Les bijoux parures et talismans

Mais c'est surtout à partir du Moyen Empire que les orfè¬vres donnent libre cours à leur imagination. Leur savoir-faire, qui n'a cessé de s'affiner au fil des siècles, est mis à pro¬fit dans la recherche d'une élégance de plus en plus raffi¬née. Ils savent incruster, gra¬ver, sertir, dorer, ciseler. Ils utilisent ce que la terre leur fournit à travers l'exploi-tation des mines de Nubie ou des montagnes du Sinaï : mé¬taux tels que l'or, l'électrum, l'argent ou le cuivre, ivoire importé de Nubie, pierres précieuses ou semi-précieu¬ses telles que le lapis-lazuli, l'agate, le quartz, la cornali¬ne, l'améthyste, l'onyx, le jas¬pe, le feldspath vert ou la turquoise du Sinaï. Ils inven¬tent même des couleurs qui n'existent pas dans la nature en colorant le verre. Une technique bien rôdée D es le Moyen Empire, âge d'or de l'orfèvrerie égyp¬tienne, les joailliers, qui occu¬pent le rang le plus élevé dans la hiérarchie sociale des ouvriers, rivalisent de finesse et de précision. Les tech-niques mises en oeuvre par ces artisans n'ont guère évo-lué. Seules les modes et la di-versité des matières pre-mières ont contribué à l'épa-nouissement de leur art. L'or et l'argent sont pesés sous forme d'anneaux par les scribes des temples ou du do-maine royal, avant d'être li-vrés aux artisans. La balance se compose d'un long man-che terminé par une tête de Maât, déesse de la vérité. Ce manche est pourvu d'un cou¬ teau métallique et d'un fléau auquel sont suspendus deux plateaux de poids égal. Pour procéder au pesage, le scribe préposé à cette tâche pose le fléau sur le couteau et, à l'ai-de de poids en forme de boeufs, s'assure que les deux plateaux sont à la même hauteur. Une fois que les arti¬sans ont pris possession de leur précieux chargement, ils regagnent leur atelier. Des simples parures en coquillage de l'époque prédynastique aux bijoux très sophistiqués du Nou¬vel Empire, l'orfèvrerie égyptienne connaît, au fil de l'histoire du pays, une évolution passionnante, sans cesse renouvelée grâce à l'imagination des artisans et à la maîtrise de techniques élaborées.