Lesotho.
Publié le 15/04/2013
Extrait du document
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La Constitution du Lesotho institue une monarchie constitutionnelle de type parlementaire.
Le roi est le chef de l’État, mais sa fonction est essentiellement honorifique :« symbole vivant de l’unité nationale », il n’a aucun pouvoir exécutif ni législatif.
Monarque héréditaire, il est désigné par le Collège des chefs, qui peut aussi le déposer.
Lepouvoir exécutif est confié par le roi au Premier ministre, qui est le chef de file de la majorité parlementaire ; son mandat coïncide avec celui de la législature.
Le pouvoirlégislatif est exercé par un Parlement monocaméral composé de la chambre de l’Assemblée nationale et du Sénat.
L’Assemblée nationale est constituée de 120 membresélus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans ; le Sénat compte 33 membres, dont 22 chefs traditionnels et 11 membres nommés par le Roi, conformémentà l’avis du Conseil d’État.
4 ÉCONOMIE
Le Lesotho est un pays pauvre et enclavé, dont l’économie ne parvient pas à générer les ressources suffisantes pour satisfaire les besoins de sa population, en dépit d’unegestion rigoureuse.
Aux difficultés économiques s’ajoutent une grande vulnérabilité aux aléas climatiques, nécessitant une importante aide alimentaire étrangère, ainsi queles conséquences de la pandémie de sida.
Le Lesotho est structurellement très dépendant de son voisin sud-africain : ses revenus proviennent en grande partie des transferts effectués par les Lesothans travaillantdans les mines d’Afrique du Sud (en baisse depuis la restructuration des mines sud-africaines au milieu des années 1990), des recettes douanières perçues dans le cadre del’Union douanière d’Afrique australe (SACU) et, depuis le début des années 2000, de l’exportation d’eau vers l’Afrique du Sud (grâce au projet hydraulique des HautesTerres).
4.1 Agriculture
Si la population du Lesotho vit à environ 85 p.
100 de l’agriculture et de l’élevage, le secteur primaire ne contribue que pour 16,3 p.
100 au PIB.
En effet, seuls 10,9 p.
100des terres sont cultivables.
La surexploitation des sols se conjugue avec les sécheresses récurrentes.
Le maïs, le sorgho, le blé, les fruits et les légumes constituent lesprincipales cultures.
Les produits de l’élevage, pratiqué dans les pâturages des hauts plateaux, constituent une source d’exportations traditionnelle.
4.2 Mines et industries
L’industrie, qui contribue pour 43,2 p.
100 au PIB, concerne essentiellement l’agroalimentaire, le cuir et le textile.
Le Lesotho a en effet connu l’essor rapide d’une industrietextile dans le cadre d’accords commerciaux avec les États-Unis (Africa Growth and Opportunity Act, AGOA) — et grâce à l’implantation d’entreprises asiatiquestransformant et exportant leurs produits du Lesotho vers les États-Unis, contournant ainsi le système international de quotas.
Le Lesotho mise désormais sur l’exploitationde ses gisements diamantifères, qui contribue de plus en plus à la croissance du pays.
En outre, grâce au barrage des Hautes Terres (Highland Water Project), le pays est autonome sur le plan énergétique et alimente en eau les zones industrielles du nord-est de l’Afrique du Sud.
4.3 Échanges
L’unité monétaire du Lesotho est le loti (pluriel : maloti) divisé en 100 lisente.
Le Lesotho formant, avec la Namibie, le Swaziland et l’Afrique du Sud, l’Union douanière sud-africaine (SACU), sa monnaie est indexée au rand sud-africain ; la fiscalité douanière procure l’essentiel des recettes de l’État.
Les principaux fournisseurs au début des années 2000 sont l’Afrique du Sud et l’Asie, tandis que ses principaux clients sont l’Afrique du Sud et les États-Unis.
En 1999, le Lesotho possédait environ 5 940 km de routes, dont 18 p.
100 de routes goudronnées.
Malgré d’importants travaux, de nombreuses régions montagneuses nesont pas accessibles aux véhicules.
Maseru est desservie par un aéroport international et reliée par voie ferrée à l’Afrique du Sud.
5 HISTOIRE
5.1 Formation de la nation sothoe
Les premiers habitants de cette région sont les Bochimans.
Les premiers groupes d’éleveurs basotho s’établissent sur ce territoire montagneux au XVIIIe siècle, cherchant à échapper tant à l’expansion des Zoulous et des autres Ngounis qu’à la progression des colons néerlandais.
L’unité de la nation sotho est réalisée durant le Mfecane (conflits nés au XIXe siècle de la rencontre des expansionnismes boers et zoulous) par l’un des chefs les plus remarquables de l’Afrique méridionale du XIXe siècle, Moshoeshoe I er.
À partir de 1838, ce dernier combat les Afrikaners.
Ses défenseurs étant cependant trop peu nombreux et moins bien armés que les troupes adverses, le royaume se placesous la protection britannique en 1868.
Devenu un protectorat au sein de l’Empire britannique, le royaume prend le nom de Basutoland.
5.2 Du protectorat britannique à l'indépendance
En 1871, les Britanniques placent le Basutoland sous le contrôle de la colonie du Cap, contre le gré des Sothos qui se soulèvent.
La Grande-Bretagne reprend le contrôledirect du territoire en 1884.
Contre le vœu des chefs sothos, le South African Act of Union de 1910 prévoit l’intégration de la région à l’Afrique du Sud, mais le pays resteautonome.
Tandis que le pouvoir colonial favorise le maintien de la monarchie, la vie politique se modernise avec la fondation du Basotho Congress Party (BCP) en 1952, par NtsuMokhehle.
En 1960, les premières élections organisées dans le protectorat britannique sont remportées par le BCP.
Toutefois, c’est le Basotho National Party (BNP), né en1958 d’une scission au sein du BCP, et vainqueur des élections de 1965, qui mène le Basutoland à l’indépendance le 4 octobre 1966, avec à sa tête le leader du BNP, JosephLeabua Jonathan.
Le nouvel État, baptisé Lesotho, est une monarchie de type parlementaire et le chef suprême des Sothos, Moshoeshoe II, accède officiellement au trône.Les dirigeants du Lesotho doivent faire preuve de pragmatisme à l’égard de l’Afrique du Sud, dont ils reçoivent le soutien, tout en rejetant l’apartheid.
5.3 Le Lesotho indépendant
Les premières années d’indépendance montrent la fragilité du système mis en place et sont marquées par un durcissement du régime de Leabua Jonathan, dont la premièremanœuvre est l’annulation des élections de janvier 1970, remportées par le BCP.
S’ensuit une longue série de crises politiques, qui culminent avec une tentative de révoltearmée en 1974, sévèrement réprimée ; la rébellion s’intensifie en 1979, avec la formation d’une aile militaire au sein du BCP, la Lesotho Liberation Army (LLA).Parallèlement, les relations avec l’Afrique du Sud s’enveniment.
Leabua Jonathan accuse le gouvernement sud-africain d’héberger et d’encourager les rebelles, et refuse dechasser du Lesotho des membres exilés du Congrès national africain (African National Congress, ANC), en lutte contre le régime d’apartheid.
Par deux fois, en 1982 et 1985,les forces sud-africaines organisent deux raids sanglants contre l’ANC au Lesotho.
Enfin, en 1986, l’Afrique du Sud soutient le coup d’État militaire mené pacifiquement parle général Justin Lekhanya et aboutissant à la chute de Leabua Jonathan (qui décède en 1987).
À la tête d’un Conseil militaire, Justin Lekhanya tente de redonner une certaine légitimité au roi et d’ouvrir des discussions avec l’opposition.
La lutte d’influence entre lepouvoir royal et le pouvoir militaire perdure cependant, et se poursuit malgré la déposition de Moshoeshoe II, en mars 1990, au profit de son fils aîné, le prince BerengSeeisa, couronné sous le nom de Letsie III.
En avril 1991, le général Lekhanya est à son tour destitué, et remplacé par le colonel Elias Ramaena, qui relance le processus dedémocratisation, favorisé par les changements politiques en Afrique du Sud.
Les élections pluripartites de mars 1993 donnent la victoire au BCP, et l’opposant historique de.
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