Les bassins versants

« Les bassins versants en France D Loire-Bretagne • Rhin-Meuse • Seine-Normandie • Rhône-Méditerranée et Corse • Artois-Picardie Adour-Garonne granuleuse se transforme en une pellicule plus compacte , qui crée une barrière ralentissant la vitesse d'infiltration .

Les facteurs météorologiques interviennent également : lorsqu'il fèle, le sol devient imperméable et l'eau se fige.

Enfin, des facteurs liés à l'activité humaine modifient les capacités d'infiltration du sol, comme la présence de zones imperméables construites par l'homme (utilisation de revêtements comme le goudron, le ciment) ou de sols compactés par le passage de machines agricoles.

• La couverture végétale La couverture végétale d'un bassin versant a une influence directe sur la proportion de l'eau qui s'infiltre dans le sol.

Une végétation dense et continue limite le ruissellement et l'érosion des sols.

Les principaux types de couvertures végétales que l'on peut distinguer sont la forêt.

la prairie , les cultures et les tourbières .

!-------------,....-----------~ Les forêts s ont caractérisées par une rapide consécutive à une averse .

Les courbes hypsométriques permettent de caractériser le relief.

Elles donnent une représentation de la répartition de la surface du bassin versant en fonction de l'altitude et renseignent sur sa pente moyenne.

Géotnétrie •Surface La surface du bassin versant à une influence directe sur les déMs des cours d 'eau qui le traversent Plus celle-ci est étendue, plus la quantité d'eau collectée et déversée dans les systèmes de collecte est importante .

Un petit bassin versant réagit en revanche plus rapidement à une averse qu'un grand bassin versant.

car les eaux se concentrent plus rapidement dans les cours d'eau en raison d'une moindre distance à parcourir.

•Forme Les bassins versants présentent des formes diverses, plus ou moins circulaires ou allongées .

Pour une même quantité de précipitations, le temps de concentration des eaux est plus important pour les bassins versants oblongs , entraînant des débits de pointe de crue plus faibles.

Les hydrologues utilisent l'indice de Gravelius pour caractériser la compacité d'un bassin versant donné , en comparant sa forme avec celle d 'un cercle.

Il est d 'autant plus important que le bassin versant est de forme allongée .

le terrain •Les sols Le sol joue un rôle primordial dans la circulation de l'eau au sein du bassin versant.

déterminant les volumes infiltrés, stockés ou qui ruissellent à sa surface.

L'eau ne s'infiltre que dans les sols poreux ou perméables .

La porosité d'une roche est liée à la présence de petits interstices entre les grains élémentaires de sa structure (espaces intergranula ires), qui peuvent accueillir de l'eau .

Les sols très compacts constitués de roches cristallines, caractérisées par une absence presque totale de pores, ne sont perméables que s'ils présentent des fissures .

Les roches sédimentaires présentent à l'opposé de nombreux pores et forment des sols meubles.

Ils sont d'autant plus perméables que la taille des particules qui les constituent est élevée .

Ainsi , les sols composés de graviers, de diamètre supérieur à deux millimètres, sont ceux qui laissent l'eau s'infiltrer le plus aisément Viennent ensuite les sables grossiers, les sables fins, le limon et enfin l'argile, dont les particules mesurent moins de cieux micromètres .

Cette dernière , bien que très poreuse, est imperméable car les interstices entre les grains sont si petits que l'eau est piégée en surface par un phénomène de tension superficielle.

Lorsque l'eau a pénétré le sol, elle circule dans les zones non saturées jusqu 'à atteindre les régions gorgées d'eau formant les nappes souterraines.

La capacité d'infiltration de l'eau dépend donc également de l'état de saturation du sol, elle diminue fortement lorsque le sol est déjà très humide suite à une première averse.

Les précipitations ruissellent alors directement sur la surface.

L'infiltration de l'eau varie également au cours d 'une averse .

En cas de forte pluie , la partie supérieure du sol est rapidement saturée en eau, et l'infiltration en profondeur n'est pas assez rapide pour lui permettre de s'écouler vers la nappe phréatique : il y a alors ruissellement.

Des croOtes de battance peuvent également entraîner des conséquences similaires.

Elles se développent particulièrement sur les sols limoneux, sous l'action des gouttes d 'eau qui viennent frapper le sol.

Sa texture est alors modifiée, la surface masse aérienne abondante, formée des branches et feuilles des arbres, arbustes et arbrisseaux qui la constituent En interceptant une partie des précipitations , la forêt diminue la quantité d'eau qui atteint le sol et régularise ainsi le débit des cours d'eau.

Les pertes d'eau par évapotranspiration sont importantes, notamment lorsque les longues racines des arbres atteignent les nappes d'eau profondes .

En contrepartie, elle augmente la quantité d'eau emmagasinée sur le territoire .

Sa frondaison préserve l'humidité du sol en créant de l'ombre et génère de nombreux débris végétaux.

qui se transforment en humus, augmentant les capacités de rétention d 'eau de la terre en surface.

Son réseau racinaire dense colonise et aère une épaisseur importante du sol, la rhizosphère, ce qui facilite les mouvements d'eau, même en profondeur .

Les prairies sont formées d'un tapis herbacé assez ras, dont les racines atteignent de faibles profondeurs .

Elles représentent un frein efficace à l'érosion et augmente les capacités de rétention d'eau du sol de manière très efficace : l'humus, issu dans ce cas du pourrissement des racines des multiples plantes annuelles qui la compose, ne s'accumule pas uniquement en superficie comme dans les forêts mais dans l'ensemble de la rhizosphère .

Les cultures ont un impact différent sur l'érosion en fonction du type de travail du sol, de la nature des plantes cultivées et de la taille des parcelles.

Ainsi , les cultures de maïs sur de très grandes parcelles sont un facteur important de ravinement De plus, le sol des champs est nu une partie de l'année ou comporte des végétaux à un stade de développement peu avancé.

Ces périodes coïncident sous nos latitudes au moment où les pluies sont les plus intenses, au printemps , aggravant la situation.

Enfin , les tourbières agissent comme de véritables éponges en mesure d'absorber de grandes quantités d'eau et limitent donc les crues.

• Les plans d'eau Les plans d'eau de surface fermés, comme des l•cs, étangs, mares, présents sur le territoire d'un bassin versant permettent de réduire les crues des cours d'eau et les risques d'inondations en jouant un rôle de stockage tempora ire.

GEmDN DU MSSIN VEISAllT Les bassins venants en Frlnce La France compte 7 grancls bassins versants, définis principalement autour des grands fleuves.

• Le bassin Adour-Garonne s'étend sur un cinquième du territoire national, couvre les régions Aquitaine et Midi­ Pyrénées et une partie de l'Auvergne, du Languedoc-Roussillon, du Limousin et du Poitou-Charentes.

Les cent vingt mille kilomètres de cours d'eau qui sillonnent ce bassin versant se déversent clans l'océan atlantique .

Les plus importants sont la Garonne, la Donlogne, l'Adour, la Charente.

• Le bassin Loire-Bretagne s'étend sur dix régions , totalement ou en partie et couvre près de 30 % du territoire, du massif central au mass~ armoricain, en passant par la plaine de la Loire.

Il rassemble les bassins versants de la Loire , le plus long fleuve français avec ses mille vingt kilomètres, qui couvre à lui seul plus du cinquième du territoire, de la Vilaine et de la multitude des cours d'eau côtiers de Bretagne et Vendée .

Il nourrit les eaux de l'océan Atlantique.

• Le bassin Rhin-Meuse s'étend sur tout ou partie de trois régions de l'est de la France , la Lorraine , l'Alsace et Champagne-Ardenne .

li est composé de sept mille cent kilomètres de cours d'eau , dont les principaux sont le Rhin, la Moselle et la Meuse .

Ses eaux se jettent dans la mer du Nord .

• Les bassins Rhône-Méditerranée et de Corse regroupent l'ensemble des cours d'eau qui alimentent la mer Méditerranée et couvrent un quart du territoire, sur 6 régions.

Les principaux cours d'eau sont le Rhône et la Saône .

Ce territoire est particulièrement riche en lacs et zones humides .

• Le bassin Seine-Normandie, couvrant près de 20 % du territoire national, est constitué du bassin versant de la Se/ne et des cours d'eau côtiers de Normandie , qui se déversent dans la manche.

Il est caractérisé par sa forte densité de population et la présence de nombreuses industries .

• Le bassin Artois-Picardie est le plus petit, il couvre partiellement les régions du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie.

Caractérisé par l'absence de grand fleuve, il est sillonné de rivières et petits fleuves côtiers.

Il est situé sur deux districts hydrographiques internationaux, principalement celui de l'Escaut qui s'étend sur la France , la Belgique et les Pays-Bas, et de la Meuse, par un de ses affluents, la Sambre .

la gestklll de l'eau en Fra1ce La première loi sur l'eau , votée le 16 décembre 1964, instaure une gestion globale de la ressource qui couvre l'ensemble de ces usages, au niveau du bassin versant L'intérêt de se référer à cette échelle géographique réside dans les liens qui unissent ses différentes composantes : les actions menées en amont telles les prélèvements, les pollutions ou les phénomènes climatiques qui s'y déroulent ont des conséquences sur l'aval.

Il est ainsi nécessaire de les envisager comme un tout avec l'ensemble des protagonistes concernés , pour optimiser les usages de la ressource et garantir un développement social et économique tout en protégeant le milieu aquatique .

Cette loi a notamment découlé sur la création de comités de bassin et d'agences de l'eau.

Les comités de bassins rassemblent l'ensemble des usagers de l'eau et acteurs de ce domaine : collectivités, administrations, industries , agriculteurs , associations ...

Ils élaborent les Schémas Directeurs d 'Aménagement et de Gestion des Eaux, les SDAGE, outils issus de la loi du 3 janvier 1992 qui décrète l'eau patrimo ine commun de la nation .

Ils décident également des grandes orientations des agences de l'eau, leurs organes exécutifs .

Ces agences perçoivent des redevances en fonction des prélèvements d'eau ou de sa pollution, redistribuées sous forme de subventions et prêts qui permettent le financement d'aménagements d'intérêt commun ou de recherches scientifiques, dans le but de préserver et d'économiser la ressource et de limiter sa pollution.

L'Union européenne a généralisé le principe de gestion par bassin versant en 2000, lors de la mise en place de la directive cadre pour l'action communautaire dans le domaine de l'eau, qui fixe comme objectif l'atteinte du bon état des eaux d'ici à 2015 .. »