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Les secrets de beauté de la marquise de Montespan

Publié le 29/08/2013

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L'altière marquise Françoise Athénaïs de Montespan exulte. Depuis quatre ans, elle est la favorite officielle. Et voilà qu'enfin, elle règne seule dans le coeur de Louis XIV car sa rivale, Louise de La Vallière, vient de quitter la Cour pour le couvent. À 33 ans, la belle marquise est resplendissante. Fort satisfaite de son apparence, elle croit volontiers les flatteurs qui lui affirment qu'elle est au sommet de sa beauté.

 

Une beauté chèrement et soigneusement entretenue.

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« brillant ! Pour entretenir ses rondeurs, la marquise consomme ensuite un riche mélange bien sucré de lait et de farine de fèves, d'orge, de lentilles et de riz.

Ce menu lui apporte l'énergie qui lui permet de soutenir le rythme effréné de la vie à la Cour.

En ces temps où l'hygiène est pour le moins défaillante, la table de toilette de la Mon­ tespan est tout au plus une coiffeuse , devant laquelle la favorite passe des heures à brosser ses cheveux et à appliquer un maquillage sa­ vant ..

Elle use sans modéra­ tion aucune du blanc de cé­ ruse .

Cette substance - du carbonate basique de plomb dont l'usage a été interdit en 1905 -est hautement nocive.

Mais elle a l'avantage de blanchir un teint que la mar­ quise préserve par ailleurs des rayons du soleil en dissi­ mulant son visage sous une UNE MARQUISE EN JUGE UNE AUTRE La marquise de Sévigné, qui au travers de sa correspondance a laissé un précieux témoignage sur son siècle, parle en ces termes de madame de Montespan : «Mais sérieusement, c'est une chose surprenante que sa beauté ; et sa taille, qui n'est pas de la moitié si grosse qu'elle était, sans que son teint, ni ses yeux, ni ses lèvres, en soient moins bien.

Elle était tout habillée de point de France ; coiffée de mille boucles ; les deux aux tempes lui tombaient fort bas sur les deux joues ; des rubans noirs sur la tête , des perles de la maréchale de l'Hospital embellies de boucles et de pendeloques de diamant de la dernière beauté, trois ou quatre poinçons, point de coiffe : en un mot une triomphante beauté à se faire admirer de tous les ambassadeurs.» ombrelle ou des voiles.

Enfin, par contraste, le blanc de cé­ ruse fait ressortir sur la peau pâle de la Montespan les rouges spectaculaires dont elle possède une palette complète .

Françoise use et abuse de ces rouges qui de­ viennent fort prisés par les dames de la Cour .

Dans le se­ cret de son boudoir, la mar­ quise utilise également des mixtures contre les rides, à base de moelle de bœuf , de saindoux ou de bouse de vache.

Il lui arrive même de boire de cette dernière, dis­ tillée, en guise de dépuratif printanier.

Miracles et magies La Montespan est une très bonne cliente des marchands de miracles et de mirages qui, tel un essaim d'abeilles , re­ cherchent ses faveurs.

Que la marquise utilise un de leurs produits miraculeux et ils sont sûrs de faire fortune tant au­ près des dames de la Cour que des bourgeoises de Paris .

Quant à Françoise , la nou­ veauté l'attire comme un ai­ mant.

Elle se précipite immé­ diatement sur le baume assu­ rant la repousse des cheveux ou sur la dernière potion des­ tinée à «effacer les flétris­ sures dues à l'e nfantement » .

Elle qui, en huit ans, donnera huit enfants à Sa Majesté Louis XIV, sait bien qu'elle n'est pas à l'abri des meurtris­ sures qui affligent le commun des mortelles.

Françoise ne dédaigne pas non plus cer­ tains philtres prometteurs et magiques , qu'ils soient d'amour ou de jouvence .

Elle ne sait pas encore que cette quête éperdue de beauté, de puissance et de jeunesse en­ traînera sa perte , quelques années plus tard, et provo­ quera son exil.

Au moment de !'A ffaire des Poi sons, en 1680, elle sera accusée d'avoir eu recours aux messes noires et aux poisons pour s'assurer les faveurs royales.

Pour l'instant, elle ne sent pas le danger de cette dérive.

En négligé de mousseline et de dentelles, elle se livre avec volupté aux mains savantes de son coiffeur, le sieur Champagne, premier coiffeur pour dames, officiel.

La séan­ ce est publique.

Françoise y invite ses courtisans préfé­ rés.

Ils assistent, émerveillés, à l'élaboration d'une invrai­ semblable coiffure, fragile échafaudage de boucles .

Toujours soucieuse de son apparence, la marquise re­ hausse, en cachette cette fois, la blondeur miellée de ses cheveux, selon une vieille recette vénitienne .

Ci-dessous, gravure de Nicolas Arnoult représentant une «femme de qualité sortant du lit» (deuxième moitié du XVII" siècle) w w u ~ > u X " u ". »

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