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Les controverses

Publié le 22/02/2012

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Victorieuse, la Coalition initie en Irak des recherches d'ADM… infructueuses. Des questions cruciales posées avant la guerre resurgissent : Pourquoi avoir imposé le respect de résolutions onusiennes à l'Irak, et non aussi à Israël ? L'Irak s'est-il doté d'ADM ? Dans l'affirmative, les a-t-il finalement détruites ou cachées en Irak ou dans un pays voisin, telle la Syrie ? Dans la négative, la guerre, dont certains contestent la légalité, était-elle inutile ? Les rapports présentés pour justifier ce conflit étaient-ils fondés ? Les services de renseignements américains (Defense Intelligence Agencies) – FBI, National Intelligence Estimate (NIE) - et britanniques ont-ils failli ou trompé les dirigeants ? Les opinions publiques ont-elles été manipulées par les responsables publics ? Fallait-il poursuivre les missions des inspecteurs en désarmement de l'ONU ? Evitons d'abord toute équivalence morale entre une dictature, l'Irak, et la seule démocratie du Moyen-Orient, Israël. Ensuite, les résolutions relatives au désarmement de l'Irak émanent du Conseil de sécurité de l'ONU et ont donc une valeur contraignante, ce que n'ont pas celles adoptées par l'assemblée générale relatives à Israël. Ensuite, la Charte de l'ONU interdit aux Etats le recours « à la menace ou à l'emploi de la force », sauf cas de légitime défense face à une attaque armée. Le Conseil de sécurité l'autorise en « réponse collective à une menace ou atteinte pour la paix ou un acte d'agression ». Adoptée le 8 novembre 2002, la résolution 1 441 dudit Conseil exige que l'Irak collabore « immédiatement, inconditionnellement et activement » avec les inspecteurs en désarmement à peine de « conséquences graves ». Pour la France, la Russie et la Chine, cette résolution exclut le recours automatique à la force et habilite ledit Conseil à réagir à un manquement irakien en étudiant un rapport desdits inspecteurs. Selon les Etats-Unis, tout Etat peut informer ledit Conseil, et si celui-ci s'avère inefficace, ledit Etat peut se défendre contre la menace irakienne ou faire respecter ladite résolution. Celle-ci constitue donc une base légale à une action militaire. D'autant qu'elle renvoie à de précédentes résolutions : la 660 (2 août 1990) exige le « retrait immédiat et inconditionnel de l'Irak » occupant le Koweït, la 678 (29 novembre 1990) autorise la guerre du Golfe, et la 687 (3 avril 1991) subordonne son cessez-le-feu au désarmement de l'Irak. Et certains de rappeler que le conflit au Kosovo, auquel la France et l'Allemagne ont participé en 1999, a débuté sans aval dudit Conseil. De plus, c'est la pression constituée par le déploiement militaire de la Coalition au Moyen-Orient, et non la diplomatie, qui conduit Saddam Hussein à reconnaître la détention d'armes, et à les détruire, tout en occultant certaines activités. Ainsi, après la victoire, des chercheurs irakiens révèlent comment ils ont caché aux inspecteurs en désarmement leurs recherches, notamment nucléaires. Le 25 mai, selon le Telegraph, des militaires britanniques ont découvert les plans d'un missile d'une portée d'environ 1 000 Km, alors que l'Irak devait respecter une portée d'au plus 150 Km. Initié en 1999, ce programme mené sous le contrôle direct du raïs, allait débuter sa mise au point. Enfin, le 29 mai, la BBC, annonce que Downing Street a « gonflé » le rapport d'expert officiel publié en septembre 2002 sur la menace des ADM irakiennes. Le Dr David Kelly, expert anglais du désarmement en ADM auprès du ministère britannique de la Défense, est soupçonné d'avoir informé la BBC. Le 25 juin, le secrétaire au Foreign Office, Jack Straw, admet que le dossier britannique sur l'arsenal de Bagdad, présenté en février 2003, est « embarrassant », mais il défend le dossier de septembre 2002 sur l'Irak. Selon lui, la menace irakienne n'a pas alors été qualifiée d'« imminente » ou « immédiate », mais « actuelle et sérieuse ». Il récuse que la mention du délai de 45 min pour déployer des ADM ait été inscrite au dernier moment dans le rapport. Sont aussi émis des doutes sur la véracité de la filière nigérienne d'approvisionnement irakien en uranium.

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