L'héritage rebelle et libéral du futur Louis-Philippe
Publié le 30/08/2013
Extrait du document
Depuis les déboires de Louis XIII avec son jeune frère, le duc Gaston, les rois de France éprouvent une angoisse atavique devant la lignée des Orléans. Mais, en ce 6 octobre 1773, Louis XV ne s'inquiète pas de la naissance du petit duc de Valois. Pourtant, l'héritier des Orléans succèdera à trois de ses petits-fils et montera sur le trône sous le nom
de Louis-Philippe r, roi des Français.
ouis-Philippe naît à Paris, Lau Palais-Royal, le 6 octobre 1773. Le petit duc de Valois est le fils aîné du duc de Chartres, qui héritera du titre de duc d'Orléans en 1785 et devien¬dra, sous la Révolution, Philip¬pe Égalité. Pour l'instant, le père du futur Louis-Philippe professe des idées libérales, en accord avec les mouve¬ments philosophiques de son temps. Malgré des allures et un train de maison de gentil¬homme fortuné, le duc aime à jouer au bourgeois éclairé. Il est ouvert aux changements qui s'annoncent, dans ses convictions comme dans ses entreprises, n'hésite pas à faire des affaires et du commerce, chose alors inhabituelle, voire choquante, chez les princes. Il faut dire aussi qu'il complote déjà quelque peu contre le roi
La famille d'Orléans.
Entre son père, le duc
de Chartres, futur Philippe
Égalité et sa mère,
la duchesse Adélaïde,
le petit Louis Philippe...
son cousin.
«
Une mère douce
et pieuse
La Maison d'Orléans possède
une fortune immense et jouit
de rentes considérables.
Les
duchés d'Orléans,
de Chartres
et de Valois lui appartiennent
de droit, ainsi que le château
de Saint-Cloud et le Palais
Royal.
Le sang royal du jeune
duc de Valois est encore ren
forcé, quoique de façon « dé
tournée », par celui de sa
mère : la duchesse Adélaïde,
née Bourbon-Penthièvre ,
arriè
re petite-fille de Louis XIV et
de sa maîtresse, madame de
Montespan .
Le duc Louis Phi
lippe Joseph l'a épousée en
1769 , en dépit de l 'opposition
de Louis XV, qui voyait d'un
mauvais œil cette union dépla
cée - et consolidant encore la
fortune du clan des Orléans .
La duchesse Adélaïde est une
mère douce et pieuse .
Elle
donnera à son aîné deux frè
res et une sœur .
Mais elle n'a
guère l'occasion
de s 'occuper
de l'éducation de sa progéni
ture .
Au grand dam de la Cour
et du tout-Paris , son époux a
confié
cette tâche importante
à sa maîtresse , la comtesse de
Genlis .
En 1770 , à l'âge de
vingt-quatre ans, celle- ci est
entrée au service des Orléans
comme dame d'honneur de la
duchesse .
Sept an s plus tard,
elle est devenue la gouver
nante de la petite prince sse
Adélaïde .
En 1782, Louis-Phi
lippe a neuf an s lorsque son
père aggrave le scandale en
nommant sa chère et ambi
tieuse Stéphanie Félicité
«gouverneur » de tous ses
enfants ,
fille ...
et fils compris .
Une femme pour élever des
princes du sang ! Cela ne s' est
jamais vu au sein de la
noblesse de France, où les
garçons
sont éduqués en
hommes et par des hommes .
Pourtant, madame de Genlis
prend ses fonction s avec tout
le sérieux qui la caractérise .
Un « gouverneur »
autoritaire
La comtesse de Genlis a des
théories arrêtées sur
l'éduca
tion à donner à des princes en
cette fin
du xv111 • siècle.
Elle a
beau
être femme , ses déci
sions sont des ordres impéra
tifs.
Elle se comporte avec une
mâle autorité ,
qu'elle sait adou
cir , toutefois , d'une touche
maternelle .
Elle veut donner à
ses élèves une formation com
plète , tant intellectuelle que
physique, afin d'en faire des
êtres
complets et, selon les
préceptes
de Diderot, épris de
démocratie et de nouveauté.
Pour les superviser exclusive
ment, elle installe les petits
princes au pavillon de Belle
chasse, dans l'actuel VII° arron
dissement de Paris , que le duc
d'Orléans a fait spécialement
bâtir sur ses directives .
Elle les
soumet à des cours de latin , de
grec, de sciences , de physique .
Elle a beau être secondée
par
les abbés Guyot et Lebrun , elle
seule préside à l'organisation
des journées
et ses pension-
« LE MALHEUR D'ÊTRE NÉ PRINCE»
La comtesse de Genlis,
malgré une foi affichée
et ses attaches patriciennes,
professe des opinions laïques
et républicaines quelque peu
étonnantes de la part
d'une aristocrate .
Dans ses
Mémoires, Louis-Philippe se souvient
de la confusion qui a été
la sienne lorsque
sa gouvernante l'a incité
à méditer la pensée fameuse
de Jean-Jacques Rousseau : « Si j'avais le malheur d'être
né prince , d'être enchaîné
par les convenances de mon
état ; que je fusse contraint
d'avoir un train, une suite,
des domestiques, c'est-à-dire
des maîtres, et que j'eusse
pourtant une âme assez
élevée pour être un homme
malgré mon rang, pour
vouloir remplir les grands
devoirs de père, de mari,
de citoyen de la République
humaine, je sentirais bientôt
les difficultés de concilier
tout cela, celle surtout
d'élever mes enfants dans le
rang où les plaça la nature,
en dépit de celui qu'ils ont parmi leurs égaux ...
».
naires doivent effectuer, lors de
« récréations utiles », des tra
vau x manuels, vannerie, me
nuiserie, reliure, céramique et
même pâtisserie .
Levée
à six heures , couchée à
dix, la fratrie des jeunes
Orléans ne perd pas une miet
te de temps, ni de savoir.
Elle
parle allemand avec le
jardi
nier , anglais avec le valet de
chambre, italien et espagnol
avec son
« gouverneur ».
Madame de Genlis fait créer
une ferme dans le parc
de Saint
Leu pour initier ses protéges à
la nature mise en vogue par
Jean-Jacques Rousseau, à l'agri
culture et au jardinage .
Mais
elle sait aussi retenir l'affection
des enfants , qui l'appellent
souvent « maman » ....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- L'héritage rebelle et libéral du futur Louis-Philippe
- 1214 Victoire de la Roche-aux-Moines Le prince Louis (futur Louis VIII), fils du roi de France Philippe Auguste pousse le roi d'Angleterre Jean sans Terre à une retraite précipitée.
- MONTFORT, Bertrade de (morte en 1117) Femme du comte d'Anjou, elle quitte son mari pour épouser, en 1102, Philippe Ier, roi de France, sans que celui-ci rompe pour autant avec son épouse légitime, mère du futur Louis le Gros.
- 1214 Victoire de la Roche-aux-Moines Le prince Louis (futur Louis VIIIF006), fils du roi de France Philippe AugusteF034 pousse le roi d'Angleterre Jean sans Terre ?
- MONTFORT, Bertrade de (morte en 1117) Femme du comte d'Anjou, elle quitte son mari pour épouser, en 1102, Philippe Ier, roi de France, sans que celui-ci rompe pour autant avec son épouse légitime, mère du futur Louis le Gros.