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Le mariage du Grand Dauphin

Publié le 29/08/2013

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Le 7 mars 1680, à Vitry-le-Fran­çois, peu avant son entrée offi­cielle à Châlons, où doivent être célébrées ses noces fran­çaises, Marie-Anne de Bavière reçoit la visite privée du roi et du Grand Dauphin. Elle se jette aux pieds de Sa Majesté, qui la relève, l'embrasse et lui souhaite aimablement la bien­venue. « Madame, c'est mon fils que je vous donne «, assè­ne cependant le Roi-Soleil à la jeune femme, qui promet de faire de son mieux pour méri­ter cet honneur. Quant à Mon­seigneur, intimidé, il se con­tente de donner à son épouse l'accolade protocolaire.

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« La mariée a « très bon esprit » Le contrat de mariage, signé le 30 décembre 1679, inclut le re­ nouvellement du traité d'al­ liance entre la France et la Ba­ vière.

Le mariage par procura­ tion est célébré à Munich le 28 janvier 1680 : en l'absence du Grand Dauphin, c'est le duc Maximilien Émilien de Bavière qui le remplace auprès de sa sœur .

Après cette cérémonie, pour laquelle le frère de la ma­ riée a passé commande à Louis XIV de huit cent mille francs de pierres précieuses et d'habits somptueux, Marie­ Anne quitte sa famille, accom­ pagnée par une suite de cinq cents personnes.

Dès son arri­ vée à Strasbourg, elle est « SON ESPRIT LUI SIED» Dans sa correspondance, la marquise Marie de Sévigné, courtisane éprouvée et épistolière parfois moqueuse, rend un hommage fort bienveillant à la Dauphine.

« Son visage lui sied mal, écrit-elle, mais son esprit lui sied parfaitement bien.

Elle ne fait pas une action, elle ne dit pas une parole qu'on ne voit qu'elle en a beaucoup.

» « Elle a de si beaux bras, de si belles mains, une si belle taille, une si belle gorge, de si belles dents, de si beaux cheveux » que c'est à peine si l'on remarque, poursuit-elle avec une pointe de perfidie, « le quelque chose à son nez et à son front, qui est trop long, à proportion du reste ».

Comme madame de Sévigné, Charles Colbert de Croissy, l'un des négociateurs du mariage, tâche de ne pas trop souligner le manque de beauté de Marie-Anne de Bavière : « li m'a paru, quoiqu'elle n'ait aucun trait de beauté, qu'il résulte de ce composé quelque chose qu'on peut bien dire agréable.

» accueillie par plusieurs hauts dignitaires qui lui rendent les honneurs dans sa langue ma­ ternelle .

« Messieurs, parlez­ moi français ! », s'exclame+ elle avec fougue .

C'est égale­ ment là qu 'elle rencontre Ma­ dame de Maintenon : le roi a dépêché sa favorite avec pour mission de juger de visu des qualités de la Dauphine.

La marquise ne fait aucun com­ mentaire sur le physique de la jeune femme mais loue sa di­ gnité, tandis que Jacques Bé­ nigne Bossuet , qui l'accompa­ gne en tant que futur aumônier de la princesse, fait part à Louis XIV du « très bon esprit » de la mariée .

Le 7 mars 1680, à Vitry-le-Fran­ çois, peu avant son entrée offi­ cielle à Châlons , où doivent être célébrées ses noces fran­ çaises, Marie-Anne de Bavière reçoit la visite privée du roi et du Grand Dauphin.

Elle se jette aux pieds de Sa Majesté, qui la relève, l'embrasse et lui souhaite aimablement la bien­ venue.

« Madame, c'est mon fils que je vous donne », assè­ ne cependant le Roi-Soleil à la jeune femme, qui promet de faire de son mieux pour méri­ ter cet honneur.

Quant à Mon­ seigneur, intimidé, il se con­ tente de donner à son épouse l'accolade protocolaire.

Une ignorance pardonnée Lorsque le cortège nuptial arri­ ve à Châlons, il est reçu par la reine Marie-Thérèse d'Autri­ che .

Vêtue de brocart neigeux, les cheveux parsemés de ru­ bans blancs, Marie-Anne de Bavière fait excellente impres­ sion ; sa belle-mère n'a guère à lui reprocher que son teint lé­ gèrement rougi par la fraîcheur du mois de mars .

Le soir venu, dans la salle d'apparat du palais épiscopal, le cardinal de Bouillon, grand aumônier de France, donne la bénédiction aux jeunes gens.

Puis le Grand Dauphin et la Dauphine ga­ gnent leur chambre, suivis, comme l'exige l'étiquette, par la famille royale et les courti­ sans.

Louis XIV tend une che­ mise de nuit à son fils, la reine en fait autant à sa belle-fille, puis les rideaux du lit sont ti­ rés, laissant le couple à l'inti­ mité de sa nuit de noces .

Con­ formément à l'usage, le lende­ main matin, des dépêches sont envoyées aux chancelleries des cours européennes : le mariage a été consommé ! Dès lors , dans son message à Munich, le Roi-Soleil peut réclamer le tiers de la dot de la mariée.

Les manifestations officielles sont closes par la grand-messe célébrée à la cathédrale de Châlons.

Sous le grand dais tra­ ditionnel , le jeune couple fait l 'ob jet de l'admiration généra­ le.

Après l'office, la Cour rega­ gne Paris.

L'union du Grand Dauphin et de Marie-Anne de Bavière suscite l 'approbation de tous .

Avec un mot gentil ou une répartie enjouée, la Dau­ phine se concilie l'amitié de chacun, au grand dam des mauvaises langues ! Pourtant, la reine aurait pu être offensée par l'attitude de la mariée : mais elle a pardonné à sa belle­ fille d'avoir refusé de lui faire présent d'un des bijoux de la corbeille de noces, car la jeune Bavaroise ignorait cet usage propre à la Cour de France.

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