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Les forêts de France

Publié le 30/12/2018

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d'œuvre destiné à la construction navale. À partir de la fin du xvnr siècle, elle servit à alimenter les forges en charbon de bois. Aujourd'hui, 90 % de la surface boisée est plantée en chênes rouvres, exploités par la sylviculture (bois d'ébénisterie, de menuiserie...). Comme toutes les grandes forêts de plaine, Tronçais regorge d'une faune de grands animaux (cervidés, sangliers...), d'oiseaux et de gibier plus modeste (lièvres, bécasses), qu'une pratique raisonnée de la chasse empêche de proliférer.

 

« La forêt de Fontainebleau Au sud-ouest de Paris, la forêt domaniale de Fontainebleau s'étend sur 20000 hectares.

Située à un carrefour bioclimatique (régime océanique tempéré, avec des influences continentales

et méditerranéennes), elle présente une immense diversité écologique : près de 6000 espèces végétales et plus de 6000 espèces animales. Chênes, hêtres, pins sylvestres

(introduits au début du xixe siècle), bouleaux, bruyères, chaos rocheux, landes sablonneuses... composent des paysages d'une beauté saisissante, qui font de ce qui était jadis un domaine de chasse royale un espace de loisirs pour les randonneurs, cavaliers, cyclistes, varappeurs... Ces activités s'inscrivent dans un massif forestier

 

géré par l'Office national des forêts (ONF) dans le but d’assurer une production sylvicole régulière.

 

* La forêt landaise

Dans une France majoritairement boisée dans ses parties orientale, méridionale (Sud-Est et Pyrénées) et centrale (Massif central), les Landes font figure d'exception : elles constituent, dans une zone atlantique assez peu boisée, la plus vaste forêt d'Europe de l'Ouest (935000 hectares au total).

Implantées sur des sols acides, sablonneux et ingrats à partir de la fin du xviir siècle, elles sont presque exclusivement composées d'une espèce de résineux : le pin maritime (ou pin des Landes). Les plantations de pins effectuées au cours du xix\" siècle s'inscrivent dans une politique de reboisement des landes

 

à sols pauvres (Sologne, Champagne pouilleuse) et de lutte contre l'érosion littorale (fixation des dunes). Exploitée pour la résine et le bois destiné aux traverses de chemin de fer ou aux poteaux télégraphiques, la forêt landaise produit aujourd'hui du bois d'œuvre et du bois de trituration (fabrication de pâte à papier).

Les forêts qe montagne

 

Les forêts des montagnes françaises présentent deux étages boisés successifs, où la répartition des essences est soumise aux aléas de l'altitude et du climat : exposition nord/sud, contrastes thermiques entre le jour et la nuit durée des enneigements, pluviosité plus ou moins grande, force des vents... L'étage montagnard commence entre 600 et 800 mètres pour les versants exposés au nord, vers 1200 mètres pour ceux exposés au sud. Il mêle généralement des feuillus (chêne, hêtre) et des résineux (pin sylvestre, sapin, épicéa). L'étage subalpin est le domaine des résineux (variétés précédentes, mélèze, pin à crochets...).

 

On trouve d'importantes hêtraies-sapinières dans les Vosges, le Massif central et le Jura où, en altitude, des pineraies de pins à crochets résistent aux grands froids des crêtes.

Dans les Pyrénées, plus on s'élève, plus les hêtres cèdent la place aux sapins, aux pins sylvestres et, enfin, aux pins à crochets. Le même phénomène s'observe dans les Alpes, où la présence des conifères en altitude dépend de l'humidité et de la sécheresse : épicéas au nord-ouest, mélèzes, pins à crochets et pins cembros au centre et à l'est, pins sylvestres au sud. En Corse, on rencontre des pins laricios.

 

* La forêt de la loux

 

Sur plus d'un quart d'un massif forestier de 10000 hectares couvrant les pentes entre le premier et le second plateau du Jura, la forêt domaniale de la Joux est le type même de la sapinière. À une altitude comprise entre 600 et 900 mètres, le climat montagnard est favorable au développement du sapin pectiné, essence robuste et spectaculaire, qui peut dépasser les 300 ans et les 50 mètres de hauteur.

 

Les sapinières de la Joux ont commencé à être exploitées à partir du xvn' siècle ; elles étaient alors très prisées pour la fabrication de mâts.

« survivance d'une époque où le climat était beaucoup moins sec et chaud.

Ce microclimat frais, qui fait voisiner hêtres et érables avec des essences plus spécifiquement méditerranéennes (ifs, chênes pubescents, houx ...

), est lié à la présence d'une falaise rocheuse au nord.

Celle-ci abrite une grotte (une « baume») où la légende veut que Marie-Madeleine, repentie, se soit retirée après avoir débarqué aux Saintes-Maries-de-la-Mer.

LES FORÊTS FRANÇAISES TROPICALES Dans le domaine forestier, les départements et territoires d'outre-mer apportent à la France leur spécificité tropicale ou équatoriale.

la superficie de la Guyane est occupée, à 97 %, par une forlt dense équatoriale- en fait, un morceau de l'immense forêt amazonienne, qui couvre une large partie de l'Amérique du Sud.

Forêt humide, sempervirente (sans saison végétative), elle est composée d'arbres à feuillage persistant ; les conifères y sont absents.

Elle est séparée du littoral par des zones de savane marécageuse et, sur la côte même, par environ 700 km' de mangroves.

LES ANTILLES • A la Guadeloupe, boisée sur 39% de sa superficie, seule la partie volcanique de l'ile, Basse-Terre, est couverte de forêts.

les pentes de la Soufrière (1 467 mètres) présentent au-dessus de 250 mètres d'altitude, une forêt tropicale dense, humide et luxur ia nte , avec des sous-bois de fougères arborescentes.

Au-delà de 1 000 mètres, dans une atmosphère saturée d'humidité, soumise aux vents alizés, la végétation s'amenuise.

Au-dessous de 250 mètres, sur la côte, on trouve une forêt sèche d'arbres à feuilles caduques, dominée par le gommier rouge.

Une partie des plaines littorales est envahie par le palétuvier, arbre roi de la mangrove.

• la Martinique est boisée à plus de 40 %.

le nord de l'ile, volcanique et très montagneux, est le domaine de la forêt humide, comparable, dans ses caractéristiques, à celle de la Guadeloupe.

le sud, plus sec, est pauvre en forêts -dégradées, elles ont été remplacées par une végétation de broussailles et de savanes arbustives.

LA IUUNION Boisée sur 35 % de sa superficie, la forêt dite de bois de couleur (du type forêt tropicale humide) couvre les pentes des différents volcans de l'ile (piton des Neiges, piton de la Fournaise).

Elle porte ce nom en référence à la grande variété de couleurs du feuillage et du tronc des arbres que, pour certains, on ne trouve qu'à la Réunion : le tan rouge, le bois noir des Hauts, le bois d'oiseaux.

LA Nouvnu-CA11ooNIE Sur Ille principale de Nouvelle­ Calédonie, ou Grande Terre, le boisement originel (1500 av.

J.-C) couvrait les trois quarts de la superficie, avec une différenciation entre la forêt humide, sur le versant nord-est et la forêt sèche, sur le versant opposé.

Surexploitée, cette forêt a été dévastée, notamment par le bétail, les incendies délibérés et les nécessités de l'exploitation minière à ciel ouvert.

C'est tout récemment qu'un intérêt s'est manifesté pour sauvegarder des arbres uniques en leur genre (kaori géant) et des plantes recherchées pour leurs vertus médicinales.

VIE ET MORT DE LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE la forêt française est à la fois une source de richesses, dont la sylviculture tire parti, et un milieu fragile, qui est soumis à des perturbations menaçant son équilibre.

L'EXPLOITATION DE LA FORfT On appelle sylviculture la culture de la forêt c'est-à-dire l'ensemble des actions raisonnées de l'homme sur les peuplements forestiers, pour en assurer le développement, la régénération et l'exploitation économique.

Dans une forêt « cultivée », les peuplements forestiers sont répartis en parcelles (chacune d'elles couvrant plusieurs hectares).

li existe trois façons d'assurer la production forestière.

• Les futaies Dans le régime de la fut11ie, les arbres se régénèrent par les graines (reproduction sexuée), qui proviennent des arbres en place, ou par semis et plantations.

la futaie, qu'elle soit régulière (arbres du même âge) ou jardinée (arbres d'âges différents), pure (une seule essence) ou mixte (plusieurs essences), permet d'obtenir du bois d'œuvre à partir des fûts (grumes) ; c'est un bois de qualité et de bon prix, vendu pour le sciage, le tranchage, le déroulage et fournissant les matières premières pour l'ameublement, la construction, l'emballage ...

le bois du houppier (partie supérieure de l'arbre), de moindre valeur, est destiné au chauffage ou à la trituration.

le régime de la futaie concerne près de la moitié de la superficie forestière française.

• Taillis et taillis sous futaie le régime du taillis consiste à renouveler les arbres (feuillus) par reproduction végétative : on taille L'ORGANISATION ADMINISTRA TIVE DE LA FORh la forêt française se distingue en ce qu'elle est pour près des trois quarts de sa superficie, la propriété de particuliers (autour de 4 millions).

leurs possessions sont très diverses, notamment sur le plan des surfaces.

Cette forêt privée est structurée par des organisations professionnelles de gestion, d'information et de développement, mises en place dans la seconde moitié du 'IX siècle.

les forêts publiques se répartissent entre forêts domaniales, propriétés de l'État (plus de 10% de la surface boisée en France métropolitaine) et forêts communales (plus de 15 % de la forêt française, en surface).

l'État possède plus de 1 500 forêts, couvrant moins de 2 millions d'hectares -un ensemble géré par l'Office national des forêts (ONF), qui en exploite les ressources.

Sur les 36000 communes du pays, presque un tiers est propriétaire de surfaces forestières, surtout dans l'Est (Vosges, Doubs, Jura, Hautes-Alpes), le Massif central et les Hautes-Pyrénées.

la forêt communale est généralement plus réduite que la forêt domaniale - 225 hectares de superficie moyenne contre 1 200 hectares ; I'ONF collabore à sa gestion.

• Vent, gel, sécheresse Régulièrement -en moyenne, une quinzaine de fois par siècle-, des vents violents soufflent en tempête (plus de 100 km/h) et entraînent d'importantes chutes d'arbres -elles se chiffrent en millions de mètres cubes.

Au cours des vingt dernières années, la France a connu des tempêtes dévastatrices : celles des 26 et 28 décembre 1999, au cours desquelles presque toute la métropole fut touchée, avaient été précédées par des phénomènes analogues en 1982 (Massif central), 1984, 1987 (Bretagne) et 1990.

l'importance des dégâts est proportionnelle à la durée des épisodes tempétueux (trois jours en 1982) mais aussi aux pointes de vitesse du vent : ainsi, le 15 octobre 1987, la Bretagne a subi un véritable ouragan, avec des vents atteignant 200 km/h -vents de force 12 sur l'échelle de Beaufort, c'est-à-dire le degré le plus élevé ; à un tel niveau d'Intensité, les paysages se retrouvent complètement modifiés par les dévastations.

les épisodes de froids hivernaux exceptionnels provoquent également des dégâts, entraînant la mort d'arbres ou leur affaiblissement.

De la même façon, une sécheresse prolongée affecte la végétation forestière, qui subit alors un stress violent dû au manque d'eau, et multiplie les risques d'incendie.

f-------------1 Affaiblissant l'arbre, elle a aussi régulièrement le bois pour obtenir des rejets de la souche.

Ici, pas de fûts ni de grands arbres, mais des tiges de diamètre modeste, fournissant du bois de chauffage et de trituration.

A l'époque où l'on se chauffait au bois, le taillis approvisionnait une part importante de la population française.

Aujourd'hui, sa faible valeur économique fait qu'il ne représente que 10% de la surface sylvicole.

le taillis sous futaie, qui combine les deux régimes précédents, était le mode d'exploitation prédominant dans la France rurale des xvr-XIX' siècles, mais il tend à régresser au profit de la futaie, plus rémunératrice.

• G�st�s du fonsti�r Ils s'articulent autour de deux grands axes : les coupes et les travaux.

les coupes interviennent aussi bien pour la récolte de bois (coupes de régénération) que pour l'amélioration des végétaux (suppression des sujets les moins beaux.

diminution de la densité d'un peuplement pour permettre aux arbres conservés de grossir ...

).

les travaux regroupent toutes les autres activités : élagage, dégagement des semis, drainage des sols -autant de gestes qui assurent une bonne croissance des arbres.

lES SOUFFRANCES DE LA FORfT la végétation forestière est exposée à des aléas et à des accidents, certains traditionnels comme les phénomènes climatiques exceptionnels, d'autres plus contemporains (maladies endémiques, pollutions et pluies acides responsables de dépérissement).

des effets à long terme, car elle favorise les maladies et attaques d'Insectes ravageurs.

les essences méditerranéennes sont les mieux armées pour lutter contre le manque d'eau qui, dans les cinquante dernières années, s'est fait particulièrement sentir en 1949, 1955, 1959, 1976 (« l'année de la sécheresse n), 1983, 1988, 1998 et 2003 («l'année de la canicule>> ).

Enfin, rappelons que, chaque été, la forêt française -surtout dans les régions méditerranéennes -vit sous la menace des incendies (voir encadré).

• Attaques d'insedes et de champignons En France, les attaques d'insectes contre la végétation forestière prennent rarement une tournure catastrophique.

Cela s'explique sans doute par la grande diversité des essences.

La seule catastrophe écologique de ce type a eu lieu dans les années 1960-1970, en Provence, où une cochenille a provoqué la destruction d'environ 100 000 hectares de pins maritimes.

LES INCENDIES DE FOR�T Chaque été, des dizaines de milliers d'hectares de la forêt française partent en fumée.

les incendies affectent principalement la zone méditerranéenne (Provence, Côte d'Azur, Corse).

le phénomène est ancien ; le massif forestier de l'Esterel, par exemple, a été entièrement détruit au début du XVI' siècle et au milieu du XVI Ir siècle, puis pour moitié, entre 1838 et 1840.

D'autres zones géographiques peuvent être touchées par les incendies, selon les conditions climatiques (sécheresse et vent).

Ainsi, des incendies ont affecté le Grand Ouest (Bretagne, Pays de la loire, Manche) au cours de l'été 1976 (88 000 hectares incendiés).

Mais les plus catastrophiques sont ceux Certains arbres sont exposés à des pullulations néfastes : la chenille processionnaire du pin sévit dans tout le sud de la France, notamment dans les landes, la Gironde, sur la côte atlantique, dans l'Aude et les Bouches-du-Rhône.

Plus redoutables et plus récentes sont les malad ies cryptogamiques, dues à des champignons parasites qui colonisent et détruisent une essence de prédilection.

l'orme a presque entièrement disparu d'Europe occidentale, décimé par un champignon microscopique transporté par un coléoptère (scolyte) : des vagues d'épidémies se sont succédé depuis les années 1920, réactivées vers 1970 par une nouvelle souche du champignon, d'origine américaine et plus agressive.

A partir de la fin des années 1950, le châtaignier a souffert de l'action dévastatrice de deux champignons (chancres) qui ont fait régresser les châtaigneraies.

Un mal analogue (chancre coloré) affecte les platanes, surtout dans le Sud-Est, à partir de Marseille.

Pour toutes ces maladies, les traitements sont lourds, onéreux et décevants pour ce qui est des résultats.

• Pollutions et pluies acides Depuis les années 1970-1980, des observations sur le terrain ont mis en évidence un phénomène de dépérissement Gaunissement perte de feuillage ...

) particulièrement sensible dans l'est de la France pour les résineux (notamment dans le massif des Vosges).

Une des raisons avancées pour expliquer l'ampleur des dégâts est la pollution atmosphérique, que l'expression de pluies acides a popularisée.

En fait toutes sortes de polluants sont susceptibles d'altérer le développement des essences forestières : aussi bien les polluants acides, sulfuriques ou nitriques, que les gaz à effet de serre.

Aujourd'hui, s'il est difficile de mesurer l'effet à long terme du réchauffement climatique sur les arbres, on peut simplement supposer qu'il ne se fera pas sans bouleversements profonds de la forêt française.

qui ont ravagé les landes en 1947 et 1949, causant la destruction de 390 000 hectares de pinèdes et la mort de 82 personnes.

Aprés un incendie, la forêt et son écosystème se reconstituent progressivement, sauf si le feu revient trop souvent Dans ce cas, la forêt se dégrade et dégénère en maquis de plus en plus ras, ce qui favorise l'érosion des sols.. »

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