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Le futur Charles VII est déshérité

Publié le 05/09/2013

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charles vii

Philippe le Bon, duc de Bourgogne, et Henry V d'Angleterre briguent la Couronne de France. Au terme du traité de Troyes, signé le 21 mai 1420, le dauphin Charles, abandonné par son père Charles VI, qui a sombré dans la folie, et par sa mère Isabeau de Bavière est tout bonnement déshérité, au profit de l'Anglais qui a épousé sa soeur, Catherine de France.

D

epuis le printemps 1418, le royaume de France est tout à la fois occupé, divisé et écartelé. A Paris, le duc de Bourgogne Jean sans Peur, allié de la reine Isabeau de Bavière, tient en son pouvoir le fol et faible Charles VI. A Bourges, le dauphin Charles, qui a fui la capitale au mois de mai et refuse d'abdiquer devant la force bourguignonne, a constitué un « contre-gou-vernement « et revendique la régence du royaume. Enfin, les troupes d'Henry V d'Angleterre occupent la Normandie d'où leurs che-vauchées s'élancent jusqu'à Pontoise. 

charles vii

« CHARLES VII BÂTARD? Le traité de Troyes désigne le fils de Charles VI et d'lsabeau de Bavière sous le sobriquet de « soi-disant dauphin ».

Une désignation qui est aussitôt comprise comme la révélation de la bâtardise du futur Charles VII.

Des rumeurs calomnieuses circulent bien vite concernant Isabeau, femme de petite vertu qui aurait même avoué ses fautes, et Charles VI, roi malade et impuissant.

Les ragots sont tels que, pendant quelques années, Charles VI semble lui-même douter de sa paternité.

En vérité, le traité de Troyes écarte le dauphin comme s'il était effectivement bâtard, mais à aucun moment ne le désigne comme tel.

Le malentendu a nourri la rumeur que les Anglais et les Bourguignons ont ensuite colportée pour mieux discréditer le dauphin dont ils connaissent parfaitement l'incontestable ascendance royale.

l'existence et l 'intégrité du royaume.

Bref, il serait à la fois roi d'Angleterre et roi de France.

Le duc de Bourgogne n'est guère enthousiasmé par cette proposition.

Mais a-t-il vrai­ ment le choix ? Il ne peut trai­ ter avec le dauphin, chef d'un parti ennemi et meurtrier de son père, ni vraiment s 'arran­ ger avec la reine Isabeau qui, pourtant son alliée, refuse de lui confier la régence .

Philippe le Bon tente alors une manœuvre qu 'il sait ris­ quée, et sans doute vaine, en faisant connaître à Henry V ses propres prétentions à la royauté .

La réponse, sans sur­ prise, ne tarde pas et a le mérite de la clarté : si le duc de Bourgogne persiste , c' est « la guerre jusqu'à la mort )).

Le 2 décembre 141 9, acculé, Philippe le Bon accepte solen­ nellement les conditions d'Henry V et s'engage par ser­ ment à convaincre Charle s VI et Isabeau du bien-fondé de cette alliance.

En attend ant, en gage de sa bonne volonté, ! 'Anglais lève le blocus de Paris et promet l 'envoi d'une aide militaire contre le dau­ phin.

Un moi s et demi plus tard , le roi d'Angleterre peut exulter .

Charles VI condamne par lettre s patentes tous les actes du dauphin et en profite pour annoncer les prochaines épou­ sailles d' Henry V avec sa fille , Catherine de France .

Quant à la reine Isabeau, qui n'a plus un sou pour assurer ses dépen ·ses somptuaires, elle se laisse facilement circonvenir par la promesse d'une rente mensuelle de 2 000 francs, ver­ sée par son gendre .

Les termes du traité de Troyes Le mardi 21 mai 1420, Henry V et Charles VI scellent leur destin par le traité de Troyes .

Le souverain anglais, à pré­ sent nommé « notre fils )) par son beau-père Charles VI, est promu unique héritier du royaume de France.

Dans l'at­ tente du trépas du roi fol, il exerce dès à présent le gou ­ vernement et reç oit le ser­ ment d'obéissance des sujets français .

Cependant, l'union des deux Couronnes reste uniquement personnelle .

Chaque royaume conserve ses institutions, sa monnaie et sa législation.

Pour justifier de telles entorses au droit successoral français , les juristes avancent l'indignité du dauphin Charles qui, par le crime de Montereau, « s'est rendu par­ ricide , criminel de lèse­ majesté et ennemi de Dieu et EDITIO NS ATLAS a ainsi clos le chemin de qué­ rir paix avec lui ))_ Les Parisiens accueillent avec soulagement le traité , syno­ nyme de paix et de prospéri­ té.

C'est en masse qu'ils se pressent au-devant de Charles VI et de son gendre Henry V lors de leur entrée solennelle dans la capitale , le 1 °' décembre 1420 .

Mais le nouveau « fils )) de Charles VI ne pourra savourer bien long­ temps les fruits de sa victoire .

Le 31 août 1422, il meurt à trente-cinq ans, père d'un roi­ telet de neuf mois, né de son mariage avec Catherine de France .

Deux mois plus tard, dans l'indifférence générale , Charles VI s'éteint à son tour laissant un royaume de France plus que jamais écar­ telé et morcelé.

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