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Les conquistadors: À LA CONQUÊTE D'UN NOUVEAU MONDE

Publié le 27/11/2018

Extrait du document

• On présente souvent à tort ces «conquérants» (traduction du mot espagnol conquistadores) comme des rustres analphabètes. Certes, ils ne possèdent bien souvent qu’une culture superficielle et n’ont en général pas fait d'études universitaires (Cortès abandonne rapidement les cours qu'il suit à Salamanque). Mais, dans une société où la population est majoritairement illettrée, les conquistadors constituent un groupe plus alphabétisé que la moyenne, du fait même de la forte proportion de membres de la noblesse. Beaucoup savent lire et écrire, et plusieurs vont rédiger des ouvrages racontant leurs conquêtes. Certains apprendront même les langues indigènes.
Leurs motivations
• L'appât du gain constitue le moteur essentiel de l’aventure. À l'instar de Christophe Colomb, les conquistadors sont d’abord partis à
la recherche de montagnes d'or, et les trésors obtenus par Cortès et Pizarro ont contribué à enflammer les convoitises. Des mirages comme le mythe de l'Eldorado, poursuivi par de nombreuses expéditions dans les jungles de l'Orénoque, sont encore venus renforcer cette soif de conquêtes.
• Mais, autant que la fièvre de l'or, les conquérants ont été poussés par l'ambition d'accéder à une vie aristocratique, celle-là même qui leur était refusée en Espagne. Honneurs obtenus à la pointe de l'épée et reconnus par le roi, dont ils obtiennent des armoiries rappelant leurs services; vie noble menée au milieu de vassaux indiens : tels semblent avoir été les aspirations constantes des conquistadors.

Des moyens dérisoires
 
Ce sont ceux de l'époque : navires de faible tonnage, quelques chevaux, de rares canons, et plus d'armes blanches que d'arquebuses. Et que dire du nombre des conquérants : une poignée d'hommes, tout au plus. Cortès se confronte à l'Empire aztèque avec 600 soldats et marins.
Pizarro part à l'assaut de l'Empire inca dans les Andes accompagné de seulement 180 hommes et 37 chevaux.
• Il ne faut toutefois pas se fier à l'incroyable succès initial de Cortès et de Pizarro : durant les quelques décennies de la conquête, les expéditions naufragées, les débâcles massives, les massacres répétés
furent plus nombreux que les réussites. Plus de la moitié des Espagnols qui participèrent à la première expédition au Chili, sous la direction d'Almagro, n'en revinrent pas. Ce même Chili où, vingt ans plus tard, tous les compagnons de Pedro de Valdivia (les premiers conquérants de la région) furent massacrés.
L'enracinement
 
• Si de nombreux conquistadors ont connu une fin tragique, d'autres ont survécu à leurs aventures et se sont enracinés sur les terres conquises. Ils y ont notamment été incités par le système de l'encomienda, c'est-à-dire la juridiction accordée à un Espagnol sur une communauté d'indiens, en principe pour les évangéliser, dans les faits pour
 
les exploiter.
 
• L'obligation de résidence faite aux encomienderos (les détenteurs d'encomiendas), ajoutée au

LEURS ORIGINES GÉOGRAPHIQUES
 
Les conquistadors sont issus en majorité des régions pauvres de l'Espagne : Castille, Andalousie, pays Basque, mais surtout Estrémadure (c'est le cas de Cortès, Pizarro, Orellana, de Soto). Des étrangers de toute provenance se mêlent en petite proportion aux Espagnols : Portugais, aventuriers italiens, français, flamands, ainsi que quelques Allemands.

« contrôle de plus en plus étroit de l'administration royale sur les expéditions , a ainsi contribué à fixer progressivement les conquistadors sur les nouvelles terres d'Amérique.

• Certains , comme Cortés, en profitent pour se lancer dans les affaires en employant le formidable potentiel humain que représentent cdeurs» Indiens.

Mines, élevage , commerce : autant de secteurs lucratifs pour les conquistadors reconvertis, sans compter les charges publiques ou les pensions accordées par la Couronne .

Mariés à des Espagnoles ou à des indigènes , les conquérants d'hier font souche et se transforment peu à peu en colons .

En ce sens , on peut dire que les conquistadors sont les fondateurs des nouvelles sociétés créoles et métissées des Indes espagnoles .

I!INWil!tliM Considéré comme le plus bel exemple de conquistador, Hernan Cortés (1485-1547 ) est né en Estrémadure dans une famille de petite noblesse.

Il est le type même de l'hidalgo sans fortune en quête de de Après quelques mois d'études de droit à l'université de Salamanque, peu enclin à une carrière sédentaire , il s'embarque en 1504 pour les Indes espagnoles.

Après avoir participé , à Haïti puis à Cuba , aux campagnes contre les Indiens insoumis, il se marie et s'installe dans une vie de colon fortuné.

Mais la découverte du Mexique (et des richesses qu'il semble promettre) va changer son destin .

Le gouverneur de Cuba, Diego Velasquez , lui confie la préparation d'une expédition.

Le 18 février 1519, Cortés quitte Cuba et vogue vers les côtes mexicaines, enfreignant par-là même les ordres du gouverneur qui, tardivement alarmé de l'ambition de son protégé , veut le relever de son commandement.

• Les moyens dont dispose Cortés semblent ridicules : 11 navires , 16 chevaux, 2 interprètes, une centaine de marin s et quelque 500 soldats (même pas tous espagnols ) équipés de 14 canons et fauconneaux , et de la pacotille .

Mais les divisions des adversaires , leur terreur des armes à feu, l'ardeur des conquérants feront la différence .

• Après 1519 , la vie de Cortés se confond avec l'histoire de la conquête du Mexique, où il impose une habileté politique et des talents militaires hors pair.

Sa stratégie : négocier avec les Indiens, s'interdire tout pillage et ne livrer le combat qu'en dernier ressort .

Bien conseillé par son interprète et x altdotco .

maîtresse, doiia Marina (dite 111 Malinche), une Indienne de langue mexicaine cc offerte » par un cacique local , Cortés se fait des alliés parmi les peuples soumis par les Aztèques, et, avec beaucoup de ruse, parvient finalement à renverser un des plus puissants empires de l'époque .

• Au cours de l'année 1519, il fonde Veracruz et, après un raid épique à travers le pays, pénètre pacifiquement dans Mexico le 8 novembre .

L'empereur aztèque Modezuma fait bon accueil à ceux qu'il croit envoyés des dieux et contre lesquels toute résistance lui paraît impossible .

Au bout de quelques jours, Cortés se saisit par traîtrise de la personne de l 'empereur et commence à agir en maître du pays.

• Les deux années qui suivent sont émaillées de diverses péripéties qui voient Cortés perdre le contrôle de Mexico et être au bord de la déroute , avant de revenir assiéger la capitale aztèque à partir de mai 1521.lllui faut trois mois d 'assauts répétés pour prendre la ville qui, lorsqu'elle tombe le 13 août , n'est plus qu'un champ de ruines et de cadavres .

Le reste du pays est facilement conquis au cours des deux années suivantes .

• Cortés organise alors ses conquêtes .

Brièvement reconnu par Charles Quint comme gouverneur de la Nouvelle­ Espagne , il se consacre par la suite à ses affaires et à l'exploitation de ses domaines, non sans commanditer quelques voyages d 'exploration dans le Pacifique .

Il finit ses jours en Espagne et meurt près de Séville .

Ses restes sont transportés à Mexico , où il repose toujours .

FRANCISCO PIZARRO AU PÉROU elle est peut-être plus représentative du milieu des conquistadors espagnols .

Né en Estrémadure, Francisco Pizarro est l'un des fils naturels d'un hidalgo désargenté.

Élevé comme un petit paysan, il restera toute sa vie un illettré .

D 'abord soldat en Italie , il part aux Indes en 1502 .

Pendant vingt ans, rien ne le distingue de ses compagnons d'aventure .

• Établi à Panamà, il entend parler des richesses du pays inca .

En 1524 , associé à deux aventuriers -dont Diego de Almagro, également un soldat de fortune d'humble origine-, Pizarro organise des expéditions vers le Sud.

Elles lui permettent de découvrir et de mesurer la richesse et la puissance de l'Empire inca .

Mais , manquant de moyens pour le conquérir , notamment du fait de l'hostilité de l'administration locale , Pizarro va en Espagne et obtient de Charles Quint un ordre de mission pour mener l'opération et les pleins pouvoirs sur les pays conquis .

Almagro ne reçoit qu'un poste secondaire , ferment de querelles futures .

• De retour à Panama avec ses frères, Pizarro repart vers le Sud en janvier 1531 avec encore moins de moyens que Cortés , pour conquérir un pays plus vaste et plus difficile d 'accès.

Pourtant, en deux ans, il réussit par la ruse et par la violence à soumettre l'empire des Incas .

Il est vrai qu'à l 'époque ce dernier sort à peine d'une violente guerre civile .

• Reprenant la stratégie de Cortés, Pizarro réussit à pénétrer jusqu'au cœur du territoire inca.

Le 16 novembre 1532 , il invite l'empereur à lui rendre visite et le capture à la faveur d'une attaque surprise .

Le tout est réglé en moins d'une heure! Une rançon phénoménale est réclamée (et obtenue) , ce qui n 'empêche pas Pizarro de faire exécuter son prisonnier après un simulacre de procès , en juin 1533.

Quelques mois plus tard , en novembre , il entre dans Cuzco , la capitale de l'empire.

Enfin , en janvier 1535, la fondation d 'une nouvelle capitale , Lima , marque l'achèvement de la conquête du Pérou .

• Les années qui suivent sont marquées par la révolte d 'Almagro , qui s'estime lésé dans toute cette aventure.

Il sera finalement exécuté par l'un des frères de Pizarro, en juillet 1538.

Mais les partisans d 'Almagro ne désarment pas : le 26 juin 1541, ils donnent l'assaut à la maison de Pizarro , à Lima , et le tuent.

La guerre civile entre les partisans des deux camps se poursuit jusqu 'en 1548 , date à laquelle la Couronne se rend enfin maîtresse de la province.

AUTRES GRANDES FIGURES VASCO NUNEZ DE BALBOA Appartenant à la noblesse galicienne , Balboa (1475-1517 ) se distingue d 'abord en accompagnant Rodrigo de Bastidas, l'explorateur de la côte colombienne et de la côte septentrionale de l'isthme de Panama.

Il s'établit ensuite dans 111e d "Hispaniola.

Mais son nom demeure surtout attaché à la découverte du Pacifique , dont il atteint les rives le 25 septembre 1513 .

Grand meneur d'hommes et conquérant avisé , Balboa échoue totalement , en revanche , comme défricheur de terres.

Souvent poursuivi par ses créanciers, il doit même un jour , pour leur échapper , se cacher dans un tonneau! HERNANDO DE SOTO Hernando de Soto (1500-1542) mène, entre dix-huit et vingt-quatre ans, de nombreux raids en Amérique centrale.

Il accompagne Pizarro lors de la conquête du Pérou et rentre couvert d'or en Espagne, où il se marie .

Mais un conquistador peut-il se contenter d'une vie rangée? Pas Soto , en tout cas.

Il monte alors l'une des plus grosses expéditions de l'histoire de la conquête.

Un m illier d'hommes partent de Cuba en mai 1539 à la conquête de la Floride.

Trois ans plus tard , ayant parcouru l'Est amér icain jusqu'au Mississippi , Soto meurt de fièvre sur les bords du fleuve.

FRANCISCO DE ORELLANA Francisco de Orellana (1511-1546), un ami d'enfance de Francisc o Pizarro, quitte l'Espagne à dix-sept ans et participe à la conquête du Pérou.

En 1538 , i l part avec la forte expédition de Gonz alo Pizarro à la recherche de l'Eldorado.

Envoyé en mission de ravitaillement à la tête de quelques dizaines d 'hommes , Orellana se détache du gros de la troupe et effectue la descente d'un grand fleuve de la forêt amazonie nne, le Napo.

L'aventure dure trois ans, émaillée de renco ntres avec d es tribus plus ou moin s hostiles .

L'une d'elles , les Concapayaras , est approchée en juin 1541.

Ce sont, diront les resc apés, de grandes femmes blondes , nue s, aux cheveux tressées ; armées d 'arcs et de flèches , elles livrent de durs combats aux Européens , et c'est à elles que le grand fleuve doit son nom :Amazonas (Amazones ).

Quelqu e temps plus tard , Orellana et ses hommes atteignent l'Atlantique , terme de leur extraordinaire périple.

Revenu en Espagne , où il se marie , Orellana organise une nouve lle expédition quelques années plus tard : 400 hommes à bord de 4 navires appareillent en mai 1544.

Objectif : remonter l'Amazone .

L'aventure tourne à la catastrophe , à l 'hécatombe même , du fait de la faim et d es maladies.

Orellana lui-même meurt quelque part entre le Brésil et le Venezuela .

Il n'y aura que quelques survivants, dont la femme d 'Orellana, qui l'avait accompagné dans cette folle aventure .

GoNZALO IIMENEZ DE QuESADA Jiménez de Quesada (1509-1579), né à Cordoue , est un jurist e , diplômé de l'Univers ité.

Aprè s un début de carrière à Grenade, il est nommé juge militaire à Santa Marta, sur la mer des Antilles.

En 1536 , à la tête de 600 hommes et d 'une centaine de cavaliers, il est chargé d'aller reconnaître les sources du rio Magdalena .

Dépassant l'objectif de sa mission, il entreprend une escalade des Andes qui l'amène (alors même qu'il a perdu les deux tiers de ses hommes) dans la région de l'actuelle Bogota , où il réalise un formidable butin.

En 1569, alors qu'il est âgé de soixante ans, Jiménez de Quesada organise une nouvelle expédition qui lui permet de parvenir jusqu'à l'Orénoque .

De retour avec seulement 25 rescapés, malade et à dem i ruiné, il se retire pour écrire le récit de ses aventures.

Il meurt de la lèpre à quatre-vingts ans, âge inespéré pour son temps et au regard de ses aventure s.. »

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