Les résistances en Europe (Seconde guerre mondiale)

« Même diversité sur le plan politique : en Occident, conservateurs , libéraux de toutes nuances , démocrates-chrétiens et à partir de juin 1941 , commu ­ nistes, se côtoient dans la résistance , les rivalités politiques étant masquées par l'objectif commun .

En Europe orientale, où les clivages politiques et sociaux sont plus graves du fait des oppositions ethniques, et où la crainte du bolchevisme est particulièrement vive, l'essentiel des forces conservatrices (propriétaires fonciers, Église) se compromettent dans la collaboration, cependant que les communistes se trouvent à la pointe de la résistance contre l'occupant tout en préparant activement l'après-guerre .

Ces clivages ont souvent empêché tout regroupement .

En Yougoslavie, partisans du colonel serbe Mihailovitch , royaliste et conservateur , et communistes de Tito se sont durement affrontés, de même qu'en Grèce, I'Edes (royaliste) et I'Eias (communiste) .

En U.R.S . S.

les armées de partisans s'insèrent naturellement dans l'effort de guerre unitaire du parti et de l'État soviétique , les divisions politiques et i déologiques lui étant évidemment épargnées.

Partout la résistance s'est développée suivant trois modèles : -les réseaux , associations clandestines d' un petit nombre d'hommes et de femmes , employées à des tâches précises (renseignements, sabotage) - les mouve­ ments , à l'orientation beaucoup plus politique (« le front de la Patrie " norvégien "Combat " français, etc .) capables d'élaborer des projets de reconstruction d'une société nouvelle après la guerre .- Les maquis , véritables armées populaires , ont opéré dans les régions de montagnes et de forêts .

L ' action de ces forces souterraines a été variée : renseignements, filières d'évasion (vers l'Espagne, l'Afrique), faux papiers, grèves, sabotages , assassi­ nats de militaires ou de personnalités nazies (Heydrich) , de collaborateurs .

Mais la résistance intérieure ne pouvait survivre qu'avec l'aide des Alliés oui lui fournissaient du matériel, de l'argent, des cadres .

11 ÉP Tin A partir de 1943 , la résistance a joué un rôle non négligeable sur le plan opérationnel et accéléré la libération de certains pays européens (Yougosla­ vie et France· , notamment) .

Politiquement - à l'Est , la résistance communiste fournit les cadres des régimes mis en place dans les années de l'après -guerre par l'U.R.S . S., les coalitions "bourgeoises " de la libération étant progressivement éliminées (coup de Prague, février 1948).

- à l'Ouest, les hommes issus de la résistance se retrouvent naturellement au pouvoir dans des coalitions où prévalent les trois forces politiques dominantes, au détriment des partis conservateurs durablement compromis : socialisme démocratique, communistes, démocrates-chrétiens_. »