Devoir de Philosophie

Le testament de Richelieu

Publié le 26/08/2013

Extrait du document

richelieu

À sa mort, le cardinal-duc «dote« donc ses neveux et nièces, de duchés, pairies, bénéfices, rentes et autres baronnies.

Mais à tout seigneur, tout honneur ! Le testament de Richelieu confirme d'abord le legs fait à Louis XIII et au Trésor royal. Sans doute est-ce un juste retour des bontés dont le monarque l'a comblé... La couronne est, en effet, le principal bénéficiaire du testament. Richelieu lègue au roi son Palais-Cardinal (qui deviendra dès lors Palais-Royal), sa chapelle d'or, un grand buffet d'argent, un diamant de grande valeur — le fameux «Richelieu« — et une somme d'un million et demi de livres. Louis XIII n'a pas attendu la mort de son ministre pour prendre possession du Palais-Cardinal. C'est chose faite dès octobre. Le roi ordonne même de gratter l'inscription pour transformer le «cardinal« en «royal«, choquant les proches de Richelieu qui le feront revenir sur ce geste.

richelieu

« La nièce préférée du cardinal hérite du Petit Luxembourg, de la maison de Rueil et du domaine de Pontoise .

Outre des tableaux, des bijoux et de l'argenterie , madame d 'Aiguillon bénéficie aussi de 60 000 livres de rente.

Le prélat transmet son nom et son duché-pairie de Ri­ chelieu, ainsi que les biens et les revenus afférents , à son petit-neveu, Armand de Vignerot, fils aîné de Fran­ çois Pont de Courlay - ce dernier, criblé de dettes , n'ayant pas la confiance du cardinal.

Armand de Vigne­ rot, mineur, est placé sous la garde de la duchesse d'Ai­ guillon.

Manipulé en sous­ main, le jeune homme tente de s 'affranchir de cette tutel­ le.

Dès 1650 , bien que la suc­ cession ne soit toujours pas bouclée, il prend possession de son duché .

Il prive ainsi madame d'Aiguillon de reve­ nus dont elle a besoin pour faire face aux engagements du testament et ouvre contre elle une longue bataille juri­ dique .

En cas d'extinction des Pont de Courlay, le titre et la pai­ rie reviendraient à l'autre branche, les Maillé-Brézé .

Richelieu lègue à son neveu, Armand de Maillé, le duché de Fronsac, 300 000 livres et divers autres domaines .

Mais la contestation anime aussi ce côté-ci de la famille ...

Le cardinal a «oublié » l 'une de ses nièces, Jeanne de Brézé.

Arguant qu'elle est héritière ab intestat , son père réclame pour elle l'essentiel de l'hé­ ritage .

En mars 1643, un ac­ cord est trouvé entre les hé ­ ritiers .

Il résout notamment l'affaire de mademoiselle de Brézé qui est gratifiée d'une somme d'argent .

Condé s'oppose au testament Seul le Grand Condé ne souscrit pas à l'accord de 1643.

Il bataille pour sa bel­ le-fille , Claire-Clémence, du­ chesse d'Enghien.

Lors de son mariage, cette nièce de Richelieu est dotée par le cardinal d'une somme de 600 000 livres .

En contrepar­ tie, elle renonce à ses pré ­ tentions à la succession .

Malgré cet accord, le prince de Condé et son fils, le duc d 'Enghien, vont réclamer leur part dans la succession de Richelieu .

Bataille judi­ ciaire autant que politique, l'affaire entre Condé et les héritiers du cardinal va durer rien de moins qu'une ving­ taine d 'années.

Dans son testament, le car­ dinal n'oublie pas sa domes­ ticité .

Serviteurs, valets de chambre, cochers, concierges se voient gratifier de l'équi­ valent de six années de gages .

Théophraste Renau­ dot, le créateur de La Ga zette, reçoit pour sa part 2000 livres .

L'AFFAIRE DE LA SORBONNE Au cours de sa vie, Richelieu avait porté un intérêt particulier à la Sorbonne et consacré des sommes importantes à sa reconstruction.

Des clauses de son testament prévoyaient l' achèvement de la chapelle, l'édification d 'un nouveau collège et l'achat de maisons adjacentes afin d'aménager un nouveau jardin.

Pouvant difficilement être différés , les engagements immobiliers de Richelieu vis à vis de la Sorbonne représentèrent un gouffre financier dans lequel madame d 'Aiguillon, l'exécuteur testamentaire , se débattit pendant de longues années .

Entre 1643 et 1648, elle dut consacrer 200 000 livres à ces travaux.

Sans satisfaire pour autant les appétits de ces «Messieurs de la Sorbonne» qui, redoutant de ne pas voir lesengagements du cardinal honorés , firent saisir, en 1650 , une partie de la succession.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles