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Les noces du comte d'Artois et de Marie-Thérèse de Savoie

Publié le 30/08/2013

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Contrairement à d'autres mariages princiers, celui du comte d'Artois n'a pas été négocié longtemps à l'avance. Le jeune Charles-Philippe — il a seize ans — a tout d'abord été promis à Louise Adélaïde, la charmante fille du prince de Condé. Mais ce dernier a mé¬contenté Louis XV en se mê¬lant d'un problème opposant des magistrats et le roi. Bien qu'il ait fait amende honora¬ble, le souverain a décidé de trouver un autre parti au cadet de ses petits-fils. Lequel en est fort marri. Mais les désirs du roi sont des ordres... Comme son frère Provence avec Marie-Joséphine, le comte d'Artois convolera avec une princesse de la puissante Mai¬son de Savoie, Marie-Thérèse.

« est d'usage que les jeunes mariés de la famille royale se rencontrent pour la première fois.

En présence du roi, du dauphin Louis et de Marie-An­ toinette, du comte et de la comtesse de Provence, Marie­ Thérèse fait solennellement sa révérence.

Sans faux pas.

Louis XV la relève et l'embras­ se affectueusement, avant de la confier à Charles-Philippe, désormais son époux.

Le 16 novembre, l'union de Charles-Philippe d'Artois et de Marie-Thérèse de Savoie est célébrée avec faste au château JAMAIS REINE Le comte Florimond Mercy d'Argenteau, ambassadeur à Versailles et célèbre commère de la Cour, fait un sort définitif à la pauvre Marie-Thérèse, dont il dresse un portrait cruel.

« Un visage maigre, un nez fort allongé et désagréablement terminé , une physionomie irrégulière, sans agrément et des plus communes( ..

.

).

Ce qu 'il y a de plus fâcheux encore chez cette princesse, c'est la disgrâce de son maintien, sa timidité et son air embarrassé ; elle ne sait prononcer une parole, quelque soin que prenne sa dame d'honneur à lui suggérer ce qu'il y aurait à dire dans les occasions.

» L:ambassadeur de l'impératrice Marie-Thérèse d ' Autriche est tout aussi sévère.

Louis XV, plus diplomate, trouve que la jeune a une belle peau et une gorge parfaite ...

Après une existence effacée, la comtesse d'Artois mourra en exil, en 1805, près de vingt ans avant que Charles X ne monte sur le trône.

Elle ne sera jamais reine de France, mais donnera le jour aux derniers Bourbons en ligne directe de la branche aînée, les ducs d'Angoulême et de Berry.

de Versailles.

Le banquet de noces se déroule dans le nouvel Opéra, inauguré trois ans plus tôt, à l'occasion du mariage du dauphin Louis et de Marie-An­ toinette.

C'est la favorite de Louis XV, la comtesse du Barry, qui s'est occupée de former la Maison du jeune couple, de pourvoir la corbeille de noces, de veiller à l'organisation et au bon déroulement des festivités.

Pendant le repas, le protocole, qui ne prévoit de sièges que pour les membres de la famille royale, lui impose de se tenir debout.

Dans sa spectaculaire robe de satin blanc aux reflets argentés, fièrement campée en face du roi, affrontant avec hau­ teur les regards de l'assemblée, elle parvient cependant à éclip­ ser toutes les dames présentes ! Et ce n'est certes pas Marie­ Thérèse -elle fait montre d'emblée d'un effacement total aggravé d'un mutisme obstiné -qui pourrait rivaliser avec sa beauté et sa gaieté.

Le marié ne cache pas sa déception Le mémorialiste Louis de Bachaumont n'est guère sensi­ ble à ces joutes féminines.

li est davantage frappé par le « mécanisme admirable» du surtout de table, œuvre du machiniste Arnault.

« Le milieu était une rivière qui a coulé pendant tout le repas avec une abondance intarissable ; son cours était orné de petits ba­ teaux et autres décorations des mouvements d'une rivière, et les bords représentaient tout ce qui peut les rendre agréables.

» Après le festin, les invités assis­ tent à la représentation d'Erme­ linde et au défilé de quatre cents grenadiers à cheval sur la scène de l'Opéra .

Puis, les mariés ouvrent le bal tradition­ nel.

Chacun ne peut alors que constater une triste évidence.

La comtesse d'Artois danse sans plaisir et sans aucune grâ­ ce.

Charles-Philippe, beau gar­ çon et grand amateur de jolies femmes, ne peut s'empêcher de montrer quelque impatien­ ce devant cette épouse qui se meut sans aucune élégance, n'a aucun talent pour la conversa­ tion et ne peut même pas faire office de bel ornement ! Lui qui était si enthousiaste à la pers­ pective de convoler avec la pétillante princesse de Condé remâche son désappointement.

De son côté, Marie-Antoinette a beau faire de son mieux pour tenter d'égayer sa nouvelle belle-sœur, elle se heurte à la plus entière réserve .

Après les festivités, le futur Charles X quitte incontinent Versailles pour aller se consoler à Paris auprès de sa maîtresse, la blonde Rosalie Duthé .

Les courtisans, incorrigibles mau­ vaises langues, en font aussitôt un bon mot: « Le prince ayant eu une indigestion de "gâteau de Savoie" vient prendre "Duthé" à Paris.

». »

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