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Les pilotes civils

Publié le 27/02/2008

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A travers l'Atlantique Nord. Les humoristes ne manquèrent pas de relever la date de naissance de la British Overseas Airways Corporation: 1er avril 1940. Compte tenu des intentions exprimées par les nouveaux responsables de l'aviation civile et des circonstances exceptionnellement périlleuses, le 1er avril, jour des plaisanteries, était bien choisi. La BOAC se proposait de maintenir les lignes aériennes d'avant guerre, d'en ouvrir de nouvelles et de transporter du fret, du courrier et des passagers prioritaires dans des avions non armés. Peu d'initiatives parurent jamais vouées à ce point au désastre. Le résultat fut pourtant un triomphe inégalé. Utilisant une grande variété de vieux avions militaires et de cargos civils, la BOAC transporta au cours de la guerre quelque 23 000 tonnes de fret et de courrier, 280000 passagers. Elle parcourut 92 millions de km dans le cadre de missions de caractère militaire et maintint 87 000 km de lignes aériennes. Parmi ses passagers se trouvèrent des hommes de la plus haute importance, des chefs d'Etat, des ministres, des ambassadeurs et même un groupe qui, à lui seul, représenta presque le cerveau de l'effort de guerre britannique. En juin 1942, lorsque eurent lieu les premières conférences anglo-américaines au plus haut niveau, le Boeing «Berwick» franchit d'un seul coup d'aile 5300 km d'océan pour transporter le premier ministre Winston Churchill, le premier lord de la mer, le chef d'état-major de l'armée de l'air et le lord du petit sceau. Cette ligne de l'Atlantique Nord, qu'empruntèrent ces hommes de premier plan, avait été ouverte par la BOAC, pour permettre à des militaires américains de traverser l'Atlantique du Canada en Grande-Bretagne. Ce fut alors une entreprise des plus hasardeuses car, en 1940, un avion n'avait encore jamais franchi l'Atlantique en hiver. On jugeait en effet cet exploit impossible, car les avions devaient voler à 6000 m ou plus afin d'éviter le givrage et lutter sur 3200 km contre des vents contraires de 80 km à l'heure lorsqu'ils parcouraient ce trajet dans le sens Grande-Bretagne - Amérique. Telles furent pourtant les conditions qu'affrontèrent les pilotes de la BOAC après septembre 1941, lorsqu'on créa le service retour. En 1945, certains vétérans de la BOAC totalisaient quelque 150 traversées de l'Atlantique.

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