Les noyades de Nantes (1793-1794)

« Les noyades de Nantes Un aspect de la Terreur 1793-1794 En automne 1793, la France doit faire face à une situation militaire difficile; ses frontières sont menacées par l'Au­ triche et la Prusse; elle doit aussi ré­ primer la révolte royaliste des chouans, qui gagne non seulement la Vendée mais aussi tout l'ouest de la France.

En octo­ bre 1793, la Convention envoie à Nan­ tes un révolutionnaire fanatique, Jean­ Baptiste Carrier.

La ville de Nantes éprouve une disette par suite de l'"msécurité des routes; elle est le théâtre de nombreux complots royalistes, de scènes· d'anarchie et d'"msurrcctions antirépublicaines.

Jean­ Baptiste Carrier, alors âgé de 37 ans, procède à de nombreuses arrestations; bientôt, les prisons de la ville sont plei­ nes.

Carrier décide d'accélérer la procé­ dure judiciaire d'une manière expéditive.

n fait entasser dans une barque des prê­ tres condamnés; lorsque le bateau sc trouve au milieu de la Loire, une trappe s'ouvre ct l'embarcation coule avec tout son chargement humain.

Satisfait de la rapidité de cette forme d'exécution, Car­ rier devient le spécialiste des noyades.

Plusieurs fois, sur son ordre, la Loire engloutit ainsi des prisonniers.

Carrier a même l'idée un jour de lier un jeune homme ct une jeune fille, suspects de royalisme, et de les précipiter dans la Loire; il appelle cc genre de supplice le «mariage républicain»! Carrier pratique les noyades à Nantes entre le 8 octobre 1793 ct le 8 février 1794, date à laquelle il est rappelé par la Convention à la suite de plaintes contre l'horreur de la répression.

n est jugé le 25 novembre 1794 ct le Tribunal révolu­ tionnaire de Nantes le condamne à mort le 16 décembre 1794 pour cruauté excessive.

L"HISTOIRE VIVANTE UM MYGM IIU4! par tut contemporain: •A 9 heu rtl du 110lr, les mallleunux forent conduits de l'entrtJN't aux bateaux, au nombrt d'envi­ ron cinq centl.

Plrulftn meneurr de la com­ pagnie Marat (ainsi nomme-t-on le6 rbolll­ tlonnalrtl) dévalisaient les vlctlmn à bord, et les marlnierr ln pillaient encort à fond de cale.-On leur fit prendre le large, la IOUJK1I1e 1'mnrlt, les prlsonnlerr crlaient mllértcorü ..

Portrait de Carrier daM la Biop'aphie nou­ velle des eontempormns (1821): •C'était un homme de taille haute et un peN courlll; U par­ tait cette chevelllrt nolrt et gras1e que les tyrans papulalrn avalent mis à la ~PUNk; 10n gnte était forr:l, brruque et menaçant; 1a 1101% dun et rauque; 1a prononciation, forte et pn­ clplth; Il avait l'œil petit et hagard, le teint basané, l'air 1ombn, commun etflroce.•. »