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Le Moyen-orient et la guerre froide

Publié le 02/12/2012

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Depuis l'apogée des tout premiers états impériaux de l'ancienne Mésopotamie, de l'ancienne Egypte et de l'ancienne Anatolie, la région, qui a finalement été nommée moyen orient a toujours eu une importance géostratégique primordiale. Suite à la fin de la seconde guerre mondiale un monde bipolaire se dessine avec deux superpuissances : l'URSS et les Etats-Unis. Après avoir pris l'Europe pour champ d'affrontement idéologico-politique l'antagonisme soviéto-américain se déplace à l'est vers le Moyen-Orient et l'Asie. L'expression célèbre, guerre froide, fut inventé par le journaliste américain, Walter Lippmann, en 1947. La guerre froide caractérise la tension croissante et le conflit commençant entre les Etats-Unis, l'URSS, et leurs alliés respectifs. Caractérisé par des tensions et des conflits très dur mais qui restait en dessous du seuil de l'affrontement militaire. Il est communément admis que la guerre froide débute avec la mise en place de la doctrine Truman en 1947 et s'achève avec la chute de l'URSS en 1991. Le terme Moyen orient n'est utilisée que depuis le début du XXème siècle. Il vient de l'anglais « middle East « qui désigne en réalité une région proche de l'inde, stratégique pour les anglais. L'historique de la notion de moyen orient, en liaison avec la politique britannique au XXe dans la région est important. Mais attention, c'est une expression récente, que seuls les historiens contemporains utilisent. De plus, les délimitations de la région qu'il désigne font l'objet de tensions, c'est une notion géopolitique, et non pas géographique. Il n'y a donc pas d'accord sur les délimitations. Le Moyen Orient étudié ici, est celui délimité par Jacques Tobby. C'est une région comprise entre la mer Méditerranée, la mer Rouge, et l'Indus. Elle s'étend entre l'Iran et l'Afghanistan à l'est et à l'ouest jusqu'à la Turquie. L'expression de Moyen Orient est en effet liée à l'empire Ottoman. L'histoire de la Turquie est très liée entre le Moyen-Orient et l'occident et ce en raison des nombreux conflits qui sont intervenus dans cette région. Dans notre étude, le terme se réfère, à l'ensemble des pays arabes c'est-à-dire l'ensemble des pays dans cette région dominé par la langue arabe ainsi que trois qui ne le sont pas à savoir Israël, la Turquie et l'Iran. Le Moyen-Orient est marqué par le réveil du panarabisme (Panarabisme : Doctrine politique visant à unir tous les peuples de langue arabe et à développer entre eux des liens de solidarité.) illustré par la création au Caire de la ligue arabe (Mars 45) et le début de la décolonisation dans les territoires sous mandats français et britannique, dans un contexte de rivalité avivée. L'après guerre sonne la fin des espoirs anglais et français de perpétuer leur influence au proche orient. Du coté français, le général de Gaulle veut tout à la fois amener l'indépendance de la Syrie, et du Liban (territoire de l'ancien empire ottoman qui avaient été confiés a la France par la SDN en 1912) et aussi obtenir des intérêts économico-culturel et stratégique de la France dans la région. Les troupes françaises sont retirées dans l'été en 1946. L'Egypte de son coté veut obtenir de l'Angleterre la révision du traité de 1936, qui lui avait accordé une complète indépendance, sauf dans le domaine de la politique étrangère, le retrait des troupes britanniques de la zone du canal de suez et l'intégration du soudan anglo-égyptien dans l'état égyptien. Les négociations anglo-égyptien débouchent sur une impasse. La même chose entre l'Angleterre et l'Irak, dont le gouvernement décide de renoncer au traité signé en janvier 1948, qui concédait des avantages stratégiques à la Grande-Bretagne. En définitive le seul allié sur des anglais est l'émir Abdallah de Transjordanie qui, dans le traité d'alliance valable pour vingt-cinq ans signé en mars 1946, accepte le stationnement de troupes britanniques. En Iran, occupé pendant la guerre par les britanniques et les soviétiques, l'évacuation des troupes étrangères suscite bien des difficultés sur fond de rivalités pétrolières. Les troupes anglaises et américaines évacuent, mais les soviétiques maintiennent les leurs et suscitent des mouvements autonomistes en Azerbaïdjan et au Kurdistan. Dans un climat de vive tension, soutenu par les anglais et les américains, le gouvernement iranien réussit à réduire les mouvements centrifuges et à se débarrasser des soviétiques. La Turquie, qui a déclaré in extremis la guerre à l'Allemagne, est l'objet d'une vive pression soviétique pour obtenir des rectifications de frontières en Anatolie, la révision des accords de Montreux (1936) sur la navigation en mer noir et la défense des détroits, ainsi qu'une « orientation plus amicale «, de sa politique. Aux exigences de Staline énoncées le 7 aout 1946, Truman réplique aussitôt par l'envoi de puissants moyens navals. Nous étudierons donc la genèse de la guerre froide au Moyen-Orient jusqu'aux accords de Camp David en 1978. Pour étudier pertinemment le sujet nous soulèverons le problème suivant : En quoi le moyen orient de l'après guerre est-il l'illustration parfaite du concept de guerre froide ?Pour tenter de répondre de façon précise à cette problématique nous étudierons, l'épilogue de l'influence européenne au Moyen-Orient durant la genèse de la guerre froide, qui engendrera un basculement de cette région dans le monde bipolaire qui n'échappera pas au condominium américano-soviétique. Au Moyen-Orient, les pays recouvrent peu à peu leur entière indépendance alors que la création de l'Etat d'Israël, en 1948, et l'exploitation des richesses pétrolières provoquent déjà des crises sérieuses avec l'occident. A la suite de la première guerre mondiale, l'empire Ottoman est démantelé. La Société des nations (SDN) confie à la France et au Royaume-Uni des mandats sur le Liban, la Syrie, la Palestine, la Transjordanie et l'Irak. Un mandat correspond aux anciennes colonies allemandes ou possessions ottomanes confiés à l'administration d'Etats vainqueurs de la première guerre mondiale par la SDN. Pour la plupart, ces territoires obtiennent leurs indépendances pendant ou juste après la seconde guerre mondiale (Irak 1932, Liban 1943, Syrie 1946, Transjordanie 1946). Au Liban et en Syrie, la contestation des mandats confiés a la France par la SDN à la suite du démantèlement de l'Empire ottoman et les manigances des anglais qui dominent la région contraignent les français à stopper toutes velléité de mainmise sur ces territoires et à promettre l'indépendance accordées au milieu de troubles très violents en mai 1945. Alors que l'armée française commence à riposter, la Grande-Bretagne lance un ultimatum à la France pour l'obliger à céder. Au mois d'aout 1945, l'indépendance de la Syrie et du Liban est acquise, mais ce n'est ni de plein gré ni avec enthousiasme. La pression des anglais a été déterminante. De son coté, le Royaume-Uni a accordé successivement l'indépendance à l'Irak en 1930, à l'Egypte en 1936 (sous réserve de quelques positions au Caire, à Alexandrie et sur le canal de Suez) et à la Transjordanie en 1946, où la seule force armée valable est la légion arabe dirigée par un officier britannique, Glubb Pacha. La création de L'Etat d'Israël, est cependant à l'origine du problème essentiel. Né de la convergence d'une conviction millénaire (le retour à la terre promise), et des idées de Theodor Herzl (1860-1904), le sionisme (retour à Sion = Jérusalem) amène les juifs dispersés dans le monde entier à rejoindre ceux qui étaient demeurés en Palestine. La puissance de tutelle, la Grande-Bretagne, après avoir patronné l'idée d'un foyer national juif par la déclaration Balfour (1917), est revenue à une politique pro-arabe, consistant à stopper l'émigration et à fractionner le territoire qui resterait sous influence anglaise, mais la seconde guerre mondiale joue un rôle d'accélérateur : la révélation du génocide renforce dans l'opinion publique la cause du sionisme et accélère l'arrivée des juifs en Palestine, qui sont 553 000 en 1945 contre 1 240 050 arabes. Un climat de guérilla se développe entretenu par les organisations extrémistes juives (haganah, irgoun...) contre les anglais impatients de se débarrasser du fardeau. Aussi la question palestinienne est-elle soumise en 1947 à une commission d'enquête de l'organisation des nations unies qui recommande de constituer un Etat juif, un Etat arabe et d'internationaliser Jérusalem selon un plan de partage, accepté par les juifs mais rejeté par les arabes. Le 29 novembre, l'assemblé Générale de l'ONU adopte, sous la pression des Etats-Unis et de l'Union Soviétique (désireuse de voir la Grande-Bretagne hors du Moyen-Orient), la résolution numéro 181 par 2/3 favorable au partage du territoire palestinien en deux états. Sans attendre la réalisation du plan, la Grande-Bretagne décide de mettre fin à son mandat en mai 1948. Dès le 14 mai, les juifs proclament l'Etat d'Israël, immédiatement reconnu par les Etats-Unis et l'URSS. Aussitôt les arabes pénètrent en Palestine. Les opérations militaires (mai 1948- jan 1949) tournent à l'avantage des Israéliens avec lesquels les arabes concluent des armistices. En janvier 1948, la Grande-Bretagne livre à la toute nouvelle armée juive, 20 chasseurs bombardiers aux emplacements les plus stratégiques, juste avant le retrait de ses forces. Les Etats-Unis quand à eux envoie des chars. Le 14 mai 1948, les forces jordaniennes interviennent et attaque l'état hébreu. 22 mai 48, cessez le feu de la part du conseil de sécurité de l'ONU. Les accords de cessez-le-feu mettent un terme à la lutte armée, non à l'état de guerre. C'est le statut quo par rapport au plan de 1947, avec un tracé de frontières plus avantageux pour l'état d'Israël. Mais ces frontières ne sont que des frontières de fait. Jérusalem est partagée entre les israéliens et les transjordaniens, qui annexent la rive droite du Jourdain et constituent ainsi la Jordanie en 1950. L'Egypte annexe la bande de Gaza. En mai 1949, Israël est admis à l'ONU. La ligue arabe refuse de reconnaître le fait accompli et conclut un pacte de défense entre pays arabes en avril 1950. Le problème de l'existence de l'état d'Israël se complique du problème des réfugiés arabes de Palestine qui ont fui la guerre et peuplent les camps des pays limitrophes. Dès cette époque se trouvent réunies les conditions d'un problème insoluble, aux rebondissements dramatiques. Part l'intermédiaire du médiateur le Conte Bernadotte propose la division de la Palestine comme solution politique. Les israéliens et les arabes la refusèrent. Le 24 février 1949, Israël et l'Egypte accordèrent officiellement une trêve. Le Liban aussi. La Syrie, cependant, refusa de signer tout accord dans ce sens, avec les israéliens jusqu'au 23 mars, quand le général Husni 'Azzam assuma la direction de l'état suite a un coup militaire dirigé par lui même et le jour suivant, elle signa l'accord. Le 4 avril, ce fut le tour de la Jordanie. Face au nouvel homme fort, le roi Abdallah de Jordanie, la Syrie connaît une grande instabilité politique et semble hésiter entre une orientation pro-occidentale et une tentation neutraliste. L'assassinat du roi Abdallah le 20 juillet 1951 met fin au rêve de constituer une « grande Syrie « autour de la dynastie hachémite. Afin d'apaiser les conflits du Proche-Orient, les Etats-Unis, la France, et la Grande-Bretagne adoptent une position commune en 1950. Par une déclaration tripartite, ils décident de restreindre les ventes d'armes aux seuls pays qui s'engageraient à ne commettre aucune agression, et surtout ils garantissent le statut quo territorial. L'Egypte connaît une poussée de fièvre. Les anglais prennent en juin 48, l'initiative défavoriser l'accession a l'indépendance du Soudan, ce qui a pour effet d'y éliminer l'influence égyptienne. Par réaction, en octobre, 1951, le gouvernement de Nahas Pacha décide de demander au parlement l'abrogation du traité anglo-égyptien de 1936 (qui devait rester en vigueur jusqu'en 56) et la proclamation du roi Farouk, « Roi d'Egypte et du Soudan «. L'Angleterre s'y oppose avec vigueur et envoie d'importants renforts dans la zone du canal, manifestant ainsi sa volonté de s'y maintenir. Les états occidentaux proposent à l'Egypte d'assurer la défense du canal, par un organisme international commun auquel elle adhèrerait. A la suite d'émeutes antibritanniques au Caire en décembre 1951, et janvier 1952, la tension anglo-égyptienne est de plus en plus vive jusqu'à la décision du roi Farouk de remplacer Nahas Pacha par un premier ministre plus conciliant. Apres le coup d'Etat d'un groupe d'officiers sous la direction du gé...

« qui a déclaré in extremis la guerre à l’Allemagne, est l’objet d’une vive pression soviétique pour obtenir des rectifications de frontières en Anatolie, la révision des accords de Montreux (1936) sur la navigation en mer noir et la défense des détroits, ainsi qu’une « orientation plus amicale », de sa politique.

Aux exigences de Staline énoncées le 7 aout 1946, Truman réplique aussitôt par l’envoi de puissants moyens navals.

Nous étudierons donc la genèse de la guerre froide au Moyen-Orient jusqu’aux accords de Camp David en 1978. Pour étudier pertinemment le sujet nous soulèverons le problème suivant : En quoi le moyen orient de l’après guerre est-il l’illustration parfaite du concept de guerre froide ? Pour tenter de répondre de façon précise à cette problématique nous étudierons, l’épilogue de l’influence européenne au Moyen-Orient durant la genèse de la guerre froide, qui engendrera un basculement de cette région dans le monde bipolaire qui n’échappera pas au condominium américano-soviétique.

Au Moyen-Orient, les pays recouvrent peu à peu leur entière indépendance alors que la création de l’Etat d’Israël, en 1948, et l’exploitation des richesses pétrolières provoquent déjà des crises sérieuses avec l’occident.

A la suite de la première guerre mondiale, l’empire Ottoman est démantelé.

La Société des nations (SDN) confie à la France et au Royaume-Uni des mandats sur le Liban, la Syrie, la Palestine, la Transjordanie et l’Irak.

Un mandat correspond aux anciennes colonies allemandes ou possessions ottomanes confiés à l'administration d'Etats vainqueurs de la première guerre mondiale par la SDN.

Pour la plupart, ces territoires obtiennent leurs indépendances pendant ou juste après la seconde guerre mondiale (Irak 1932, Liban 1943, Syrie 1946, Transjordanie 1946).

Au Liban et en Syrie, la contestation des mandats confiés a la France par la SDN à la suite du démantèlement de l’Empire ottoman et les manigances des anglais qui dominent la région contraignent les français à stopper toutes velléité de mainmise sur ces territoires et à promettre l’indépendance accordées au milieu de troubles très violents en mai 1945.

Alors que l’armée française commence à riposter, la Grande-Bretagne lance un ultimatum à la France pour l’obliger à céder.

Au mois d’aout 1945, l’indépendance de la Syrie et du Liban est acquise, mais ce n’est ni de plein gré ni avec enthousiasme.

La pression des anglais a été déterminante.

De son coté, le Royaume-Uni a accordé successivement l’indépendance à l’Irak en 1930, à l’Egypte en 1936 (sous réserve de quelques positions au Caire, à Alexandrie et sur le canal de Suez) et à la Transjordanie en 1946, où la seule force armée valable est la légion arabe dirigée par un officier britannique, Glubb Pacha.

La création de L’Etat d’Israël, est cependant à l’origine du problème essentiel.

Né de la convergence d’une conviction millénaire (le retour à la terre promise), et des idées de Theodor Herzl (1860-1904), le sionisme (retour à Sion = Jérusalem) amène les juifs dispersés dans le monde entier à rejoindre ceux qui étaient demeurés en Palestine.

La puissance de tutelle, la Grande- Bretagne, après avoir patronné l’idée d’un foyer national juif par la déclaration Balfour (1917), est revenue à une politique pro-arabe, consistant à stopper l’émigration et à fractionner le territoire qui resterait sous influence anglaise, mais la seconde guerre mondiale joue un rôle d’accélérateur : la révélation du génocide renforce dans l’opinion publique la cause du sionisme et accélère l’arrivée des juifs en Palestine, qui sont 553 000 en 1945 contre 1 240 050 arabes.

Un climat de guérilla se développe entretenu par les organisations extrémistes juives (haganah, irgoun…) contre les anglais impatients de se débarrasser du fardeau.

Aussi la question palestinienne est-elle soumise en 1947 à une commission d’enquête de l’organisation des nations unies qui recommande de constituer un Etat juif, un Etat arabe et d’internationaliser Jérusalem selon un plan de partage, accepté par les juifs mais rejeté par les. »

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