular espagnol marqua, en juillet 1936, le début de la guerre d’Espagne. Les hostilités devaient durer trois ans et faire quelque 600000 morts.
défilé, un an plus tôt, les organisations de gauche -, confirme l’état de grâce et la fin de «l’été social».
La dislocation du Front
Le répit sera de courte durée. L’annonce de l’arrêt des réformes, le 13 janvier 1937, provoque la protestation des communistes. Jugé trop frileux, Blum est accusé par les anarchistes, les trotskistes et autres membres de partis d’extrême gauche d’avoir trahi l’aspiration révolutionnaire des masses. En négociant à coups d’avantages sociaux la reprise du travail, le Front populaire aurait laissé passer l’occasion d’une révolution: la crise a été maîtrisée, la légalité, respectée.
Mais c’est surtout à sa politique étrangère qu’il faut attribuer l’affaiblissement du président du conseil. Les communistes notamment ne lui pardonnèrent pas sa non-intervention en Espagne après le coup d’État militaire du général Franco en juillet 1936. Sourd aux suppliques du Front populaire espagnol, qui lui demandait de l’aider à juguler l’insurrection nationaliste, Léon Blum refusa de s’ingérer dans la guerre pour préserver ses liens avec Londres et ménager un tant soit peu les radicaux, déjà très hostiles.
En butte à toutes les attaques, le Front se disloqua. Le 17 novembre 1936, le ministre de l’intérieur Roger Salengro, accusé par la presse d’extrême droite d’avoir déserté en octobre 1915, se suicide. Le 22 juin 1937, Blum est renversé par le Sénat. Le gouvernement Chautemps assure pendant quelques mois une sorte de ministère de transition.
Rappelé par le président de la République Albert Lebrun, Léon Blum forme, le 13 mars
1938, un second gouvernement. Le 8 avril, il démissionne, signant la véritable fin du Front populaire. En France, une page vient de se tourner: celle de l’unité des masses,ouvrières, celle du défi à la société bourgeoise. En Espagne, le Front populaire espagnol s’écroule en février
1939. Nées dans une atmosphère d’enthousiasme, les espérances du Front populaire se sont perdues dans un climat de désillusions.
LE REGROUPEMENT DE LA GAUCHE
Le 8 février 1934, la création d'un «front commun» antifasciste, regroupant les militants communistes et socialistes, constitue l'une des premières étapes de l’unification de la gauche.
Suivent ensuite la grève générale du 12 février 1934 et, le 27 juillet de la même année, la signature du pacte d’unité d'action entre le PC et la SFIO. Ce texte établit les principes d'une politique de lutte commune contre l’extrême droite nationale et internationale, ainsi que contre la déflation.
Cette coalition était assez imprévue car depuis sa fondation à Moscou, en 1919, la IIIe Internationale communiste (ou Komintern) dénonçait aussi bien les partis socialistes que les partis «bourgeois» de gauche et de droite. De fait, les dissensions à l'intérieur de la gauche resurgirent dès l’arrivée au pouvoir du Front populaire.
«
Le
Front populaire
sation de la chose publique, sur la justice et sur la
volonté de juguler la crise.
Pourtant, malgré ces
intentions généreuses et le soutien de l'opinion,
favorable à une mutation profonde de la société,
Léon Blum doit rapidement faire face à de très
nombreuses oppositions.
Qualifié de «rouge•• par la droite, qui multiplie
ses campagnes anticommunistes et antisémites, il
est également vilipendé par les communistes, qui
lui reprochent sa trop grande distance vis-à-vis de
l'orthodoxie marxiste.
Celui qui se présente
comme l'héritier de Jean Jaurès répugne en effet
à adhérer à la lW Internationale, contraire, selon
lui, à la tradition du socialisme français.
Enfin, parallèlement à ces difficultés poli
tiques, le gouvernement Blum est confronté à
une crise sociale de premier plan: quelques jours
avant son accession au pouv oir, une série de
grèves a éclaté dans le secteur privé.
Commencé
à la mi-mai au Havre, à Toulouse, à Courbevoie et
à Longwy, le mouvement s'étend en l'espace de
quelques semaines à toute la France: il culmine
le ! 1 juin 1936 avec 2 millions de grévistes.
A la fois méthodiquement et sans aucune vio
lence -la philosophe ouvrière Simone Weil évo
quera l'atmosphère de joie et de kermesse qui
régnait alors dans les locaux transformés en
réfectoires et en dortoi rs-, les ouvriers et les
employés occupent les établissements.
Grands
magasins et blanchisseries, usines sidérurgiques
mlfi'IUI!IISbtS et constitue
l'une des premières étapes de l'unification de
la gauche.
Su ivent ensuite la grève générale du
12 février 1934 et, le 27 juillet de la même
année, la signature du pacte d'unité d'action
entre le PC et la SFIO.
Ce texte établit les
principes d'une politique de lutte commune
contre l'extrême droite nationale et internatio
nale, ainsi que contre la déflation.
Cette coalition était assez imprévue car
depuis sa fondation à Moscou, en 1919, la
Ill' Internationale communiste (ou Komintern)
dénonçait aussi bien les partis socialistes
que les partis • bourgeois • de gauche et de
droite.
De fait, les dissensions à l'intérieur de
la gauche resurgirent dès l'arrivée au pouvoir
du Front populaire.
�
Brassard
des Croix-de-Feu.
Surgies en France
vers 1930, les ligues
représentaient
vers 1934 de véritables
forces politiques
qui étaient proches
du mouvement fasciste.
Elles étaient souvent
organisées comme
des structures
paramilitaires.
Dissoutes par
le gouvernement
du Front populaire
le 19 juin 1936,
elles firent le choix
de la clandestinité
ou se transformèrent,
comme les
Croix-de-Feu,
en partis politiques.
et textiles, salons de coiffure, cafés, hôtels et res
taurants ...
tous les secteurs d'activité sont un à
un touchés.
Le mouvement s'apaise vers le 16 juin, grâce
aux accords Matignon, signés le 7 juin 1936 entre
le patronat français et la CGT, et aux lois sociales
votées par la Chambre des députés.
Augmenta
tions de salaires, octroi de la semaine de quaran
te heures et de deux semaines de congés payés,
élection de délégués du personnel et généralisa
tion des conventions collectives: loin de se
contenter de «saupoudrer>• quelques mesures, le
gouvernement Blum consent aux Français des
avantages sans précédent.
Grâce à ces spectaculaires concessions, le
Front populaire retrouvera rapidement son crédit.
Le succès de la manifestation populaire du
14 juillet, place de la Nation -place où avaient
' Le coup d'État du général Franco contre
le gouvernement républicain du Frente popular
espagnol marqua, en juillet 1936, le début de
la guerre d'Espagne.
Les hostilités devaient durer
trois ans et faire quelque 600000 morts.
défilé,
un an plus tôt, les organisations de
gauche -, confirme l'état de grâce et la fin de
«l'été social>•.
La dislocation du Front
Le répit sera de courte durée.
L'annonce de l'ar
rêt des réformes, le 13 janvier 1937, provoque la
protestation des communistes.
Jugé trop frileux,
Blum est accusé par les anarchistes, les trotskistes
et autres membres de partis d'extrême gauche
d'avoir trahi l'aspiration révolutionnaire des
masses .
En négociant à coups d'avantages
sociaux la reprise du travail, le Front populaire
aurait laissé passer l'occasion d'une révolution:
la crise a été maîtrisée, la légalité, respectée.
Mais c'est surtout à sa politique étrangère qu'il
faut attribuer l'affaiblissement du président du
conseil.
Les communistes notamment ne lui par
donnèrent pas Si).
non-intervention en Espagne
après le coup d'Etat militaire du général Franco
en juillet 1936.
Sourd aux suppliques du Front
populaire espagnol, qui lui demandait de l'aider
à juguler l'insurrection nationaliste, Léon Blum
refusa de s'ingérer dans la guerre pour préserver
ses liens avec Londres et ménager un tant soit
peu les radicaux, déjà très hostiles.
En butte à toutes les attaques, le Front se dislo
qua.
Le 17 novembre 1936, le ministre de l'Inté
rieur Roger Salengro, accusé par la presse d'extrê
me droite d'avoir déserté en octobre 1915, se sui
cide.
Le 22 juin 1937, Blum est renversé par le
Sénat.
Le gouvernement Chautemps assure pen
dant quelques mois une sorte de ministère de
transition.
Rappelé par le président de la République
Albert Lebrun, Léon Blum forme, le 13 mars
1938 , un second gouvernement.
Le 8 avril, il
démissionne, signant la véritable fin du Front
populaire.
En France, une page vient de se
tourner: celle de l'unité des masses.ouvrières,
celle du défi à la société bourgeoise.
En Espagne,
le Front populaire espagnol s'écroule en février
1939.
Nées dans une atmosphère d'enthou
siasme, les espérances du Front populaire se sont
perdues dans un climat de désillusions..
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