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LES QUATRE SERGENTS DE LA ROCHELLE

Publié le 22/02/2012

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«Vive la liberté !» crièrent tour à tour devant la guillotine, le 21 septembre 1822, les quatre sergents de La Rochelle, Bories, Goubin, Pommier et Raoulx, héros populaires de l'une des nombreuses conspirations fomentées sous la Restauration. Dès le retour des Bourbons, des groupements bonapartistes, républicains ou libéraux avaient commencé à comploter. Le mouvement prit un caractère plus marqué avec la loi militaire de 1818. Pour encadrer les conscrits, on fit appel à d'anciens gradés de l'Empire. Mais, loin de se calmer, leur mécontentement s'accrut en raison des avantages de carrière qui étaient accordés aux royalistes4bon teint. En outre, cette présence de bonapartistes dans l'armée donna aux conspirateurs l'idée d'utiliser les troupes contre le régime.

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)r Les quatre sergents de-La Rochelle 1 Episode tristement célèbre de la flambée carbonariste 1822 Le 21 septembre 1822, quatre jeunes sergents du 45• régiment de ligne, can­ tonné à La Rochelle, gravissent l'écha­ faud.

Leur exécution suscite une intense émotion populaire.

Par leur courage et leur abnégation, ces sous-officiers appa­ raissent comme de véritables martyrs, sacrifiés par leurs amis politiques et vic­ times d'un pouvoir sanguinaire.

A travers les sergents de La Rochelle, on a voulu faire le procès de la Charbon­ nerie tout entière.

Cette société secrète, imitée du modèle italien, a été introduite en France, l'année précédente, par Jou­ bert et Dugied.

Elle rassemble des cou­ rants fort divers -républicains, bona­ partistes, orléanistes -qu'unit une même volonté de renverser les Bour­ bons.

La Charbonnerie recrute essen­ tiellement ses adeptes dans les rangs de l'armée, frustrée de perspectives de gloi­ re et démoralisée par l'épuration opérée par la Restauration.

Pour prévenir les infiltrations policières, la Charbonnerie est cloisonnée et hiérarchisée en cellules de 20 membres, les «ventes».

La «vente suprême» réunit des célébrités de l'opposition: La Fayette, Dupont de l'Eure, Voyer d'Argenson, etc.

La Char­ bonnerie fomente des complots pour renverser le régime en soulevant l'armée, particulièrement dans l'Est et l'Ouest où les carbonari sont les plus nombreux.

Les autorités soupçonnent le 45• de ligne d'être peu sûr; elles le transfèrent de Paris à La Rochelle.

Le sergent Bories a formé la «vente» du régiment en re­ crutant quinze carbonari, dont les ser­ gents Pommier, Goubin et Raoulx.

Les conjurés envisagent de soulever le 45• pour venir en aide au général Berton qui doit s'emparer de la ville de Thouars, puis marcher sur Saumur.

Ils sont dénoncés par leurs propos hostiles au régime avant d'avoir pu entreprendre quoi que ce soit.

Le général Despinois, commandant du 45, dira l'un d'eux.

L'avocat général Marchangy ne peut, en effet, remonter jusqu'au som­ met de la hiérarchie clandestine; mais, partout, les complots carbonaristes sont ajournès ou déjoués.

au prix même de provocations de la police.

Il y a au total douze exécutions.

Les membres de la ne sont pas inquiétés; mais discrédités aux yeux de leurs subalternes, ils préfèrent revenir à l'opposition légale.

Le gouvernement sort fortifié de cette épreuve qui ne l'a, à vrai dire, jamais réellement menacé.

Illustration: Les quatre sergents de La Rochelle, dessinés d'après nature Musée Carnavalet, Pans/Photo D.

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