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Les suspects (1792-1794): L'hystérie s'empare de la Révolution

Publié le 27/02/2008

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«Il faut que nous allions chercher nos ennemis dans leurs tanières», proclamait, en pleine Terreur, Billaud-Varenne. Devant le danger d'invasion et pour éliminer les ennemis de l'intérieur, la Législative avait, en août 1792, confié la police de sûreté générale aux départements, districts et municipalités: dans chaque commune, des comités de surveillance (ou comités révolutionnaires) furent alors créés pour recevoir les dénonciations, faire des visites domiciliaires et arrêter les suspects. A Paris, plus de 3000 malheureux furent jetés en prison, d'où beaucoup sortirent pour se faire égorger. Ceux qui survécurent aux massacres de Septembre furent pour la plupart libérés.

« Les suspects L'hystérie s'empare de la Révolution 1792-1794 «ll faut que nous allions chercher nos à la Révolution», etc.

Chaumette allait ennemis dans leurs tanières», procla- bientôt donner une défmition plus conci­ mait, en pleine Terreur, Billaud-se: «Suspect est celui qui, n'ayant rien Varenne.

Devant le danger d'invasion et fait contre la liberté, n'a aussi rien fait pour éliminer les ennemis de l"mtérieur, , pour elle.» Tous ces criminels, ou pré­ la Législative avait, en août 1792, confié tendus tels, devraient être pourchassés.

la police de sûreté générale aux départe- Aussitôt, les dénonciateurs se multipliè­ ments, districts et municipalités: dans rent et les prisons se remplirent.

Déla­ chaque commune, des comités de sur- teurs et comités rivalisèrent de zèle veillance (ou comités révolutionnaires).

patriotique.

Les décrets de Ventôse furent alors créés pour recevoir les dé-(fëvrier-mars 1794) stipulèrent que les nonciations, faire des visites domiciliai- biens des ennemis de la Révolution res et arrêter les suspects.

A Paris, plus seraient séquestrés et distribués aux de 3000 malheureux furent jetés en pri- indigents (cette mesure ne reçut qu'un son, d'où beaucoup sortirent pour se début d'application).

faire égorger.

Ceux qui survécurent aux Les comités de surveillance montrèrent, massacres de Septembre furent pour la selon les régions, plus ou moins de zèle plupart libérés.

dans leur chasse aux suspects.

Dans Au printemps suivant, la situation géné-certaines villes, l'acharnement fut terri­ raie s'aggrava, les comités se réorgani- ble.

Ainsi, à Nantes, près de 5000 per­ sèrent et de nouveaux décrets parurent sonnes furent appréhendées, dont la contre les suspects, visant les émigrés moitié environ mise à mort.

La situation rentrés, les ci-devant nobles, les parents s'aggrava avec la loi du 22 prairial an II d'émigrés, les prêtres réfractaires, les (10 juin 1794), qui étendait la liste des journalistes passibles de délit de presse, justiciables du tribunal et accélérait la etc.

La Convention jugea bientôt qu'il procédure.

Dans l'ensemble, on compte fallait codifier tous ces décrets.

La loi du environ 500000 suspects incarcérés 17 septembre 1793, élaborée par Merlin pendant la Terreur, sans parler des per­ de Douai, énuméra les diverses catégo- sonnes surveillées à domicile.

Le cau­ ries de coupables- c'est-à-dire tous les chemar fmit après Thermidor.

adversaires du régime.

Etaient considé- rés comme suspects les partisans de la tyrannie et du fédéralisme, les ennemis de la liberté, ceux qui ne pouvaient justi- fier de moyens d'existence, ceux à qui le certificat de civisme avait été refusé, les parents d'émigrés cqui n'auraient pas constamment marqué leur attachement. »

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