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Les raisons de la Guerre Froide

Publié le 04/06/2012

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Cette plate-forme de la lutte idéologique - défense de la pseudo-démocratie bourgeoise et attribution au communisme de traits totalitaires - unit tous les ennemis de la classe ouvrière sans exception, depuis les magnats capitalistes jusqu'aux leaders socialistes de droite qui, avec un grand empressement, s'emparent de n'importe quelle calomnie antisoviétique, dictée par leurs maîtres impérialistes. Le pivot de cette propagande fourbe réside dans l'affirmation que l'existence de plusieurs partis et d'une minorité oppositionnelle organisée serait l'indice d'une démocratie véritable. Sur cette base, les " travaillistes " anglais, ne ménageant pas leurs forces pour lutter contre le communisme, auraient voulu déceler qu'il y a, en URSS, des classes antagonistes et une lutte de partis correspondante. Ignorants en politique, ils ne peuvent pas arriver à comprendre que, depuis longtemps déjà, il n'y a plus en URSS de capitalistes et de propriétaires fonciers, qu'il n'y a plus de classes antagonistes et, partant, qu'il ne pourrait y exister plusieurs partis. Ils auraient voulu avoir en URSS des partis chers à leurs coeurs, des partis bourgeois, y compris des partis pseudo-socialistes, en tant qu'agence impérialiste. Mais, pour leur malheur, l'histoire a condamné ces partis bourgeois exploiteurs à disparaître.

« Les circonstances de la période qui suivit immédiatement la Révolution -guerre civile et intervention étrangère, à quoi s'ajoutait lefait que les communistes ne représentaient qu'une petite minorité du peuple russe- firent de l'instauration d'un pouvoir dictatorialune nécessité.

L'expérience du " communisme de guerre " et la brusque suppression de la production et du commerce privésproduisirent des conséquences économiques désastreuses et excitèrent la résistance au nouveau régime.

Tandis qu'une pausetemporaire dans la communisation de la Russie, la Nouvelle Politique Economique (NEP), atténuait un peu cette détresseéconomique, ce qui était son but, elle montrait aussi que le " secteur capitaliste de la société " était toujours prêt à profiter aussitôtdu moindre relâchement de la pression gouvernementale et que, si on lui permettait de continuer à exister, il constituerait toujoursun puissant élément d'opposition au régime soviétique et un rival sérieux.

Une situation analogue régnait en ce qui concerne lepaysan isolé qui, à son humble manière, était lui aussi un producteur privé. Lénine, s'il avait vécu, aurait peut-être pu s'avérer assez grand homme pour réconcilier ces forces opposées à l'avantage final dela société russe, bien que ce soit douteux.

Quoi qu'il en soit, Staline et ceux qu'il dirigea dans sa lutte pour prendre la successionde Lénine n'étaient pas hommes à tolérer des forces politiques rivales dans la sphère du pouvoir qu'ils convoitaient.

Leurfanatisme, que ne modérait aucune des traditions de compromis anglo-saxonnes, était trop violent, trop jaloux pour envisager unpartage permanent du pouvoir.

Du monde russo-asiatique d'où ils provenaient, ces hommes tenaient un certain scepticisme quantà la possibilité de l'existence pacifique de forces rivales.

Aisément convaincus de la " justesse " de leur doctrine, ils exigeaient lasoumission ou la destruction de tout pouvoir concurrent.

En dehors du Parti communiste, la Russie ne devait comprendre aucuneforme d'activité collective ou d'association qui ne serait dominée par lui.

Seul le Parti serait autorisé à la vitalité et à la structure;tout le reste ne devait être qu'une masse amorphe. Et, au sein du Parti, le même principe serait appliqué.

La masse des membres du Parti pourraient accomplir les mouvements duvote, de la délibération, de la décision et de l'action; mais ces mouvements ne devaient pas être animés par leur volontéindividuelle, seul le souffle effrayant de la direction du Parti les inspirerait. Subjectivement, ces hommes ne voulaient probablement pas l'absolutisme pour lui-même.

Ils croyaient sans doute qu'eux seulssavaient ce qui ferait le bonheur de la société et qu'ils le réaliseraient une fois leur pouvoir assuré et inébranlable.

Mais afind'arriver à cette sécurité de leur pouvoir, ils ne reculeraient devant aucun moyen et lui donneraient la priorité sur le bien-être et lebonheur des peuples confiés à leurs soins. Il est dans la nature de l'ambiance intellectuelle des dirigeants soviétiques et dans le caractère de leur idéologie de ne pouvoirreconnaître officiellement le moindre mérite ou la moindre justification à une opposition quelconque.

Aussi longtemps que desrestes de capitalisme étaient officiellement reconnus comme existant en Russie, on pouvait les faire servir de prétexte au maintiend'une forme dictatoriale de gouvernement.

Mais au fur et à mesure de la liquidation de ces éléments, cette justification faisaitdéfaut, et quand ils eurent été complètement détruits elle disparut complètement.

Ce fait créa l'une des contraintes fondamentalesqui pesèrent sur le régime soviétique : du moment que le capitalisme n'existait plus en Russie et du moment qu'on ne pouvaitavouer qu'une opposition sérieuse au Kremlin pût surgir spontanément des masses soumises à son autorité, il devenait nécessairede justifier la conservation de la dictature en soulignant la menace du capitalisme étranger. Dès 1924, Staline défendit le maintien des " organes de suppression ", c'est-à-dire, entre autres, l'armée et la police secrète, pourla raison " qu'aussi longtemps qu'on serait encerclé par le capitalisme, il subsisterait un danger d'intervention avec toutes lesconséquences découlant de ce danger ".

A partir de ce moment-là et conformément à cette théorie, toutes les forces d'oppositionintérieures, en Russie, ont toujours été dépeintes comme des agents de forces étrangères de réaction hostiles à la puissancesoviétique. En outre, il a été fortement insisté sur la thèse communiste selon laquelle un antagonisme fondamental existe entre le mondecapitaliste et le monde socialiste.

Bien des signes indiquent que cette assertion n'est pas fondée en réalité.

Les faits ont étéconfondus à cause de l'existence, à l'étranger, de grandes puissances militaires, notamment le régime nazi en Allemagne et legouvernement japonais des dernières années 1930 qui avaient, en effet, des intentions agressives contre l'Union soviétique.

Maisles preuves ne manquent pas que l'importance donnée à Moscou à la menace à laquelle les Soviets devaient faire face de la partdu monde extérieur ne se fonde pas sur les réalités de l'antagonisme étranger, mais sur la nécessité d'expliquer le maintien durégime dictatorial en Russie. Cette poursuite d'une autorité illimitée à l'intérieur, accompagnée de la culture du demi-mythe d'une implacable hostilité étrangère,a fortement influé sur la forme de l'appareil gouvernemental soviétique tel que nous le connaissons aujourd'hui.

On a laissé dépérirles organes administratifs qui ne servaient pas ce but, et ceux qui le servaient se sont démesurément enflés.

La sécurité du pouvoir. »

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