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Les pieds noirs et la guerre d’Algérie

Publié le 12/11/2022

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« I/Les pieds noirs et la guerre d’Algerie 1/L’origine des pieds noirs et les causes de la guerre D’où provient le terme pieds noirs ? Son emploi viendrait d’une bande de jeunes Européens, engagés contre l’indépendance, à Casablanca.

Le terme a ensuite médiatisé par la presse locale en 1952-1953.

L’expression passerait ensuite du Maroc à l’Algérie durant la guerre, employée de manière péjorative en 1962 puis revendiquée comme élément identitaire en France. La présence de la France en Algérie débute en 1830 avec la course aux colonies dans laquelle se lancent les Européens.

Jusqu’à la seconde guerre mondiale de nombreux Européens s’y installent ce sont surtout des Français mais il y a également des Suisses, allemands, espagnoles et maltais.

En 1989 une loi octroyant la nationalité algérienne automatique à tous les fils étrangers nés dans le pays.

En 1901, près de 600 000 Européens sont établis en Algérie et plus de 1 million de Français « de statut civil de droit commun » en 1960. Tout d’abord appelés “évènements d'Algérie”, le conflit a des causes multiples.

En effet, il est dû au contexte économique, sociale et politique instable qui règne dans le monde des suites du mouvement de décolonisation notamment en Afrique.

Les inégalités socio-économiques entre arabo-berbères et pieds-noirs sont flagrantes dans le pays et pointées doigt de même que les inégalités politiques.

Cela aboutit à la révolte du peuple algérien contre la France colonisatrice.

Pour les pieds noirs, hommes et femmes français nés en Algérie la guerre a été avant tout vécue comme un déchirement entre leur terre natale et celle de leurs origines, qui les abandonnera peu à peu au cours du conflit.

Pour certains, elle était une guerre civile ne concernant pas les pieds noirs et qui n’aurait jamais dû les impliquer. 2/Les “Français d’Algérie” pendant la guerre Le 25 janvier 1955, Jacques Soustelle est nommé au gouvernement général d’Algérie.

Il est au premier abord très bien vu par les européens car il se montre rapidement contre les riches colons et les indépendantistes musulmans, et désire que tous les habitants des trois départements accèdent à la nationalité française afin de permettre une unité.

Cependant, en Août, des attentats enfoncent l’Algérie dans le chaos car plusieurs centaines de Pieds-Noirs sont massacrés par le FLN.

Les gaullistes encouragent les Pieds-Noirs à s’insurger, et laissent penser que le Général est le mieux placé pour maintenir les trois départements au sein de la République Française. Des membres activistes, militants pieds noirs, partisans de l’Algérie Française, tels que Joseph Ortiz, Jean-Jacques Susini ou Pierre Lagaillarde décident de préparer un nouveau mouvement insurrectionnel et appellent à une grève générale le 24 janvier 1960.

Cela donne lieu a la semaine des barricades qui prend fin le 1er février. Comme son nom l’indique, des barricades commencent à s’élever dans les principales artères conduisant au centre de la ville.

Le but de cette manœuvre étant d’empêcher l’intervention de l’armée.

Cette révolte est bien plus méthodique que ses chefs veulent le faire penser et est misée sur la passivité de l’armée.

Certains espèrent même qu’elle se mêlera à eux, obligeant De Gaulle à renoncer aux promesses faites aux algériens dans son allocution du 16 septembre 1959 dans lequel il propose le droit de algériens a l’autodétermination et à opter pour une Algérie Française.

Ces propos étant en opposition a son discours du 14 juin 1958 : “Je vous ai compris ! Je sais ce qu'il s'est passé ici.

Je vois ce que vous avez voulu faire.” Cette Semaine des Barricades est le symbole de la fracture entre les Français de métropole, fatigués par cette guerre qui soutiennent la proposition d’autodétermination, avec les Français d’Algérie qui se sentent trahis et abandonnés par leur pays.

Le général De Gaulle parle désormais de l’Algérie comme un Etat Souverain dans une conférence de presse le 11 avril 1961. Les négociations concernant le conflit franco-algérien aboutissent à la signature des Accords d’Evian le 18 mars 1962.

Ces accords mettent fin à huit ans de guerre et à plus d’un siècle de présence française en Algérie. Le général Salan, chef de l’OAS, organisation armée secrète (organisation politicomilitaire clandestine regroupant les partisans du maintien de l’ « Algérie Française » par le biais de la lutte armée) avait pour objectif de contrer la mise en œuvre de ces accords, en provoquant le soulèvement des français d’Algérie, des unités de l’armée favorables à l’Algérie Française ainsi que des Harkis. Pour cela, ils contrôlent le 23 mars 1962 le quartier de Bab El-Oued qui se trouve isolé du reste d’Alger par les forces de l’ordre et par l’armée.

Pour tenter de rompre l’encerclement, l’OAS lance un appel à la grève générale le 26 mars et organise une manifestation pacifique.

L’armée reçoit l’ordre de ne pas céder à l’émeute.

Les manifestants se rassemblent et forcent un premier barrage tenu par des tirailleurs, mais peu après, des coups de feu éclatent.

Cette fusillade marque la fin des espérances européennes dans l’OAS, et le début de l’exode massif des européens d’Algérie.

Selon certaines associations Pieds-Noirs, ce drame aurait été minimisé voire oublié par la France. Les accords de cessez-le-feu signés le 18 mars entre la France et le gouvernement provisoire algérien sont ratifiés par référendum par le peuple français à 90,7% de « oui ».

Les Algériens quant à eux doivent se prononcer pour l’indépendance de leur pays le 1er juillet 1962 et la proclamation officielle de celle-ci est fixée au 3 juillet 1962.

Toutefois, les combats et massacres, dont les principales victimes sont les Pieds-Noirs et les Harkis, vont continuer jusqu’à cette date avec encore plus de violence. Enfin, les pieds noirs ce sont aussi bien retrouvés dans les rôles des spectateurs, acteurs et victimes de cette guerre pris au piège au sein du conflit avant d’être abandonnées et exilés. II/L’exode et l’exil des pieds noirs 1/ Conditions de l’exode Le 18 mars 1962, les accords d’Evian sont signés entre le gouvernement de la République Française et le Gouvernement provisoire de la République Algérienne.

Ils ont pour but la fin de la guerre.

Ces accords se traduisent par un cessez-le-feu dès le lendemain à midi.

Le 1er juillet 1962 a lieu le référendum d’autodétermination afin que la population puisse se prononcer sur l’indépendance de l’Algérie.

L’OAS, qui n’est pas favorable à l’indépendance de l’Algérie, perpètre alors de nombreux attentats pour ralentir le processus d’indépendance.

Malgré le soutien de la quasitotalité des Français à la politique du général de Gaulle, cette minorité réactionnaire veut imposer désormais sa loi aux autorités françaises et à la jeune nation algérienne.

Dans une émission de radio piratée, le chef de l’OAS, Raoul Salan, condamne fermement les accords signés entre le GPRA et les autorités françaises.

Les attentats, les enlèvements deviennent de plus en plus violents.

Un des plus connus est le massacre de la rue d’Isly qui a précipité l’exode des pieds noirs vers la France, voire l’Epagne.

L’armée française tire sur une foule désarmée faisant 61 morts et une centaine de blessés. Interdisant le départ des pieds noirs vers la France, les chefs de l’OAS donnent ensuite l’ordre aux commandos de l’OAS de pratiquer la politique de la terre brûlée, c’est-à-dire, détruire les infrastructures du pays. La ville d’Oran, où habitent de nombreux européens, est particulièrement touchée au cours de l’année 1962.

Le 5 juillet 1962, le lendemain de l’indépendance, la population défile des quartiers arabes vers les quartiers européens.

Des coups de feu retentissent : c’est l’OAS qui tire sur les manifestants.

Cet évènement est le début d’un drame : une chasse à l’Européen débute dans toute la ville.

De nombreuses personnes sont victimes de ce massacre et se font égorger, tirer dessus.

Ce drame va accélérer l’exode des pieds-noirs vers la métropole.

Entre le 19 mars et le 31 décembre 1962, 3 018 personnes auraient été enlevées, sur lesquelles 1 245 auraient été retrouvées et 1165 seraient décédés. A partir du mois d’avril, l’exode des pieds noirs s’accélère, avec un pic en mai/juin, on recense alors 450 000 départs. Entre mars et septembre 1962, l’Algérie se vide de sa population européenne.

Des bateaux font des allers-retours entre Marseille et Port-Vendres et des avions rapatrient près de 700 000 personnes sur le sol Français.

Les principaux points de débarquement des rapatriés ont été Marseille et Nice en Provence-Alpes-Côte d'Azur, ainsi que Port- Vendres en Languedoc-Roussillon.

On estime que 70% de la population française d’Algérie est alors rapatriée.

Les pieds noirs n’ont alors pas le temps de déménager puisqu’ils partent dès que l’occasion se présente. Ils prennent alors quelques affaires et laissent leurs bien, leur habitation, leurs morts..... »

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