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L'infaillibilité pontificale

Publié le 27/02/2008

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  En 1864, les mouvements d'unification à l'oeuvre en Allemagne et en Italie incitent la papauté à adopter une position défensive. Pie IX fait publier le Syllabus, un Recueil des principales erreurs de notre temps, qui dénonce les maux de la pensée européenne moderne : libéralisme, rationalisme, pensée scientifique. Par ailleurs, les mouvements politiques en faveur du libéralisme et de l'unité nationale vont conforter la papauté dans son retranchement. La création de la nation italienne constitue en effet une menace pour le Vatican ; elle réduit le territoire et le pouvoir séculier du pape. Enfin, la domination qu'exerce la Prusse protestante sur l'Église catholique, dans le cadre de la nouvelle nation allemande, représente un danger supplémentaire pour Rome. En 1869, le pape réunit le XXe concile oecuménique (Vatican I) qui proclame le dogme de l'infaillibilité pontificale, aux termes duquel il devient hérétique de mettre en question les déclarations pontificales sur les questions de foi ou de morale. Cet appel à la loyauté à l'égard des jugements du pape constitue la base du Kulturkampf (le combat pour la civilisation) que mènera en Allemagne Bismarck contre l'Église catholique romaine (1870-1880). Il chasse les jésuites d'Allemagne, promulgue des lois instituant la surveillance de l'enseignement catholique par des laïcs, et rend obligatoire le mariage civil. Les conflits religieux en Allemagne ne trouvent pas de solution avant 1887. Ce n'est qu'en 1962 qu'un nouveau concile oecuménique, Vatican II, est réuni par Jean XXIII. Il apporte de profondes modifications dans la pratique catholique romaine, notamment l'abandon de l'usage du latin dans la liturgie. Le dogme de l'infaillibilité pontificale reste toutefois inchangé jusqu'à ce jour.

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