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Les Pays-Bas et la mer

Publié le 19/10/2010

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Pour les Néerlandais, la mer est la vieille ennemie que sans relâche ils combattent avec ténacité depuis des siècles ; la moitié de leur territoire ne serait-elle pas inondée sans la protection des digues ? Mais la mer, qui leur est si familière, est aussi pour eux une amie, presque une complice : n'a-t-elle point fait la puissance de leur flotte marchande et assis la prospérité de leur empire colonial au temps du « Siècle d'Or « ? N'est-elle pas responsable aujourd'hui de l'étonnante fortune de Rotterdam, premier de tous les ports du monde ?

 

  • I. — LA MER ENNEMIE.

 A. Digues et polders.  B. Zuiderzee et Plan Delta.  C. Des handicaps pour la navigation.

  •  II. — LA MER AMIE.
 A. Rappel historique ; la flotte néerlandaise.  B. Les ports et leur trafic.  C. Rotterdam, premier port du monde.

 

« • Le « Plan Delta » qui intéresse la zone des estuaires communs du Rhin, de la Meuse et de l'Escaut, a été conçupour éviter le retour de catastrophes comme celui de 1953.

Il consistait à barrer les bras de mer par de digues, quiseraient plus efficaces que les multiples défenses existantes, longues de 1 000 kilomètres ! Les eaux fluvialess'écoulent vers la mer à marée basse par le jeu d'écluses ; un lac d'eau douce a été conservé pour répondre auxbesoins de l'agriculture.Commencée en 1960, la réalisation s'achève en ce moment même ; elle va de pair avec tout un desseind'aménagement du territoire, visant à améliorer les rendements agricoles, à développer l'industrialisation et à faciliterles communications.

La Zélande, naguère zone isolée et économiquement quelque peu attardée, devient ainsi le «Delta d'Or ».

Mais il ne s'est pas agi ici de conquérir de nouveaux polders ; l'objectif était de préserver les îles etaussi d'interdire la remontée des eaux salées vers l'intérieur: celles-ci en effet, par le jeu des marées, pénétraientprofondément sous les digues fluviales et menaçaient dangereusement les rendements de l'agriculture. C.

Des handicaps pour la navigation.La mer du Nord, « plate, grise, fuyante et moutonnante », comme la voyait Eugène Fromentin à travers les peintreshollandais, n'est pas une mer facile : de faibles profondeurs (les « bancs » à proximité des côtes) gênent les grosnavires modernes à fort tirant d'eau ; des courants irréguliers parcourent les eaux, les brouillards sont fréquents etont nécessité une installation radar dans le chenal de Rotterdam ; les tempêtes ne sont pas rares, liées au passagedes dépressions océaniques venues de l'Ouest.

Les risques d'abordage enfin sont multipliés par l'intense circulationmaritime : Rotterdam accueille annuellement quelque 30 000 navires. II - LA MER AMIE. Mais la mer a aussi beaucoup apporté aux Pays-Bas : la mer en général, et pas seulement la mer du Nord au bord delaquelle ils sont situés.

Tôt dans l'histoire, les Néerlandais se sont lancés dans l'aventure lointaine.

Ce sont avanttout des marins, comme les Anglais leurs voisins: leurs navigateurs ont laissé des noms célèbres, tel Barentz quihiverna dans le Grand Nord, Schouten qui doubla le cap Horn, Coen qui fonda Batavia, sans oublier les amirauxTromp et Ruyter. A.

Le Hollandais et l'appel de la mer.• Dès le Moyen Age, la pêche faisait la fortune de ports comme Medemblik (baleine), Deventer (morue), Hoorn,Enkhuizen et les ports de Zélande (hareng); c'est un Zélandais qui « inventa » le hareng saur au XIVe siècle; et lesPays-Bas exportaient poisson salé ou fumé jusqu'en Méditerranée.• Au XVIIe siècle, Amsterdam supplante tous ses rivaux.

C'est l'époque où les Hollandais, « rouliers des mers »,disposent d'une flotte marchande égale aux trois-quarts du tonnage européen ; où leurs Compagnies des Indes,orientales et occidentales, fondent un empire colonial qui va un moment de l'Insulinde au Cap, au Brésil et à NewYork (Nieuw Amsterdam); où la Banque d'Amsterdam (1609) exerce un quasi-monopole sur les opérationsfinancières.• Mais le tirant d'eau accru des vaisseaux ne permettant plus l'accès par le Zuiderzee, le port de l'Amstel déclinaensuite.

Le renouveau est venu au 111e siècle, au profit de Rotterdam cette fois.

Au coeur de l'Europe occidentaleen pleine fièvre d'industrialisation, l'estuaire du Rhin et de la Meuse apparut comme la clé du commerce continental.La mer du Nord devint la mer la plus fréquentée du globe, rôle qui est toujours le sien aujourd'hui.

Et si la flotte decommerce néerlandaise n'est plus la première du monde, elle occupe néanmoins, avec 5 200 000 tonnes de jaugebrute, un rang non négligeable — le quinzième — surtout si on la compare à la superficie du pays.

B.

Les ports et leur trafic.Réservant Rotterdam pour un alinéa particulier, passons rapidement en revue les ports des Pays-Bas :• Ports de pêche : Scheveningen, Vlaardingen, Ijmuiden pratiquent la pêche hauturière en mer du Nord et dansl'océan Atlantique, avec de puissants chalutiers.

Plus petits, les ports de Zélande et de Frise rapportent harengs etpoissons plats des bancs de mer du Nord.

L'Ijsselmeer est de son côté riche en anguilles.

Au total, 10 000 pêcheursramènent annuellement quelque 325 000 tonnes de poisson (quatrième rang européen par habitant).• Port de guerre, le Helder est resté célèbre pour avoir vu la capture en 1795 de la flotte hollandaise par leshussards de Pichegru : la mer, prise par les glaces, joua alors un mauvais tour aux Hollandais...• Port de voyageurs, Hoek van Holland, terminus de voies ferrées venant d'Europe centrale, est tête de ligne versl'Angleterre.• Ports de marchandises diverses : Delfzijl, tout au nord, est relié par gazoduc sous-marin aux gisements de mer duNord ; il possède des industries chimiques (aluminium), de même que Flessingue et Terneuzen, à l'embouchure del'Escaut.

Amsterdam (18 millions de tonnes de marchandises) garde le monopole des denrées exotiques ; son avant-port Ijmuiden a vu s'édifier de puissantes aciéries alimentées par le minerai d'outre-mer. C.

Rotterdam, premier port du monde.• L'essor de Rotterdam a quelque chose de fantastique.

Simple port de pêche jusqu'au XIXe siècle, il profite alors del'industrialisation de la Ruhr, dont il devient la porte sur la mer, exportant charbon et produits fabriqués, importantles matières premières.

Ravagé en 1940 par la guerre, il se reconstruit et connaît un « boom » prodigieux, dû à la. »

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