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L'évolution de la société française des années cinquante aux années quatre-vingt ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Les quatre documents proposés sont de caractère démographique et économique. Ils montrent les profondes mutations structurelles enregistrées par la société française au cours des Trente Glorieuses (expression inventée par l'économiste Jean Fourastié). Les trois premiers documents montrent l'évolution interne de la société française. Le quatrième document apporte une dimension comparative au sujet des prélèvements obligatoires qui sont présentés en parallèle avec ceux des grands pays économiquement développés, ce que l'on appelle aujourd'hui le G7 (groupe des sept pays les plus industrialisés). Les documents proviennent des séries statistiques de l'INSEE (documents 1 et 2), de l'OCDE (document 4) et du Centre d'études des revenus et des coûts (document 3).

« ouvriers et les cadres supérieurs s'est considérablement amenuisé : il était du simple au triple sous GeorgesPompidou, il est du simple au double sous Laurent Fabius.

La France en vingt ans est devenue une société trèségalitaire, de type scandinave.

L'échelle des salaires s'est beaucoup resserrée comme le montre la baisse de l'écartentre les revenus primaires.Ce resserrement a été particulièrement rapide sous le septennat de Valéry Giscard d'Estaing : les cadres supérieursqui avaient voté massivement pour Giscard d'Estaing en 1974 lui en ont tenu rigueur (alourdissement de l'impôt surles hauts revenus) et ont assuré par leur vote en 1981 l'échec de Giscard d'Estaing et le succès de Mitterrand. 5.

Un État moteur ou un État obèse ? (document 4) Le document 4 montre que sous la Ve République, les prélèvements obligatoires sont plus lourds en France que chezles pays comparables.

Avec 44,6 % de prélèvements obligatoires par rapport au PIB en 1986, la France se situedans le peloton de tête des pays à très forts prélèvements (avec les pays scandinaves).Par conséquent, une grande partie des investissements est réalisée non par des entreprises privées mais par l'Étatou les collectivités locales.

Dès le septennat de Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981), le taux de 40 % est franchi,seuil que Giscard d'Estaing lui-même considérait comme le seuil de passage objectif au « socialisme ».

Ce fort tauxde prélèvements obligatoires contribue à entretenir l'attitude ambiguë des Français vis-à-vis de l'État : ils enattendent beaucoup d'avantages et en même temps, ils le redoutent ou le détestent : le rejet de l'État s'accentuedonc au cours des années 1970-1980 avec la montée de l'idéologie libérale (privatisations, application desorientations thatchériennes ou reaganiennes) au PR, au RPR et au Front national (dénonciation du « fiscalisme » etde l'« État prédateur »).La structure interne des prélèvements obligatoires montre que la part des impôts a peu progressé entre 1965 et1986 (passant de 23 % à 25,3 % du PNB), car depuis l'Ancien Régime, les Français manifestent périodiquement uneallergie à l'impôt (révoltes anti-fiscales de Pierre Poujade sous la IVe République, du CID-UNATI, mouvementd'artisans et de petits commerçants animé par Gérard Nicoud dans les années 1960).

En revanche, les cotisationssociales ont progressé de 7 points, ce qui n'empêche pas le déficit de la Sécurité sociale de se creuser au cours desannées 1980.Ce phénomène résulte de la conjonction de trois facteurs :— les coûts croissants de la médecine moderne (scanners, lasers, appareillage de diagnostics sophistiqués) ;— le vieillissement de la population qui entraîne un déficit chronique de la branche vieillesse que l'on comble enprélevant sur les excédents de la branche famille, ce qui ne favorise pas le redressement des taux de fécondité quiserait le seul moyen d'enrayer le processus de vieillissement ;— l'extension du chômage dans les années 1970 et 1980 qui met à la charge de l'UNEDIC des charges croissantespour indemniser les personnes sans emploi.Dès 1974, un cercle vicieux se trouve ainsi enclenché : les trop lourdes charges sociales réduisent les capacitésd'embauche et d'investissement des entreprises (qui ne peuvent améliorer suffisamment leur compétitivité parrapport aux pays étrangers), ce qui alimente le chômage et les déficits sociaux, lesquels à leur tour conduisent lesFrançais à souscrire des retraites complémentaires, donc à réduire leur consommation, ce qui accroît les difficultésdes entreprises...

la morosité qui en résulte stérilise les initiatives des chefs d'entreprise...Le cas du Japon montre, a contrario, que des impôts moins lourds qu'en France (20,2 % en 1986 contre 25,3 enFrance) et des cotisations sociales deux fois moindres (8,6 % contre 18,9 % en 1986) permettent de dégager desmarges d'investissement privé suffisantes pour assurer une bonne compétitivité internationale de l'archipel.

Le Japondevient ainsi, avec des taux de croissance du PNB doubles de ceux de la France, la première puissance économiquemondiale, avant les États-Unis et l'URSS, au milieu des années 1980. Conclusion La France s'est beaucoup enrichie entre 1950 et 1973.

Mais l'État trop dépensier, la Sécurité sociale trop coûteuse,l'Éducation nationale trop centralisée constituent aujourd'hui les trois obstacles majeurs à la création d'emplois etdonc au redressement économique et démographique du pays.. »

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