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LES TROIS ORDRES : LA NOBLESSE

Publié le 22/02/2012

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«Noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela vous rend fier ! Qu'avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître !» Par la bouche de Figaro, Beaumarchais fustigeait ainsi les aristocrates, dont il jugeait les privilèges immérités, la morgue inadmissible. Second ordre de la nation, la noblesse (qui comptait à peine 1 % de la population totale) n'était pourtant pas toujours riche et heureuse. Cette caste était très diversifiée. L'ancienneté comptait plus que le titre, sauf celui de duc. On distinguait en théorie la noblesse d'épée (dite féodale, chevaleresque ou d'extraction suivant la date de filiation prouvée) et les familles anoblies.

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)La noblesse sous l'Ancien Régime Une classe orgueilleuse La noblesse héréditaire s'est constituée avec la société féodale.

Du IX• au xrr• siècle, elle représente une puissance ter­ rienne et militaire.

A dater du XIII• siè­ cle, le titre nobiliaire n'est plus attaché à la terre acquise; la monarchie arrache à la classe noble ses droits régaliens et se réserve l'anoblissement par .

Décimée par les guerres, amollie, depuis Charles VIII, par la vie de cour, mena­ cée par l'enrichissement de la bourgeoi­ sie, affaiblie politiquement, la noblesse amorce son déclin au XVI• siècle.

Mal­ gré l'ordonnance de Blois (1579), magis­ trats, financiers, négociants s'infiltrent dans l'aristocratie grâce à leur fortune.

Les grands restent pourtant une menace pour le trône; Richelieu doit les com­ battre durement; de très nobles têtes roulent sur l'échafaud.

La Fronde est le baroud d'honneur.

Louis XIV fait tout pour neutraliser sa turbulente noblesse: par des faveurs, des pensions, des hon­ neurs, il l'enchaîne dans la prison dorée de Versailles.

Il la domestique dans le respect de l'étiquette.

De rebelles, il fait des courtisans.

Environ 1000 familles composent cette noblesse de cour et se partagent les hau­ tes fonctions.

Le service du roi étant considéré comme anoblissant, les minis­ tres, les grands commis de l'Etat, les membres du parlement de Paris, puis, dès 1740, de tous les autres, sont mis au même rang que les nobles de naissance; 4000 charges civiles environ procurent des lettres de noblesse.

Comme elles sont également vénales, la monarchie en augmente considérablement le nombre rxe-xvrne siècle pour les besoins croissants du Trésor.

Tous ces nobles, anciens ou nouveaux, forment une caste.

Exempte de corvées personnelles et de la plupart des impôts, elle jouit de privilèges judiciaires, du droit aux armoiries, au port de l'épée, à la place d'honneur à l'église.

Un noble ne peut exercer de métier lucratif, hors le commerce maritime (1629), le com­ merce de gros (1701) et la gestion de manufactures (1765).

En échange, il est astreint au service du roi.

Une distinction s'établit pourtant entre la noblesse d'épée, la noblesse de robe (magistrature) et la noblesse de cloche (maires, échevins), entre ceux qui sont «nés>> et les roturiers qui ont payé un brevet royal («la savonnette à vilain>>).

La petite noblesse de province, souvent la plus authentique, est la plus démunie.

N'étant pas entretenue à Versailles par le roi, elle subsiste difficilement dans ses châteaux ruinés.

Au XVIUO siècle, une réaction nobiliaire ferme la société aris­ tocratique par un décret du 22 mai 1781; les places d'élèves officiers sont réservées aux nobles de naissance pou­ vant prouver leurs «quatre quartiers>>.

En 1790, l'Assemblée constituante sup­ prime la noblesse héréditaire et les titres.. »

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