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Le monde ouvrier et son évolution

Publié le 24/04/2012

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Le corporatisme d’Ancien Régime et ses survivances

 

 

 

Au travail forcé de l’Antiquité (esclavage, utilisé malgré la DDHC dans les seules colonies jusqu’en 1848, date son abolition définitive), la monarchie avant préféré le travail réglementé, que ce soit dans les manufactures (St-Gobain, Sèvres, Baccarat…) soumise à un privilège royal ou pour les métiers urbains, presque tous soumis au régime corporatiste.

 

Cela dit, la majorité de la population active, composée de ruraux (18 millions sur 26 en 1789), échappe à toute forme de réglementation ou contrôle, à l’exception cependant des bans des récoltes impérativement fixés par les autorités.

 

Tous les degrés du métiers (apprentis, ouvriers-compagnons, patrons-maîtres) en font partie, le passage d’une catégorie à l’autre étant précisément organisé. La formation est essentielle pour garantir la qualité du produit ou du service. 

« Histoire de la société française – L1 AES – S2 - Mme Cabanis Classes et catégories sociales – Le monde ouvrier et son évolution La déréglementation révolutionnaire fut à court terme bénéfique , favorisant l’esprit d’initiative, dans un contexte de professions souvent très qualifiées, où existait un réel équilibre entre employeurs et employés, avec la disparition des avantages des fils de maîtres. La situation devait en fait se dégrader dès le Consulat et empirer avec la Révolution Industrielle. Obsédé par l’ordre, Napoléon instaure le livret ouvrier, obligatoirement visé par l’employeur et le maire ou le commissaire de police avant tout changement d’emploi, ce qui permettait une surveillance d’éventuels fauteurs de troubles. De plus, le code civil de 1804 prévoit un contrat de travail minimaliste , au nom de l’autonomie de la volonté, prévoyant qu’en cas de conflit, alors que l’employeur est cru sur sa simple déclaration, l’ouvrier doit prouver ses dires. Alors que la corporation se voulait très protectrice, rien n’interdit l’allongement de la durée du travail, quelle que soit sa pénibilité, sans garantie aucune quant au salaire, ce qui ouvre la porte à tous les abus, selon l’état du marché de l’emploi. On peut pressentir qu’avec le mouvement d’exode rural, les employeurs ayant le choix pourront imposer leurs conditions à des salariés potentiels sans défense puisque dans l’impossibilité de se grouper ou de faire pression par une grève, celle-ci étant considérée comme un délit, justifiant la répression la plus féroce (révolte des canuts lyonnais). La découverte de l’éclairage au gaz et la nécessité de rentabiliser les premiers équipements industriels allongeront la journée de travail à 13h ou 14h . Abrutis par ces conditions, les ouvriers sont dans leur grande majorité passifs et les voix qui s’insurgent contre le système sont isolées ou vite étouffées. Pourtant, alerté par les résultats d’enquêtes en milieu ouvrier, le gouvernement fait adopter une première loi qui cassera la logique libérale pure et dure en 1841 , en interdisant le travail des enfants de moins de 8 ans dans les mines et les entreprises de plus de 20 salariés. C’est encore bien peu, mais démarre le mouvement d’interventionnisme croissant de l’Etat dans les relations sociales pour aboutir, en plusieurs étapes, à un droit du travail essentiellement légal. a.

réduction du temps de travail - mars 1848 : journée de 10h à Paris, 11h en province puis retour à la journée uniforme de 12h ; - mai 1874 : interdiction du travail des enfants (- de 13 ans) dans les mines, usines et chantiers ; - 1881 : renforcement avec le scolarité obligatoire jusqu’à 13 ans ; - 1892 : journée de 10h pour les 13/16 ans, semaine maximum de 60h pour les femmes et jeunes de 16/18 ans (journée max de 11h), puis journée 10h pour les trois catégories ; - juin 1905 : journée de 8h pour les mineurs (caractère pénible et dangereux) ; - avril 1919 : généralisation des 8h : prise dans l’euphorie de la victoire, cette nouvelle législation illustre la volonté de transcender les antagonismes de l’avant-guerre pour qu’une France réconciliée devienne celle du progrès et de l’harmonie sociale (les horreurs des tranchés en sont pour beaucoup) ; - mai 1936 : accords de Matignon : semaine de 40h, 2 semaines de congés payés ; - 1982 : lois Auroux, semaine de 39h, 5 esemaine de congés payés. La persistance de la crise, la montée du chômage (plus de 3M en 1996), relancent les discussions sur la diminution du temps de travail ou le partage du travail. Les positions syndicales ne sont pas homogènes et de manière générale les employeurs ne sont pas enthousiastes, craignant un alourdissement de leurs charges supprimant toute compétitivité. Des grèves dures, telles celles des routiers en 1996 ou de la fonction publique en 1995 traduisent le désarroi de certaines catégories confrontés à un environnement difficile, en même temps qu’elles soulignent le manque de souplesse de la société française prompte à se cabrer en assimilant changement à dégradation.. »

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