Le Primatice au service de François Ier
Publié le 19/08/2013
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jusqu'à nos jours. La seconde, détruite au XVIII' siècle, n'est connue que par des dessins et des, gravures : longue de cent cinquante mètres — deux fois plus que la galerie François Ier —, elle est ornée dans l'intervalle des fenêtres de cinquante-huit illustrations de l'histoire d'Ulysse. Ces deux réalisations soulignent l'évolution du style du maître, influencé par un autre Italien, Niccolo Dell'Abate, qu'il a fait appeler en France en 1552 et qui, travaillant sous sa direction, est devenu son plus brillant disciple. Loin de voir en lui un rival, Le Primatice laisse son collaborateur exprimer sa personnalité et mettre en
«
Venus en France l'un comme
l'autre pour s'y faire un nom,
les
Italiens sont sans doute ri
vaux : leur talent se confond
souvent, mais Le Primatice,
plus jeune d'une dizaine d'an
nées et entré le second au ser
vice de François 1"' , doit s'effa
cer devant Le Rosso.
Reconnu et
très sollicité
En 1540, Le Primatice est
envoyé à Rome afin d'y réunir
une collection de moulages
des plus célèbres statues de
l'Antiquité .
Lorsqu ' il rentre en
France, l' année suivante, Le
Rosso
est mort, ce qui lui vaut
de devenir tout naturellement
le nouveau chef de file de la
première École de Fontaine
bleau.
Désormais, il a la haute
main sur le chantier et dirige
une équipe de nombreux
artistes .
Chargé de décorer la
chambre de la duchesse d'ɭ
tampes , la maîtresse du roi, il
multiplie avec bonheur les
élégantes cariatides aux lon
gues jambes effilées et au cou
gracile.
Ces figures féminines
en stuc connaissent un tel suc
cès qu'elles seront imitées en
Europe pendant toute la fin du
XVJ • et jusqu 'au début du XVJJ •
siècle.
Régnant
en directeur absolu
sur tous les arts, Le Primatice
perçoit, en plus de ses émolu
ments, les revenus de l'ab
baye Saint-Martin de Troyes,
dont François 1"' lui a accordé
les bénéfices ecclésiastiques
en 1544 .
De plus en plus solli
cité par le roi et son entourage,
il réalise des décors pour des
fêtes officielles, peint la salle
des Arts libéraux au château
d'Ancy-le-Franc,
propriété d'An
toine de Clermont, beau-frère
de Diane de Poitiers, aménage
une grotte dans les jardins du
château de Meudon pour le
cardinal de Lorraine, exécute
de nombreux dessins prépara
toires pour des émaux, des
tapisseries, des broderies, des
vitraux et des sculptures .
Un maître généreux
Après la mort de François 1"' ,
en mars 1547 , sous les règnes
d'Henri Il, de François Il, puis
de Charles IX, la faveur du Pri
matice ne connaît pas la moin
dre éclipse .
En 1561 , l'artiste
se voit confier par la reine
mère Catherine de Médicis,
qui lui a jusque-là préféré son
architecte
Philibert Delorme,
le projet de mausolée qu'elle
souhaite faire réaliser pour son
mari , ses fils
et elle -même : la
chapelle des Valois à la nécro
pole royale de Saint-Denis.
Malheureusement , il mourra
en 1570 , avant le commence
ment du chantier, et ne pourra
pas
admirer cette splendide
rotonde magistralement exé
cutée qui sera détruite au XVII"
siècle .
Au cours
de la dernière partie
de sa carrière, Le Primatice se
consacre à
deux grandes entre
prises, toujours pour Fontaine
bleau : la salle de bal et la ga
lerie d'Ulysse .
La première ,
malgré
de profondes restaura
tions , a partiellement subsisté
~ED ITIONS ~ ATLAS
jusqu'à nos jours .
La seconde,
détruite au XVIII" siècle , n' est
connue que par des dessins et
des , gravures : longue de cent
cinquante mètres -deux fois
plus que la galerie François 1"'
-, elle est ornée dans l 'inter
valle des fenêtres de cinquan
te-huit illustrations de l'histoi
re d'Ulysse.
Ces deu x réalisa
tions soulignent l'évolution du
style du maître, influencé par
un autre Italien, Niccolo
Dell 'Abate, qu'il a fai t appeler
en France en 1552 et qui, tra
vaillant sous sa direction , est
devenu son plus brillant disci
ple .
Loin de voir en lui un rival,
Le Primatice laisse son colla
borateur exprimer sa person
nalité et mettre en œuvre les
nouveautés artistiques en
vogue dans la Péninsule..
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